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Le blog de Bernard SARLANDIE

2,1 milliards d'êtres humains sont privés d'eau.

31 Mars 2019, 08:25am

Publié par Bernardoc

D'après un article du Secours populaire

Comme partout dans le monde, les personnes privées d’accès à l’eau potable vivent dans des groupes marginalisés, comme les femmes, les enfants, les réfugiés, les peuples autochtones, les personnes handicapées et beaucoup d'autres. Ces mêmes groupes sont affectés « de manière disproportionnée », précisent les Nations Unies par la dégradation de l'environnement, le changement climatique, les conflits, les déplacements forcés, etc.

Dans la zone de l'Aïr, au nord du Niger, c’est un total de 100 puits maraîchers, pastoraux ou villageois qui ont été construits. Cet apport en eau a permis le développement de pépinières scolaires ou appartenant à des groupes de femmes, afin d’accroître le couvert végétal via la plantation d'arbres à ombrage et d’arbres fruitiers.

Au Mali, l’instabilité politique et militaire aggrave une crise alimentaire en partie due aux sécheresses. Dans le cercle de Yélimané, dans la région de Kayes, à six cents kilomètres à l’ouest de la capitale Bamako, le Secours populaire et son partenaire local l’Association malienne de solidarité et de coopération internationale pour le développement (AMSCID) creusent des puits pour favoriser le maraîchage.

Avec le soutien de l'Union Européenne, ils ont mis en place un programme afin de garantir la sécurité alimentaire des communautés de la région de Kayes, entre 2008 et 2010. Les périmètres maraîchers étaient conçus pour 900 exploitantes. Mais, l'engouement a été tel que ce nombre a presque doublé. Les puits couraient alors le risque de se tarir précocement, mettant en danger les cultures. En 2012/2013, de nouveaux puits ont été creusés et les anciens ont été approfondis pour qu’ils soient alimentés en eau même durant la saison sèche. Les maraîchères peuvent ainsi tirer de nouvelles ressources pour elles et leurs familles.

Dans le nord du Vietnam, la fédération du Rhône du Secours populaire a déjà mené 7 programmes d’adduction d’eau depuis 2007, avec son partenaire la Croix Rouge locale. Le plus récent a été réalisé en 2018 à Khuoi Ret, un village d’altitude au fond d’une vallée difficile d’accès. Ses cent soixante-dix habitants sont membres de la minorité Dao. Jusque-là, ils collectaient l’eau de surface qui était polluée par les déjections d’animaux domestiques et d’élevage.

« Diarrhées et conjonctivites, les effets sur la santé étaient dramatiques, principalement chez les enfants », se rappelle Claude DUIGOU, chargé des programmes de développement dans ce pays à la Fédération du Rhône. L’eau est collectée en montagne au-dessus du village. Le traitement de l’eau fonctionne avec un filtre (graviers et sable), puis un dispositif permet de chlorer l’eau du réservoir de stockage. « Une fois de plus nous sommes témoins de la satisfaction que procure le miracle de l’eau au robinet », constate Claude DUIGOU, de retour d’une mission d’évaluation.

A l’occasion de la Journée mondiale de l’eau 2019, le 22 mars dernier, les Nations unies ont rappelé que les États s’étaient engagés à assurer l’accès de tous à l’eau, ainsi qu’à mettre en place une gestion durable des ressources aquifères d’ici à 2030. Les associations peuvent aussi y contribuer.

Et ce n'est pas fini...

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Des CDD de plus en plus courts.

30 Mars 2019, 09:36am

Publié par Bernardoc

Nouvelle vague de démissions et peut-être nouveau record pour Emmanuel MACRON. En moins de deux ans d’exercice, le président de la République a dû faire ses adieux à 10 de ses ministres. Dans la série de départs : Richard FERRAND (Cohésion des territoires), mais bien recyclé au perchoir de l'assemblée, Sylvie GOULARD (Défense) remplacée par une autre femme aux armées, Marielle de SARNEZ (Affaires européennes), François BAYROU (Justice), Nicolas HULOT (Transition écologique et Solidaire), Laura FLESSEL (Sports), Gérard COLLOMB (Intérieur) ont tous quitté l’Elysée. Mais ce n’est pas tout puisque Nathalie LOISEAU (Affaires européennes), Benjamin GRIVEAUX (porte-parole du gouvernement) et Mounir MAHJOUBI (secrétaire d'Etat chargé du Numérique) viennent de s’ajouter à la longue liste.

Des chiffres inquiétants lorsqu’on sait qu’à la même période de leur mandat (soit 675 jours post-élection présidentielle), François HOLLANDE et Jacques CHIRAC n’avaient, chacun, qu’un départ à leur actif. Et même si Nicolas SARKOZY en comptait trois, il était encore loin du chiffre atteint par Emmanuel MACRON. Jusqu’ici, le nombre maximal de départ en un quinquennat est de 12. Depuis 1995, il a été atteint trois fois sur quatre.

Et des noms pourraient bien s’ajouter à la liste, notamment celui de Marlène SCHIAPPA, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. Des rumeurs courent autour de la potentielle candidature de la ministre aux élections municipales de Marseille, en mai 2020. Ce que la ministre n’a pas démenti.

De multiples situations ont entraîné les départs des ministres. Dans les sorties les plus marquantes, celle de Nicolas HULOT. L’ancien ministre de la Transition écologique est parti pour un motif qu'il décrivait comme "sociétal" aux micros de France Inter. Il n'avait plus envie de "s’accommoder aux petits pas" alors que "la situation universelle mérite qu'on change de paradigme", a-t-il détaillé ensuite. « Un moment de grâce » selon Léa SALAME.

Quant à Gérard COLLOMB, Benjamin GRIVEAUX, Mounir MAHJOUBI, ils se sont tous trois lancés dans la course aux municipales. Lyon pour l’ancien ministre de l’Intérieur, Paris pour ses deux anciens collègues qui seront d'ailleurs adversaires. A l'origine des départs, Sylvie GOULARD, François BAYROU et Marielle de SARNEZ étaient impliqués dans l’affaire d’emplois fictifs au MoDem. Richard FERRAND est soupçonné d'avoir joué de son statut dans l'affaire des Mutuelles de Bretagne. Enfin, l’ancienne ministre des Sports Laura FLESSEL est soupçonnée d'avoir quitté le gouvernement à cause de sa situation fiscale.

C'est vraiment un monde nouveau !

Et ce n'est pas fini...

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Le ministre Blanquer fait l'unanimité.

29 Mars 2019, 14:56pm

Publié par Bernardoc

Il faut remonter très loin pour voir un appel intersyndical de cette envergure : CFDT, CGT, CNT, FO, FSU, SNALC, SUD, UNSA ! Et pour unir dans un même élan des anars à l'extrême droite en passant par ceux qui habituellement sont plus enclins à approuver, c'est quand même qu'il doit y avoir un profond malaise.

Ces organisations refusent :

- la création des établissements publics des savoirs fondamentaux,

- une reprise en main de la formation des enseignants basée sur une conception du métier réduite à des fonctions d’exécution,

- la fin de l'évaluation indépendante des politiques éducatives,

  • les cadeaux financiers pour l'école privée.

    Elles appellent

- les parlementaires à ne pas voter la loi « pour l’école de la confiance »,

- à amplifier les mobilisations et les inscrire dans la durée,

- à soutenir dès cette semaine, toutes les initiatives décidées localement,

- à faire du 30 mars une puissante journée de mobilisation pour le service public d’éducation, par une présence massive des personnels et des familles dans la manifestation

- Dès maintenant à amplifier la mobilisation après le 30 mars afin de gagner

les mobilisations engagées.

A Bordeaux

14 heures

Place de la République.

Et ce n'est pas fini...

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Nucléaire : tout va bien !

28 Mars 2019, 12:53pm

Publié par Bernardoc

Extrait d'un article de libération.fr

1 620 000 mètres cubes de déchets radioactifs ont été comptabilisés en France fin 2017. Soit l’équivalent de 648 piscines olympiques, créés en grande partie par soixante années d’exploitation nucléaire. 59 % du volume de ces déchets provient de l’industrie électronucléaire, 28 % de la recherche, le reste se partage entre la Défense, l’industrie non-nucléaire et le médical.

Ces chiffres ont été révélés par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans son dernier rapport. Cet organisme fournit l’inventaire annuel des stocks de matières et déchets radioactifs produits sur le territoire.

La nomenclature telle que présentée par l’Andra compte cinq grandes familles de déchets produits en France. Leur positionnement dans la classification dépend de leur période radioactive – soit le temps nécessaire pour que l’activité initiale d’une quantité d’un radionucléide donné soit divisée par deux –, et leur niveau de radioactivité. Se distinguent :

  • les déchets à très faible activité (TFA), qui proviennent majoritairement de gravats ou de ferrailles très faiblement contaminés, souvent issus des installations électronucléaires. Le temps nécessaire à la décroissance de leur radioactivité est non déterminant ;

  • les déchets à faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC), principalement issus du fonctionnement, de la maintenance et du démantèlement des centrales nucléaires. Leur radioactivité sera dangereuse pour l’homme et l’environnement pendant environ trois siècles. Ces déchets sont stockés en surface dans l’Aube ;

  • les déchets à faible activité à vie longue (FA-VL), issus d’activités anciennes (premières centrales), ou d’activités industrielles telles que l’extraction de terres rares. Leur stockage à faible profondeur est encore à l’étude ;

  • les déchets à moyenne activité - vie longue (MA-VL) proviennent essentiellement des opérations de traitement de combustibles usés. Ils seront fortement radioactifs pendant des centaines de milliers d’années ;

  • les déchets à haute activité (HA), résidus hautement radioactifs provenant de la dissolution chimique des combustibles usés. Ces déchets sont incorporés dans du verre puis conditionnés dans des conteneurs en acier inoxydable. Avec les déchets MA-VL, leur stockage profond est en projet à Bure, dans la Meuse.

Selon les données que publie l’Agence nationale sur sa plateforme, il est à noter que les déchets très faiblement actifs sont ceux qui ont connu la plus forte augmentation depuis 2013 (+ 23 % pour une moyenne générale de + 11 %). Ils constituent à eux seuls le tiers du volume total de déchets produits (en comparaison, les résidus au plus haut niveau de dangerosité (HA) ne représentent que 0,2 % de l’ensemble). Particularité française : tous les matériaux en provenance d’un site nucléaire sont systématiquement considérés comme des déchets potentiellement contaminés, même ceux dont le niveau de radioactivité est extrêmement faible. Ces mêmes déchets sont stockés en surface à Morvilliers, sur un site qui devrait arriver à saturation dans une dizaine d’années.

Un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, 2016) explorait déjà la possibilité de la création d’un «seuil de libération» en deçà duquel les déchets très faiblement contaminés ne seraient pas traités. Une solution controversée, car susceptible de contaminer des biens de consommation courants.

Julien GUILLOT , Lina KORTOBI


 

Et ce n'est pas fini...

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Et maintenant on attend que la pluie s'arrête...

27 Mars 2019, 08:07am

Publié par Bernardoc

Tu parles d'un titre ! En fait c'est pour tromper l'adversaire (?) : il s'agit d'une chronique illustrée de la première guerre mondiale à travers un échange de lettres entre les poilus et leurs familles ou leur marraine de guerre.

Le lieu choisi n'était pas évident pour représenter cette pièce : c'était le musée national de l'assurance maladie à Lormont. Mais la troupe est une habituée de ce lieu puisqu'elle y organise régulièrement avec beaucoup de succès, des visites nocturnes théâtralisées.

Cela commence autour d'un pique-nique dans le hall d'entrée, en été bien entendu, quand arrive l'annonce de la mobilisation générale. La fête est finie et les hommes revêtent sans grand enthousiasme leurs habits militaires. Les spectateurs, eux, sont toujours debout...jusqu'à ce que l'on nous invite à rejoindre une « guinguette » où l'on nous installe et on nous sert à boire. Et c'est là que nous assisterons au spectacle. C'est très émouvant et la façon de lire les lettres à plusieurs voix, la vie suggérée dans les tranchées, la succession des bonheurs (la naissance d'une petite fille) ou des malheurs (le suicide d'un soldat au front) captivaient les spectateurs qui entouraient les acteurs, entassés dans un espace confiné. La troupe de six personnes en parfaite parité jouait avec une finesse et une justesse bouleversantes.

Un regret : que l'ensemble du public n'ait pas repris la chanson de Craonne ; mais sans doute tout le monde ne la connaissait pas.

Je pense que c'était la dernière fois que ce spectacle était donné, les célébrations du centenaire de l'armistice étant terminées. Place maintenant à la réhabilitation des fusillés pour l'exemple ! Un thème pour une autre pièce ?

Et ce n'est pas fini...

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Dîner de famille.

26 Mars 2019, 08:59am

Publié par Bernardoc

C'était ma sortie théâtrale lors de mon dernier séjour à Paris. Le thème : « A l'occasion de ses 30 ans, Alexandre souhaite demander à ses parents d'être les témoins de son mariage. Son père, animateur de télé parisien, et sa mère, femme au foyer provinciale, sont fâchés depuis sa naissance. Alexandre va utiliser de faux prétextes pour les réunir. »

J'ai eu la chance de voir une représentattion dans laquelle un des co-auteurs, Joseph GALLET jouait Alexandre. Et c'est le deuxième co-auteur, Pascal ROCHER qui assurait une mise en scène très dynamique. Quiproquos, comique de situations, trouvailles sémantiques s'enchaînent à la manière d'un feu d'artifice, opposant la vie de la nouvelle famille de la mère, enfants compris, à la vie branchée du père homosexuel. Le public est souvent sollicité et répond avec bonheur.

Changement de décor et de thème à la fin ; c'est une petite faiblesse selon moi, mais qui symbolise la réussite du plan inventé par Alexandre : la réunion de ses parents, non plus chez lui mais sur un plateau de télévision où les trois sont réunis pour une nouvelle émission, encore plus débile que celle que le père présentait auparavant.

Une bonne soirée, allez-y ! Le Théâtre d'Edgar est à deux pas de la gare Montparnasse.

Et ce n'est pas fini...

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À Mademoiselle Le Couvreur

25 Mars 2019, 11:21am

Publié par Bernardoc

L’heureux talent dont vous charmez la France
Avait en vous brillé dès votre enfance ;
Il fut dès lors dangereux de vous voir,
Et vous plaisiez même sans le savoir.
Sur le théâtre heureusement conduite,
Parmi les vœux de cent cœurs empressés,
Vous récitiez, par la nature instruite :
C’était beaucoup, ce n’était point assez ;
Il vous fallut encore un plus grand maître.
Permettez-moi de faire ici connaître
Quel est ce Dieu de qui l’air enchanteur
Vous a donné votre gloire suprême :
Le tendre Amour me l’a conté lui-même ;
On me dira que l’Amour est menteur :
Hélas! je sais qu’il faut qu’on s’en défie ;
Qui mieux que moi connaît sa perfidie ?
Qui souffre plus de sa déloyauté ?
Je ne croirai cet enfant de ma vie ;
Mais cette fois il a dit vérité.
Ce même Amour, Vénus et Melpomène,
Loin de Paris faisaient voyage un jour ;
Ces Dieux charmants vinrent dans ce séjour
Où vos appas éclataient sur la scène ;
Chacun des trois avec étonnement
Vit cette grâce et simple et naturelle,
Qui faisait lors votre unique ornement :
Ah ! dirent-ils, cette jeune mortelle
Mérite bien que sans retardement
Nous répandions tous nos trésors sur elle.
Ce qu’un Dieu veut se fait dans le moment.
Tout aussitôt la tragique déesse
Vous inspira le goût, le sentiment,
Le pathétique, et la délicatesse :
Moi, dit Vénus, je lui fais un présent
Plus précieux, et c’est le don de plaire ;
Elle accroîtra l’empire de Cythère,
A son aspect tout cœur sera troublé,
Tous les esprits viendront lui rendre hommage ;
Moi, dit l’Amour, je ferai davantage,
Je veux qu’elle aime. A peine eut-il parlé
Que dans l’instant vous devîntes parfaite ;
Sans aucuns soins, sans étude, sans fard,
Des passions vous fûtes l’interprète :
Ô de l’Amour adorable sujette,
N’oubliez point le secret de votre art.

Voltaire, Épîtres, stances et odes

Et ce n'est pas fini...

 

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Ballade des femmes de Paris

24 Mars 2019, 08:33am

Publié par Bernardoc

Quoiqu’on tient belles langagères
Florentines, Vénitiennes,
Assez pour être messagères,
Et mêmement les anciennes,
Mais soient Lombardes, Romaines.
Genevoises, à mes périls,
Pimontoises, savoisiennes,
Il n’est bon bec que de Paris.

De beau parler tiennent chaïères,
Ce dit-on, les Napolitaines,
Et sont très bonnes caquetières
Allemandes et Prussiennes ;
Soient Grecques, Egyptiennes,
De Hongrie ou d’autres pays,
Espagnoles ou Catelennes,
Il n’est bon bec que de Paris.

Brettes, Suisses n’y savent guères,
Gasconnes, n’aussi Toulousaines :
De Petit Pont deux harengères
Les concluront, et les Lorraines,
Angloises et Calaisiennes,
(Ai-je beaucoup de lieux compris ?)
Picardes de Valenciennes ;
Il n’est bon bec que de Paris.

Prince, aux dames parisiennes
De bien parler donnez le prix ;
Quoi que l’on die d’Italiennes,
Il n’est bon bec que de Paris.

François VILLON, Le testament

Et ce n'est pas fini...

 

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À celle qu’on dit froide

23 Mars 2019, 10:07am

Publié par Bernardoc

Tu n’es pas la plus amoureuse
De celles qui m’ont pris ma chair ;
Tu n’es pas la plus savoureuse
De mes femmes de l’autre hiver.

Mais je t’adore tout de même !
D’ailleurs ton corps doux et bénin
A tout, dans son calme suprême,
De si grassement féminin,

De si voluptueux sans phrase,
Depuis les pieds longtemps baisés
Jusqu’à ces yeux clairs pur d’extase,
Mais que bien et mieux apaisés !

Depuis les jambes et les cuisses
Jeunettes sous la jeune peau,
A travers ton odeur d’éclisses
Et d’écrevisses fraîches, beau,

Mignon, discret, doux, petit Chose
A peine ombré d’un or fluet,
T’ouvrant en une apothéose
A mon désir rauque et muet,

Jusqu’aux jolis tétins d’infante,
De miss à peine en puberté,
Jusqu’à ta gorge triomphante
Dans sa gracile venusté,

Jusqu’à ces épaules luisantes,
Jusqu’à la bouche, jusqu’au front
Naïfs aux mines innocentes
Qu’au fond les faits démentiront,

Jusqu’aux cheveux courts bouclés comme
Les cheveux d’un joli garçon,
Mais dont le flot nous charme, en somme,
Parmi leur apprêt sans façon,

En passant par la lente échine
Dodue à plaisir, jusques au
Cul somptueux, blancheur divine,
Rondeurs dignes de ton ciseau,

Mol Canova ! jusques aux cuisses

Qu’il sied de saluer encor,
Jusqu’aux mollets, fermes délices,
Jusqu’aux talons de rose et d’or !

Nos nœuds furent incoërcibles ?
Non, mais eurent leur attrait leur.
Nos feux se trouvèrent terribles ?
Non, mais donnèrent leur chaleur.

Quant au Point, Froide ? Non pas, Fraîche.
Je dis que notre « sérieux »
Fut surtout, et je m’en pourlèche,
Une masturbation mieux,

Bien qu’aussi bien les prévenances
Sussent te préparer sans plus,
Comme l’on dit, d’inconvenances,
Pensionnaire qui me plus.

Et je te garde entre mes femmes
Du regret non sans quelque espoir
De quand peut-être nous aimâmes
Et de sans doute nous ravoir.

Paul VERLAINE, Femmes, 1890

Et ce n'est pas fini...

 

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A Londres je connus Bella

22 Mars 2019, 08:47am

Publié par Bernardoc

A Londres je connus Bella,
Princesse moins lointaine
Que son mari le capitaine
Qui n’était jamais là.

Et peut-être aimait-il la mangue ;
Mais Bella, les Français
Tels qu’on le parle : c’est assez
Pour qui ne prend que langue ;

Et la tienne vaut un talbin.
Mais quoi ? Rester rebelle,
Bella, quand te montre si belle
Le désordre du bain ?

Paul-Jean TOULETContrerimes

Et ce n'est pas fini...

 

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