Palmarès des lycées.
Ou plus exactement, « indicateurs de la réussite et de l’efficacité ».
Ils n’ont pas autre chose à faire au ministère ? Sûrement le service chargé d’établir ce classement mériterait bien de participer à l’effort initié par la RGPP et de voir un poste sur deux supprimé, au profit de postes mis en place dans les établissements en face des élèves. Mais peut-être cela poserait problème pour accorder la prime de plusieurs milliers d’euros promise aux proviseurs méritants, car il faudrait trouver un autre moyen de créer la différence entre fonctionnaires faisant le même boulot.
Mais ce « palmarès », en l’absence de carte scolaire, contribue à augmenter la différence entre établissements, notamment dans le recrutement des élèves…sans compter le nombre croissant de postes dits « à profil », qui permettent de faire une différence entre les profs. Inutile de dire que les parents, qui vont se précipiter sur ce classement, généreusement colporté par l’ensemble des médias, ne se tourneront pas vers le lycée le plus proche de chez eux, mais vers celui qui apparaîtra en tête de liste, quitte à obliger à de longs et fatigants trajets pour leurs ados. Ou alors, et là c’est la sélection par l’argent qui vient se superposer, au mépris de l’égalité républicaine, ils loueront une adresse de proximité : c’est déjà une déviance qui existe à Paris, pour le plus grand profit des…agents immobiliers.
Au risque de me répéter, je me souviens des deux collèges (ZEP et ZUS) que j’ai codirigés et qui étaient fuis par la population du secteur. A cette époque-là, la carte scolaire existait, et les élèves finissaient néanmoins par arriver. Et lorsque qu’il y avait un frère ou une sœur qui arrivait par la suite, les parents, qui avaient pu se rendre compte de ce qui se passait dans ces établissements, venaient l’inscrire avec enthousiasme. Mais c’était avant ces classements officiels du ministère : à l’époque, l’éducation n’était pas encore devenue une marchandise aux yeux de nos dirigeants.
Et ce n’est pas fini…