Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Bernard SARLANDIE

education

Franck LEPAGE.

13 Décembre 2012, 23:22pm

Publié par Bernardoc

         Wouahou ! Quel spectacle ! Mais était-ce vraiment un spectacle ? En fait nous avons assisté à un véritable moment d’éducation populaire, dans l’acception la plus noble du terme. C’est la première fois que j’assistais à un Mercredi du Haillan non pas dans le hall, mais dans la grande salle de l’Entrepôt, dans laquelle on aurait eu du mal à trouver un siège vacant. Et la grosse majorité des spectateurs n’était pas haillanaise, mais j’ai l’impression que cela a tendance à se produire de plus en plus souvent.

         Lorsque la scène s’éclaire, nous voyons une espèce de champignon sur pattes qui arrive à reculons, puis qui se retourne, et c’est à ce moment-là que l’on se rend compte qu’il s’agit d’un parapentiste qui porte son aile sur la tête. Et les cours de vol vont alterner avec une analyse critique de l’école ; enfin alterner, non, pas vraiment : Franck LEPAGE va se servir de sa connaissance du vol pour démonter le mécanisme qui conduit l’école à reproduire, voire à renforcer, la discrimination sociale.

         Nous assistons donc à toutes les études qui ont conduit Franck sur les planches, en commençant par la maternelle et les poèmes qu’il s’applique à répéter pour faire plaisir aux grands. Lorsqu’il arrive au bac, qu’il souhaite ardemment obtenir avec mention pour pouvoir intégrer Sciences-Po, il nous explique comment il a séduit l’examinatrice avec Racine, la seule œuvre qu’il n’avait pas lue.

         Jusque-là, il croyait encore à l’ascenseur social, qui devait lui permettre d’offrir un chalet dans les Alpes à ses parents. Mais patatras ! Les étudiants de Sciences-Po n’étaient pas de son monde, et sa méconnaissance des codes l’a conduit à un échec retentissant. Heureusement, juste à côté se trouvait Langues-O, ce qui a donné lieu à une étonnante leçon de chinois…

         Enfin, la fac de Vincennes lui a permis de s’épanouir, et c’est sans conteste le modèle qu’il prône.

         Parmi les points forts qu’il voudrait voir appliquer : supprimer les notes, le bac, ouvrir l’université à tout le monde sans condition de diplôme ; mais d’un autre côté, refuser la régionalisation de l’éducation, voie ouverte vers des lieux éducatifs encore plus discriminants que ce qui existe aujourd’hui.

         A quand ces conférences gesticulées dans le cycle de formation des enseignants et des chefs d’établissement ? La caricature provocatrice qui nous est parfois présentée devrait amener ceux qui croient à l’éducation à s’interroger et à réfléchir à ce qu’ils veulent transmettre et comment. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si bon nombre d’enseignants étaient dans le public et sont restés jusqu’à la fin, c’est-à-dire une heure du matin bien sonnée.

         Quelques photos au flash sous le lien :

https://picasaweb.google.com/112734244000396611033/FranckLepage?authuser=0&authkey=Gv1sRgCMudioCY3J-6eg&feat=directlink

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

Journée du CAPE.

18 Novembre 2012, 00:09am

Publié par Bernardoc

         Ne cherchez pas l’épée, le CAPE, c’est le Collectif des Associations Partenaires de l’Ecole. Et il s’agissait d’une première nationale, organisée à Bègles au grand complexe Paul Langevin. L’invitation originelle mentionnait l’ouverture des travaux par le maire de Bègles et par le recteur. Mais chacun avait d’autres occupations plus importantes aujourd’hui (je crois qu’un des deux manifestait contre l’Ayraultport) et ils avaient missionné qui le dircab, qui la première adjointe.

         La matinée fut consacrée à une conférence d’Eric FAVEY (de La Ligue de l’enseignement) sur « Les enjeux de l’éducation, le contexte éducatif ». Deux idées forces que j’ai retenues : la refondation de l’école est très en retrait par rapport à ce que devrait être une réflexion sur l’éducation ; il ne faut pas se cacher derrière la crise et les moyens (ils existent !) pour en faire le moins possible.

         Au moment de l’apéro, chacun pouvait circuler de stand en stand pour prendre connaissance des initiatives proposées par les associations présentes.

         Ensuite, le buffet était offert par la municipalité ; ce fut l’occasion d’autres échanges. Ainsi je me suis retrouvé à une table d’élus de toutes tendances puisqu’il y avait au moins des Lormontais et des Villenavais.

         L’après-midi se déroulaient en parallèle quatre tables rondes. Je m’étais inscrit à un atelier, mais lorsque j’ai découvert qu’il y avait un bon nombre de participants des PEP33, j’ai choisi le second qui traitait de « La place des associations complémentaires dans la formation des personnels de l’éducation ». Ce fut pour moi l’occasion de mentionner l’UFEO (voir plus haut dans le blog) et Education & Devenir, qui fait partie du CAPE mais semble avoir disparu de l’académie depuis que j’ai pris ma retraite. Je n’ai pas manqué non plus de mentionner les stages syndicaux qui m’ont permis de nombreuses avancées de formation tout au long de ma carrière.

         La journée se terminait par une conférence sénatoriale que j’ai volontairement ignorée, comme la représentante du peuple m’ignore chaque fois que je lui écris.

         Quelques photos sous le lien :

https://picasaweb.google.com/112734244000396611033/20121117CAPE?authuser=0&authkey=Gv1sRgCIf44-z3u4rn5AE&feat=directlink

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

UFEO.

25 Octobre 2012, 07:00am

Publié par Bernardoc

         Non, pour ceux qui auraient mal lu, rien à voir avec les OVNI ! Il s’agit de l’Université de la Formation, de l’Education et de l’Orientation, XVIII° du nom, qui se déroulait les 22 &  23 octobre 2012 à la Maison de la Promotion Sociale d’Artigues-près-Bordeaux. C’était la première fois que j’y participais, et rétrospectivement, je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt, mais je ne me souviens pas l’avoir vu apparaître dans les PAF (Plans Académiques de Formation)…du temps où ils existaient.

         Le thème cette année était : « La formation, cœur du développement humain ? ». Et le « ? » est important, c’est-à-dire que nous allions non pas seulement disserter, mais tenter de répondre à la question.

         A l’origine, cette université était directement organisée par la MPS, mais depuis quelques années, c’est Aquitaine Cap Métiers qui a pris le relais. Nous fûmes quand même accueillis par le nouveau directeur, Jean CAMILLE, de la Fédération Léo LAGRANGE qui vient de reprendre la gestion de cet indispensable outil de formation. J’ai bien aimé son discours en défense de l’éducation populaire.

         Le programme de l’UFEO était très varié : deux tables rondes successives avec pour thème :

-      Développement humain : nouvelles perspectives, nouveaux risques, nouveaux défis.

-      Regards croisés sur les pratiques d’éducation et de formation à l’aune du développement humain.

Après l’apéro-jazz venait la projection du film Indices, à laquelle je n’ai pu assister, la répétition chorale m’attendant.

Le lendemain matin quatre ateliers se déroulaient en parallèle ; ils abordaient les thèmes des réseaux numériques, des « capabilités », les facteurs d’insertion professionnelle et le projet d’émancipation.

Une dernière table ronde l’après-midi nous conduisait à réfléchir sur : «Quel défi pour les acteurs du territoire ? », juste avant la restitution des ateliers.

Enfin, François DUBET, dans sa conférence de clôture, se demandait si « L’ambition du développement humain [était] au cœur des missions de l’école et de l’université ? ».

Des intervenants de très haut niveau et d’origine variée m’ont conduit à suggérer à Thierry BERTHET, le président du comité scientifique, de proposer cette université comme module de formation des nouveaux chefs d’établissement. Mais il m’a semblé entendre une certaine forme de pessimisme quant à l’avenir de cette UFEO. Ce serait extrêmement dommage si elle n’était pas pérennisée.

Trois photos sous le lien :

https://picasaweb.google.com/112734244000396611033/UFEO?authuser=0&authkey=Gv1sRgCIic1Jv6y7aR0QE&feat=directlink

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

Rentrée.

5 Septembre 2012, 00:07am

Publié par Bernardoc

         Une ancienne collègue que j’ai retrouvée parente d’élèves quelques années plus tard, a dit à son fils lors de ma dernière année d’activité : « Profites-en bien, car tu ne retrouveras pas une rentrée Sarlandie ».

         Et qu’avaient-elles de particulier mes rentrées ? Rien de spécial ; en fait je me contentais de mettre en pratique les préceptes du recteur MONTEILH (un grand recteur de Bordeaux), principes adoptés ensuite lorsque Madame ROYAL était ministre de l’école (ou quelque chose d’approchant).

         Le premier principe concernait l’accueil des 6èmes : ces grands de CM2 qui d’un seul coup se retrouvaient « petits » sixièmes : nouvel environnement, nouvelle manière de vivre sa scolarité, nouvelle échelle d’établissement,…De nouvelles habitudes devaient donc être prises, l’établissement devait être apprivoisé, afin que l’année de 6ème se déroule au mieux.

         Le premier jour de classe était réservé aux 6èmes  : « Le collège est à eux ». Moment privilégié avec l’équipe éducative, même si certains profs râlaient car ce jour-là ils n’avaient que trois heures de cours, et non pas une journée. Découverte des lieux : CDI, infirmerie, vie scolaire, salles spécialisées, demi-pension,…repas pris en commun avec les adultes : tout pour établir la confiance entre ces nouveaux élèves et leur entourage.

         Le lendemain, alors que rentraient les 5èmes et les 4èmes , une demi-journée chacun, les 6èmes étaient en excursion, plus ou moins loin, afin de permettre soit de lancer des projets, soit tout simplement de voir les élèves comme des enfants, hors d’un environnement scolaire.

         Enfin, quand rentraient les 3èmes, les « petits » pouvaient souffler un jour avant d’entamer leur véritable emploi du temps, en même temps que l’ensemble des élèves.

         Oh bien sûr, ce n’était pas toujours l’enthousiasme généralisé, et certains collègues regrettaient cette perte de temps, comme ils n’appréciaient pas ces « heures de vie de classe », pourtant insuffisamment nombreuses à mon goût.

         Cela me rappelle mes courtes années de CPE lorsque, avec l’équipe des surveillants, nous avions réussi à convaincre la direction du lycée que l’accueil des 2ndes serait sans doute plus efficace et moins impersonnel si les profs principaux accueillaient leur classe et ne laissaient pas cette tâche aux surveillants ! J’étais à l’époque sidéré de voir le nombre de profs défiler dans mon bureau pour me demander ce qu’ils devaient faire pendant cette demi-journée.

         Souvenirs, souvenirs…Vous comprenez que j’apprécie ma retraite.

Et ce n’est pas fini…  

Voir les commentaires

Plaisir.

4 Septembre 2012, 07:26am

Publié par Bernardoc

         Au moment où j’entame ma quatrième année de repos, et où des centaines de milliers d’anciens collègues ou de petits jeunes qui y croient encore reprennent le chemin de l’école, il me plaît de faire appel à des souvenirs immédiats ou un peu plus anciens.

Au cours de mes journées militantes MGEN de rentrée, j’ai rencontré d’anciennes collègues de Zola qui m’ont dit tout le bien qu’elles pensaient du dernier adjoint (un « faisant-fonction») qui avait codirigé le collège pendant deux trimestres au cours de la dernière année scolaire. Ce collègue a d’ailleurs été reçu au concours et se retrouve maintenant dans l’académie d’Orléans-Tours. Mais pourquoi cela me fait-il plaisir ? C’est que ce collègue avait pris contact avec moi suite à la lecture de mon blog pour me dire que je l’avais peut-être aidé à accomplir au mieux sa tâche.

Un tel témoignage me fait énormément de bien, moi qui ai été massacré en fin de carrière, et je ne peux manquer de le rapprocher de celui d’une autre collègue qui est devenue chef d’établissement après avoir travaillé avec moi, et qui aurait même souhaité que je puisse être son tuteur. Mais j’étais déjà à la retraite et il aurait fallu passer le barrage du département, car si au niveau de l’académie on me reconnaissait certaines modestes compétences, il n’en était pas de même au niveau départemental, sauf peut-être au niveau politique.

C’est avec plaisir aussi que j’entends des camarades me rapporter des éloges fait par d’autres profs que j’ai dirigés : cela aide à effacer mes trois dernières années de lutte pour affirmer ma dignité de serviteur de l’Etat, ce qui n’avait rien à voir avec la veulerie que l’on aurait bien aimé me voir afficher.

A l’IUFM j’ai croisé une responsable, collègue qui avait travaillé « sous mes ordres » pendant trois ans. En prenant connaissance de la nouvelle ( ?) épreuve d’admission aux concours (notée 6 points) : « Agir en fonctionnaire de l’Etat et de façon éthique et responsable », je lui ai suggéré que sûrement j’aurai échoué à cette épreuve ; elle m’a regardé et m’a affirmé le contraire. Quel dommage que d’autres ne s’en soient pas aperçu !

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

SCANDALEUX !

3 Septembre 2012, 08:18am

Publié par Bernardoc

         Depuis huit jours, une radio nationale nous abreuve de spots publicitaires de la Matmut (vous savez, Chevalier et Laspales), et le thème choisi en cette période de rentrée scolaire (et oui, je sais, il y en a qui travaillent encore) est le racket.

Qu’il y ait une information sur ce fléau est une excellente chose, mais ce qui est révoltant, c’est que cette assurance propose une assurance contre le racket. Mais où va-t-on ? C’est faire bien peu de cas des efforts de l’ensemble des équipes éducatives pour juguler cette pratique. Et les efforts sont souvent payants. Lorsque j’étais en ZEP ou ZUS, le racket durait rarement plus de quinze jours, car les élèves, en confiance, n’hésitaient pas à venir se confier, la plupart du temps d’ailleurs par le biais d’un camarade ou d’un adulte. Et nous n’attendions pas quinze jours de plus pour prendre les mesures nécessaires pour faire cesser ces agissements. C’était plus difficile dans le collège bourgeois où j’ai terminé ma carrière, car là il fallait faire attention à ne pas détériorer l’image, et bien souvent c’est tout à fait par hasard que l’on apprenait des faits délictueux.

         Pis, le fait de proposer une assurance encourage la loi du silence et dissuade les familles de porter plainte puisque tout sera remboursé, donc à quoi bon déranger police ou gendarmerie, qui de toute façon ont d’autres chats à fouetter pour faire baisser la criminalité.

         Cette campagne est donc tout bénef pour le ministère de l’intérieur et c’est sans doute pour cela que son collègue de l’Education nationale laisse diffuser ce clip audio.

         Décidément, je suis bien aise d’entamer ma quatrième année de retraite.

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

Bis repetita.

16 Juillet 2012, 12:14pm

Publié par Bernardoc

         « Le changement, c’est maintenant », mais pas encore dans l’Education nationale. Les profs ont été tellement malmenés par le trio Sarkozy-Fillon-Châtel que les étudiants ont compris et fuient le métier. Ainsi, cette année, alors que les moyens budgétaires étaient là, 706 profs, nécessaires ô combien ! n’ont pas été recrutés que ce soit en lettres, en maths ou en anglais. Bien sûr le doute existait encore avant les élections de savoir si les malfaisants précédents allaient être priés de se reconvertir ou si la destruction de cette belle institution allait être poursuivie et aggravée.

Les nouveaux discours laissent entendre que l’Education allait redevenir un investissement prioritaire. Mais voilà, la mort de Pompidou en 1969 ayant décidé de la date des élections, celles-ci se déroulent juste avant l’été, ce qui rend difficile un bouleversement quelconque pour la rentrée, déjà organisée, sinon finalisée. La volonté ministérielle était donc de redonner un minimum de formation aux élus du concours, tous n’ayant pas la pédagogie infuse, mais souvent, cela allait se traduire par un service de 15 heures + 3 heures supplémentaires. Intéressant financièrement, mais on fait mieux comme incitation pédagogique.

Résultat, comme l’an dernier, alors que le nombre de candidats excédait le nombre de postes à pourvoir, il y a quand même eu des recalés. Mais comme on a besoin de 706 profs, ces recalés pourront toujours postuler pour un poste de contractuel, ce qui fera économiser des heures de formation au gouvernement et qui sera, n’en doutons pas d’un grand bénéfice pour les élèves. Quant à l’entrée dans la fonction publique, ces néo-profs devront attendre une année de plus. D’ailleurs les inscriptions aux concours sont déjà ouvertes.

Et ce n’est pas fini…

        

Voir les commentaires

Bac.

8 Juillet 2012, 21:57pm

Publié par Bernardoc

         Les résultats viennent d’être publiés : presque 80% des candidats admis, ce qui peut paraître bien, mais qui est encore loin de l’objectif fixé par Chevènement, je crois, lorsqu’il a succédé à Savary comme ministre de l’Education nationale de Mitterrand. Le but à atteindre était le bac pour 80% d’une classe d’âge, or tous les jeunes ne passent pas encore le bac. Pour essayer de permettre à un plus grand nombre d’atteindre ce niveau de culture générale, furent créés les bacs-Pro(fessionnels) que les élèves titulaires d’un BEP (Brevet d’Enseignement Professionnel) pouvaient passer en deux ans…s’ils trouvaient une place dans ces filières, hélas pas assez nombreuses.

         Or, que constatons-nous cette année ? Si les résultats sont stables ou en augmentation pour les séries générales ou technologiques, ils sont en recul pour les bacs-Pro. Comment cela se fait-il ? Et bien nous avons là le résultat de la première série des bacs-Pro 3 ans. En effet, avec la rage du gouvernement précédent de supprimer un maximum de postes dans l’Education nationale, une des solutions trouvées fut de faire passer la durée d’études pour le bac-Pro de quatre à trois ans. Quelle économie de professeurs en raccourcissant de 25% la durée d’études, mais aussi quelles difficultés supplémentaires pour les élèves ! Les élèves orientés vers l’enseignement professionnel à la fin de la 3ème le sont en général car ils éprouvent quelques difficultés en enseignement général, même si, et heureusement, quelques-uns choisissent délibérément, mais avec de moins en moins de facilité, une section professionnelle qui les attire (photo, métiers de la mode,…).

         Or, ces élèves, à qui l’on proposait une pédagogie adaptée et une année supplémentaire pour atteindre le bac, se voient contraints d’accélérer leur rythme d’apprentissage, alors qu’ils découvrent un enseignement nouveau. Résultat : de nombreux abandons en cours d’études et un échec au bout du compte.

         Si « le changement c’est maintenant », puisse le ministre de l’Education nationale prendre en compte la spécificité des élèves de l’enseignement professionnel et leur donner à nouveau toutes leurs chances comme cela était le cas lorsque j’ai commencé ma (longue) carrière.

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

Recruter, embaucher des profs ?

18 Avril 2012, 15:27pm

Publié par Bernardoc

         Le Parisien-Aujourd’hui semble s’émouvoir du fait qu’en Lorraine on recruterait des enseignants par petites annonces, sur une directive du ministre Luc CHATEL. Rien de nouveau sous le soleil, ou plutôt aujourd’hui, sous la pluie. Lorsque j’étais encore en activité, sous le ministre Xavier DARCOS, j’ai dû faire la même chose sur les conseils du rectorat de Bordeaux qui n’avait aucun remplaçant à proposer, les listes qui m’avaient été communiquées contenant des collègues embauchés à l’année dans d’autres établissements…ou, lassés d’attendre, ayant trouvé un autre vrai boulot.

         Deux définitions, d’après Le petit LITTRE :

    -      « recruter » : attirer dans une compagnie, dans un parti.

   -      « embaucher » : attirer des ouvriers dans un nouvel atelier au préjudice du patron pour lequel ils travaillaient.

  On voit bien qu’on assiste là à la disparition de la fonction publique et de son statut. La règle, en effet, qui mettait tout le monde sur un pied d’égalité, était le recrutement par concours anonyme, qui débouchait sur une formation devant conduire à une place au service du public dans les diverses administrations.

  Or, recruter par l’intermédiaire de Pôle-emploi est la négation même de cet état de droit, puisque devant la carence de l’Etat qui n’a pas su prévoir les recrutements nécessaires les recrutements se feront à la tête du client. Et pourtant ce mode a tendance à se généraliser : c’est le cas dans tous les établissements dits « ECLAIR », c’est le cas pour certains postes de nos colonies du Pacifique,…lorsque l’on voit se développer la nécessité de « lettres de motivation » (tu parles !), sans toutefois que ce soit nécessairement écrit dans les fiches de postes.

  Il est décidément vraiment temps de mettre fin à ces pratiques qui ne sont pas à l’honneur de notre République. Mais alors, on passe à la VI° ?

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

Orthographe.

17 Avril 2012, 21:33pm

Publié par Bernardoc

         Ah ! Ça manquait dans la campagne. Après la viande hallal et le permis de conduire il fallait bien trouver quelque chose de nouveau pour distraire les électeurs des problèmes que va devoir résoudre la VI° République (au fait, le futur ministre Montebourg en est-il toujours partisan ?).

         Comme si l’orthographe était un « problème » nouveau.  Je pense que c’est surtout un instrument qui permettait à la bourgeoisie de se reconnaître. Lorsque je prenais des élèves de 1ère année CAP du bâtiment, si je voulais débloquer leur écriture, je n’insistais surtout pas sur l’orthographe avant qu’ils arrivent à me faire une composition française d’au moins une page, ce qui pouvait prendre plusieurs mois ; et c’est à ce moment que nous nous attaquions à l’orthographe. Je vous parle là de la fin des années 1970.

         Jean-Pierre TIMBAUD, célèbre syndicaliste limousin de la métallurgie, fusillé à Châteaubriand en même temps que Guy MÔCQUET, était loin de maîtriser cet outil, ce qui ne l’a pas empêché d’être un meneur d’hommes et un patriote défenseur de la classe ouvrière.

         Mais cette pseudo inquiétude ministérielle ne risque-t-elle pas de se retourner contre celui qui la propage ? En effet, pense-t-on que l’augmentation du nombre d’élèves par classe, la disparition des RASED, et surtout l’absence de formation des maîtres conduira à une amélioration des apprentissages ? Si je n’étais pas passé par une ENNA, je suis sûr que j’aurais éprouvé énormément de difficultés à introduire l’orthographe dans mes cours et d’aboutir à des résultats.

         Mais je pense aussi qu’il peut y avoir un déclic, et que certaines difficultés peuvent s’aplanir au cours de la scolarité, résultat d’un entraînement régulier et non traumatisant et d’une plus grande maturité.

         Bien sûr, je trouve plus agréable de lire un courrier vierge de toute anomalie orthographique, mais à l’époque des correcteurs informatiques d’orthographe, quelle est la part authentique et quelle est la part de l’ordinateur ? C’est pour cela que je n’attache à l’orthographe qu’une valeur toute relative, d’autant que la langue évolue sans cesse et que certains mots ne s’écrivent plus de la même façon qu’il y a 58 ans lorsque j’ai appris à écrire.

Et ce n’est pas fini…

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>