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Le blog de Bernard SARLANDIE

Echos pandémiques.

31 Mars 2020, 10:06am

Publié par Bernardoc

Extraits d'une revue de presse spécialisée.

~ Certains préfets ont confisqué TOUS les masques en stock dans les EHPAD, ne leur en laissant aucun, pour les attribuer à l’hôpital public.

L’ordre de réquisition stipule en effet que le représentant de l’État est habilité à prendre toute décision qu’il estime utile à l’intérêt général, quelles que puissent être les conséquences « particulières ». Il n’a pas de comptes à rendre sur les mesures qu’il prend.

En 2013, le ministère de la santé avait fait savoir qu’il revenait aux établissements (hôpitaux, EHPAD…) de constituer et entretenir eux-mêmes les stocks stratégiques dont ils pourraient avoir besoin en cas d’épidémie.

Ces EHPAD, qui s’étaient conformés à la loi, sont donc dépouillés au profit d’hôpitaux… qui ne l’avaient pas fait. !!

~ Le prix du gel hydro-alcoolique est fixé par décret… mais -et c’est un fâcheux oubli du ministère- pour le seul distributeur final (le pharmacien), et PAS pour les producteurs, qui avaient déjà augmenté leurs tarifs, et réapprovisionnent parfois les pharmacies à un prix supérieur à celui que le pharmacien devra pratiquer.

Selon « l’humeur », le contrôleur de la DGCCRF pourra donc choisir pour ses PV entre deux motifs d’infraction pour un seul et même pharmacien : pour vente à perte ou pour dépassement tarifaire.

Voire les deux à la fois.

~ La République tchèque a intercepté -volé est le terme exact- un chargement de 680 000 masques destinés à l’Italie et offerts à elle par la Chine Populaire pour tenter de juguler la catastrophe sanitaire qu’ils subissent.

Les tchèques ont (sic) « bien fait » puisque pour éviter un scandale international d’ampleur, un discret accord a été négocié : la Chine a décidé de les « offrir » (sic) à la Tchéquie… qui peut désormais les utiliser en toute « légalité » après en avoir rendu une partie (15% : une sorte de « rançon ») à l’Italie.

La France a très peu commenté ce « rapt ». Peut-être parce que l’ordre de réquisition du 4 mars a eu lui aussi pour effet de priver plusieurs pays des masques qu’ils avaient commandé… et payé à la France.

Il est très vraisemblable que ces pays mettent sur un même plan les pratiques tchèques et françaises.

Et ce n'est pas fini...

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Soutien aux soignants...et aux autres.

30 Mars 2020, 09:31am

Publié par Bernardoc

Mon père a été chef cuisinier à l'AP-HP. Il cuisinait non seulement pour les patients, mais aussi pour le personnel. Ce service a-t-il été démantelé ou bien les cuisiniers sont-ils tous malades ?

Question que je me pose en voyant (ou en écoutant) tous les témoignages de restaurateurs offrant (?) des repas au personnel soignant.

Bien sûr que nous devons les soutenir, je suis bien placé pour le savoir, époux, père, beau-frère, oncle d'infirmier(e)s.

Bien sûr que nous les applaudissons tous les soirs, mais nous étions aussi avec eux lorsqu'ils se battaient pour des conditions de travail décentes et se faisaient matraquer par la flicaille castanérienne.

Bien sûr que je m'insurge quand je vois des soignants invités à déménager par leurs voisins. La délation pétainiste n'est pas morte, et c'est pourquoi il faut réagir tous ensemble dans un vaste mouvement de Résistance quand on entend le méprisant de la République et ses sbires utiliser les mêmes arguments nt cette période sombre de notre histoire. Du coup Chirac apparaît même comme quelqu'un qui connaissait l'histoire républicaine (et pas seulement l'histoire des rois) et en avait retenu les leçons.

Mais je viens d'entendre Augustin TRAPENARD lisant une lettre d'Annie ERNAUX adressée à « Monsieur le président » qui dit beaucoup mieux que moi ce que je pense. A ce sujet, ne manquez pas ces lectures tous les matins à 8h55 sur France-inter ; celle d'Ariane ASCARIDE était aussi remarquable.

Et ce n'est pas fini..

 

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Chronique de la barbarie ordinaire

29 Mars 2020, 12:12pm

Publié par Bernardoc

Article tiré d'Informations ouvrières n° 597

Les chiffres que nous présentons ci-dessous sont tous des chiffres officiels

de l’OMS, de l’Onu, de l’Unesco, de l’OIT, etc. Lucien GAUTHIER ■

6 millions d’êtres humains meurent de la rougeole chaque année. Maladie pour laquelle il existe un vaccin et des traitements.

1,5 million de morts de la tuberculose.

435 000 décès du paludisme, principalement des enfants. Toutes les deux minutes, un enfant meurt du paludisme.

Mortalité infantile : 9 millions.

821 millions d’êtres humains souffrent de la faim. 10 millions d’entre eux meurent chaque année.

Il y a 200 millions de chômeurs au monde. 2 milliards de personnes qui travaillent dans l’informel et le précaire, soit 60 % de la population active mondiale.

Il y a 270 millions d’accidentés du travail chaque année, dont 3 millions de morts.

Les guerres en cours qui ont fait plus de 100 000 morts : Afghanistan depuis 2015 : 100 000. Syrie : 380 000. Soudan : 250 000. Yémen : 100 000.

2 000 milliardaires à l’échelle mondiale détiennent deux tiers des richesses de l’humanité.

En France, les 10 % les plus riches possèdent 50 % de la richesse du pays. Bernard ARNAULT, le P-DG du groupe LVMH, possède 92 milliards d’euros, ce qui en fait la première fortune de France et d’Europe et la deuxième fortune mondiale.

Le chiffre d’affaires des grandes industries militaires se monte à 420 milliards d’euros.

Les dix plus grands trusts pharmaceutiques ont un chiffre d’affaires de 323 milliards d’euros et ont reversé à leurs actionnaires l’an dernier 60 milliards.

Plus que jamais, « socialisme ou barbarie »...

Et ce n'est pas fini...

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Coro-reconnaissance.

28 Mars 2020, 09:21am

Publié par Bernardoc

Il y a deux et trois jours j'ai reçu la même enquête nationale concernant les problèmes liés au confinement, relayée par deux villes mitoyennes de la mienne : une dirigée par la droite, l'autre dirigée par la gauche. Le seul lien que j'avais avec ces deux villes était qu'elles avaient accueilli – à titre gracieux bien entendu - l'assemblée générale départementale de l'association que je préside. Le maire socialiste de l'une nous avait même fait l'honneur d'y participer et de signer notre livre d'or.

Nous n'avons pas eu ce plaisir dans la ville où je réside depuis bientôt quatorze ans, où je reçois l'ensemble du courrier de l'association et dont j'ai été élu pendant un mandat. J'aurais dû, enfin l'association aurait dû payer 250 € de location de salle, ce qui a fortement choqué notre bureau et notamment, bien sûr, la trésorière qui s'y est fortement opposée. Je m'étonne que mon homologue et ami Yves PERPIGNAN ait accepté de payer une telle somme pour les médaillés de la Jeunesse, des Sports et de l'Engagement associatif...à moins que...

Enfin, ce préambule pour dire que ma commune ne m'a pas envoyé le questionnaire mentionné ci-dessus, alors que je suis responsable d'une petite association culturelle communale, et pour celle-ci les réponses auraient été différentes, car là les problèmes financiers risquent d'être plus importants.

Mais comme toujours, je dois être mauvaise langue et le questionnaire n'est sûrement pas arrivé dans ma ville, et sans doute l'éventuelle disparition d'une association locale dans le paysage culturel ne dérangera personne.

Et ce n'est pas fini...

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A défaut de sécu...

27 Mars 2020, 09:13am

Publié par Bernardoc

Coronavirus : l’UBB lance une cagnotte pour soutenir le CHU de Bordeaux

Sud ouest 27 mars 2020

Un titre important dans le journal régional ; pour ceux qui ne seraient pas au courant, l'UBB c'est l'Union Bordeaux Bègles, grande équipe de rugby.

On ne peut que féliciter les joueurs et l'ensemble des salariés de ce club de faire le don d'une partie de leurs salaires pour venir en aide au CHU, hôpital public où l'on est très bien soigné (j'en ai fait par trois fois l'expérience), même si certains toubibs utilisent ces locaux publics pour y faire des consultations privées à un tarif qui n'a rien à voir avec les tarifs reconnus par la sécu. Ne devrait-on pas profiter de cette crise pour mettre fin à cette scandaleuse pratique, dernier cadeau fait par Giscard avant qu'il soit remercié ?

On attend maintenant que les footeux se joignent aux rugbymen dans ce geste généreux, même si encore une fois il serait préférable que leurs cotisations sociales ne soient pas plafonnées, mais à hauteur de leurs salaires.

Comment ça, j'ai tout faux ? C'est d'un appel au public, à ceux qui paient impôts et cotisations sociales qu'il s'agit ? Voilà ce que c'est de lire seulement le titre et comment on peut être induit en erreur par icelui. La prochaine fois, je lirai l'article, c'est promis !

Et ce n'est pas fini...

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Le progrès ?

26 Mars 2020, 09:57am

Publié par Bernardoc

Manifestation du 10 février 1889, à l'appel du Bordelais Raymond LAVIGNE, initiateur du 1er mai, pour « que la durée de la journée de travail soit légalement limitée à huit heures ».

130 ans plus tard, avec un gouvernement en grande partie issu du quinquennat précédent, on remonte, par ordonnance, la durée de la semaine de travail à 60 heures, soit 5 jours à 12 heures ou 6 jours à 10 heures.

Oui, je sais, nous sommes en temps de crise. Mais justement, obliger des travailleurs à bosser jusqu'à épuisement, est-ce la bonne solution pour retrouver la santé.

Certains sont naturellement immunisés et n'ont pas besoin de masques, comme les forces de l'ordre si l'on en croit leur ministre ; comment ça, un gendarme vient de mourir du Covid 19 ? On leur aurait menti ?

Les enseignants volontaires pour accueillir les enfants de soignants plutôt que d'aller ramasser des fraises, n'ont pas besoin de masque, la pédagogie leur en tient lieu.

Vous n'avez pas l'impression d'être pris pour des cons ?

On voit la colère monter dans les réseaux sociaux, mais quand l'épidémie sera derrière nous, serons-nous assez nombreux pour le formidable coup de pied au cul expulsant les branquignols qui ont été portés au pouvoir ?

Faire un appel aux dons pour sauver l'hôpital alors qu'on détruit la sécu, est-ce bien responsable ?

Continuer à maintenir la suppression de l'ISF, est-ce bien républicain ?

Comment a-t-on pu en arriver là ?

Et ce n'est pas fini...

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Eh bien, nous y sommes !

25 Mars 2020, 09:49am

Publié par Bernardoc

Confinement oblige, je range et débarrasse. Et des documents refont surface et je me dis que le parti auquel j'appartenais à l'époque avait une bonne analyse de ce à quoi il fallait s'attendre.

Et ce n'est pas fini...

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Confinement : S1.

24 Mars 2020, 09:40am

Publié par Bernardoc

Voici donc une semaine que le confinement a été décrété. Avec notre petit jardin, nous sommes relativement privilégiés. Je suis sorti deux fois pour acheter du pain à bicyclette, mais contrairement à l'habitude, je ne fais pas ma boucle de 9 km, mais j'y vais tout droit à 1,3km. Les gens semblent devenus raisonnables : distance respectées dans les queues, bonjour de loin, une seule personne à la fois dans la boutique et paiement sans contact.

Après avoir tondu mon premier gazon semé à l'automne, j'ai décidé de faire un peu de rangement, mais j'ai été obligé de ralentir car la poubelle débordait, deux ramassages n'ayant pas eu lieu (ce n'est pas un blâme, loin de là !).

Ensuite, en tant que président départemental d'une association, j'ai commencé à contacter chacun de nos adhérents, qui étaient ravis de ce lien. Je n'ai eu qu'à déplorer une personne atteinte du virus. Maintenant, pour les derniers, c'est plus difficile : certains n'ont laissé aucune coordonnée et il faut espérer qu'ils ne soient pas en liste rouge. Ce devrait être terminé aujourd'hui.

Le printemps des poètes est terminé pour cette année, j'espère que vous avez apprécié ma sélection sur le thème du courage.

Chaque jour aussi, nous faisons une séquence « théâtre » - nous avons fait relâche hier, comme la plupart des théâtres parisiens le lundi – afin qu'il n'y ait plus de problème de texte le jour où nous aurons la joie de nous retrouver pour répéter. Mais le spectacle aura-t-il lieu fin juin ?

Les dernières boules de graisse ont été dévorées, il me reste quelques graines et après les oiseaux se débrouilleront.

Chaque matin je vais voir mes plantations : si chaque

fleur donne une gousse de fèves, la récolte devrait être abondante, et je surveille également la sortie de mes pommes de terre plantées avec l'aide de mes petits enfants.

C'est pas mal pour une semaine, non ?

Et ce n'est pas fini...

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La mort du loup

23 Mars 2020, 09:16am

Publié par Bernardoc

I

Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l’incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l’horizon.
Nous marchions sans parler, dans l’humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. — Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N’effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d’en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s’étaient mis en quête
A regardé le sable en s’y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s’arrêtent, et moi, cherchant ce qu’ils voyaient,
J’aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu’à deux pas, ne dormant qu’à demi,
Se couche dans ses murs l’homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu’adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s’assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s’est jugé perdu, puisqu’il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n’a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu’au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu’à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l’entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II

J’ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n’ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l’attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l’eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l’homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d’Hommes,
Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C’est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
– Ah ! je t’ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m’est allé jusqu’au coeur !
Il disait :  » Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu’à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j’ai tout d’abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t’appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. « 

Alfred de Vigny, Les Destinées

Et ce n'est pas fini...

 

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La chanson de Roland (extrait)

22 Mars 2020, 11:12am

Publié par Bernardoc

Durs sont les coups, cruel est le combat.
Bien grande perte il y a des chrétiens.
Celui qui vit Olivier et Roland
Frapper, tailler de leurs bonnes épées,
De bons guerriers pourra se souvenir !
Notre archevêque avec son épieu frappe.
Des païens morts on connaît bien le nombre,
Car c'est écrit dans les chartes et brefs.
La geste dit plus de quatre milliers.
A quatre chocs les Franks ont résisté ;
Mais le cinquième est cruel et funeste !
Tous sont occis, ces chevaliers français,
Soixante hormis, Dieu les a épargnés !
Ils se vendront bien cher avant qu'ils meurent.
Roland des siens a vu la grande perte.
Il interpelle Olivier son ami.
« Beau cher ami, par Dieu qui vous protège,
« Voyez gésir à terre tant de braves !
« Plaindre, pouvons douce France, la belle,
« De tels barons qu'elle reste déserte !
« Roi notre ami, que n'êtes-vous ici ?
« Frère Olivier comment pourrons-nous faire ?
« Comment à Charles envoyer des nouvelles ?
Olivier dit : « Je ne sais nul moyen.
« Mieux vaut mourir que d'encourir la honte. »
Roland lui dit : « Je sonnerai du cor :
« Charles entendra, qui passe aux défilés.
« Je garantis que les Franks reviendront ! »
Olivier dit : « Ce serait grande honte ;
« Pour vos parents ce serait un affront
« Qui durerait pendant toute leur vie.
« Quand j'en parlai, vous ne le fîtes pas.
« Ne m'est avis qu'à présent le fassiez :
« Vous ne pourrez corner avec vigueur,
« Vous avez déjà les bras ensanglantés. »
Roland répond : « J'ai frappé de beaux coups ! »
Il dit encore : « Notre bataille est dure !
« Je cornerai : le roi Charles entendra ! »
Olivier dit : « Ce ne serait pas brave !
« Quand je l'ai dit, vous l'avez dédaigné.
« Que Charles y fût, vous n'eussions rien souffert.
« Ceux qui sont loin ne sont pas à blâmer. »
Olivier dit encore : « Par cette barbe,
« Si je revois Aude, ma noble sœur,
« Vous ne serez jamais entre ses bras. »
Roland répond : « Pourquoi cette colère ?
Olivier dit : « Ami, c'est votre faute.
« Car le courage est sens et non folie.
« Mesure vaut mieux que témérité.
Et ce n'est pas fini...

 

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