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Le blog de Bernard SARLANDIE

education

Palmarès des lycées.

5 Avril 2012, 15:57pm

Publié par Bernardoc

         Ou plus exactement, « indicateurs de la réussite et de l’efficacité ».

         Ils n’ont pas autre chose à faire au ministère ? Sûrement le service chargé d’établir ce classement mériterait bien de participer à l’effort initié par la RGPP et de voir un poste sur deux supprimé, au profit de postes mis en place dans les établissements en face des élèves. Mais peut-être cela poserait problème pour accorder la prime de plusieurs milliers d’euros promise aux proviseurs méritants, car il faudrait trouver un autre moyen de créer la différence entre fonctionnaires faisant le même boulot.

         Mais ce « palmarès », en l’absence de carte scolaire, contribue à augmenter la différence entre établissements, notamment dans le recrutement des élèves…sans compter le nombre croissant de postes dits « à profil », qui permettent de faire une différence entre les profs. Inutile de dire que les parents, qui vont se précipiter sur ce classement, généreusement colporté par l’ensemble des médias, ne se tourneront pas vers le lycée le plus proche de chez eux, mais vers celui qui apparaîtra en tête de liste, quitte à obliger à de longs et fatigants trajets pour leurs ados. Ou alors, et là c’est la sélection par l’argent qui vient se superposer, au mépris de l’égalité républicaine, ils loueront une adresse de proximité : c’est déjà une déviance qui existe à Paris, pour le plus grand profit des…agents immobiliers.

         Au risque de me répéter, je me souviens des deux collèges (ZEP et ZUS) que j’ai codirigés et qui étaient fuis par la population du secteur. A cette époque-là, la carte scolaire existait, et les élèves finissaient néanmoins par arriver. Et lorsque qu’il y avait un frère ou une sœur qui arrivait par la suite, les parents, qui avaient pu se rendre compte de ce qui se passait dans ces établissements, venaient l’inscrire avec enthousiasme. Mais c’était avant ces classements officiels du ministère : à l’époque, l’éducation n’était pas encore devenue une marchandise aux yeux de nos dirigeants.

Et ce n’est pas fini…

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Et si on appliquait la loi ?

26 Mars 2012, 13:33pm

Publié par Bernardoc

         Je croyais que l’interdiction des devoirs à la maison datait de 1972. J’étais loin du compte : dès novembre 1956 les devoirs du soir étaient interdits pour les CE et les CM. Comme les instituteurs n’avaient pas tout compris, ils ont continué à donner des devoirs aux élèves de CP ! Si bien qu’en 1964, le 17 décembre, le ministre de l’Education nationale de l’époque, Christian FOUCHET (celui qui a signé mon diplôme du bac) a rédigé un nouveau texte expliquant que l’interdiction des devoirs s’appliquait à l’ensemble des élèves du primaire.

         56 ans plus tard, les parents d’élèves sont obligés de faire une « grève des devoirs » pour rappeler la loi au corps enseignant. N’y a-t-il pas eu carence de la part de la hiérarchie ou manque d’information lors du passage en IUFM pour que cette aberration persiste plus d’un demi-siècle après la promulgation des textes ? D’autant que l’inutilité de ces devoirs a été maintes fois reconnue.

         Mais qu’en est-il au niveau secondaire ? La plupart des cahiers de textes de classe fournis aux établissements comportaient une page permettant aux professeurs d’indiquer aux élèves le temps qu’ils devaient consacrer à leur discipline à la maison en fonction du soir de la semaine. J’avais fait imprimer une page similaire dans les carnets de correspondance : ce devait permettre aux élèves de planifier leur travail et aux parents de les accompagner. Las ! Je n’ai jamais réussi à convaincre les enseignants d’aider les élèves qui leur étaient confiés en remplissant cette page. La réponse la plus fréquente de ces titulaires de en charge d’enseignement était : « Je ne sais pas ; cela dépend des jours ». Souvent cela se complétait sur les bulletins par : « Manque de méthode ». Il faut dire que tout avait été mis en place pour leur donner les outils d’acquisition d’une méthode !

         Ayant exercé mes talents (si, si !) d’enseignant en lycée professionnel, à part la composition française, il n’existait aucun devoir à la maison, mais des leçons, OUI. Ainsi je suggérais à mes élèves d’anglais de relire le cours de la journée en vidant leur cartable et de faire la même chose en remettant leur cahier la veille du cours suivant. Temps préconisé : 10 minutes. Pour deux heures de cours par semaine, cela faisait 40 mn. Si on multiplie par 36 semaines et par 2 ans (durée d’études de BEP) on arrivait à un total de 48 heures, presque sans s’en rendre compte, mais qui pouvait porter ses fruits.

         Donc, tenez-bon les parents, vous devriez, normalement, avoir le soutien du ministère.

Et ce n’est pas fini…

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LAMENTABLE !

1 Mars 2012, 13:54pm

Publié par Bernardoc

         Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier la prestation du candidat à l’élection présidentielle qui était sur une chaîne de radio nationale ce matin. Sans relever les affirmations mensongères qu’il distille avec le culot qu’on lui connaît, je vais simplement m’attacher aux inepties proférées concernant un monde que j’ai pratiqué de l’$âge de deux ans jusqu’à ma retraite : l’éducation nationale.

         Quelque chose pourrait apparaître comme positif, c’est si rare depuis cinq ans : on remplacera tous les départs en maternelle et primaire. Mais d’un autre côté, on sabote le travail qui aurait besoin d’être mis en place en supprimant les RASED.

         Autre grande proposition dans le cadre du « travailler plus pour gagner plus » : augmenter la présence des profs volontaires dans le secondaire de 8 ou 11 heures (pour les agrégés), soit 44% du temps de travail avec une augmentation de traitement qui serait au mieux de 25% (500 € mensuels, non indexés, et sans doute non inclus dans le salaire, c’est-à-dire dans le calcul pour la retraite). Le candidat prétendait que c’était un moyen à moindre coût d’augmenter la présence d’adultes dans les établissements.

         On voit bien que ce candidat n’a jamais été en charge d’élèves. Lorsque j’ai commencé ma carrière, en tant que PEG de CET (voir articles précédents) nous devions 21 heures de service face aux élèves. Les professeurs d’ateliers avaient un service de 26 heures et les PETT (Professeurs d’Enseignement Technique Théorique) 23 heures me semble-t-il. Les luttes syndicales sont parvenues à obliger les gouvernements à unifier le corps et à réduire le temps de service hebdomadaire à 18 heures, ce qui était un immense pas en avant, y compris pour la dignité des collègues.

         Au cours de mes années d’enseignement, j’ai été contraint d’accepter deux fois une heure supplémentaire, et je dois dire que cette 22ème heure était l’heure de trop. Alors proposer d’un seul coup une augmentation d’au moins huit heures est d’une indicible aberration.

         Au cours des seize années durant lesquelles j’étais en charge partagée d’un collège, j’ai pu voir évoluer la somme des tâches qu’on exigeait des enseignants et la dégradation accélérée de leurs conditions de travail. Et ce n’est pas en chargeant encore davantage le baudet que l’on permettra à l’Education nationale de retrouver un rang honorable dans les classements de l’OCDE.

Et ce n’est pas fini…

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Le nègre de sarko a buzzé.

28 Février 2012, 14:31pm

Publié par Bernardoc

         Le pouvoir est aux abois ; lui qui depuis cinq ans a refusé d’entendre le peuple (« Quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit, hihihi ») et encore moins de l’écouter, est tellement perturbé qu’il ne comprend même plus ce qu’on lui dit. Ainsi quand de façon fort courtoise un élu socialiste a parlé du référendum indigne sur l’identité nationale, M. Guaino a pris ce terme en pleine figure, comme si cela lui était personnellement destiné. Le représentant de la future majorité a eu beau lui répéter sa phrase et lui expliquer ce qu’il avait voulu dire, l’autre a délibérément souhaité provoquer un incident en faisant mine de ne pas comprendre.

         Il est vrai que, dirigé vers une personne, ce terme est une insulte. C’est pourtant celui qui m’a été adressé, et là il n’y avait pas d’erreur sur la personne, par un docile, pour ne pas dire servile, serviteur du pouvoir  sarkozyste qui me reprochait ainsi d’avoir depuis quarante ans combattu pour un service public d’Education nationale de qualité, et ce, quelle que soit la couleur du ministre.

         Moi qui suis issu d’une famille qui n’a pas eu à rougir de son attitude au cours de la deuxième guerre mondiale, ça m’a fait très mal, et j’ai simplement tourné les talons en rétorquant que le matin, moi au moins j’étais fier de me regarder dans la glace. Mais comme départ, après 40 ans au service d’élèves loin d’être parmi les plus favorisés (LP, ZEP, ZUS, porteurs de handicap,…), je m’attendais à un peu moins pire de la part de mon administration. Quoique je me souviens de mon oncle, grand résistant, légion d’honneur,…qui le jour de sa retraite en tant que Directeur d’un Centre d’Enseignement Industriel de la ville de Paris était redevenu l’instituteur Charles SARLANDIE qui avait huit jours pour libérer son logement de fonction. C’est à ce moment-là qu’il s’est lâché, et c’est sans doute à cause de cette attitude méprisable de la part de notre employeur commun que moi j’avais décidé de ne pas attendre ma retraite pour dire ce que j’avais sur le cœur.

         Oui, décidément, Qu’ils s’en aillent tous ! et vite, la Révolution citoyenne.

Et ce n’est pas fini…

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Continuité du service public.

25 Janvier 2012, 13:17pm

Publié par Bernardoc

Article d’Hervé CHASSAIN dans Sud-ouest Dordogne du
jeudi 19 janvier 2012


  Surprise hier matin à l'école primaire d'Antonne et Trigonant dans la grande banlieue de Périgueux. Un enseignant malade n'ayant pu être remplacé, c'est l'inspecteur de l'Education nationale du secteur qui a assuré la classe.
  Devant les élèves de CM2 il a fait des maths et du français. Une action qui a reçu le soutien du maire socialiste de la commune, Daniel Le Mao, ainsi que du syndicat FSU qui a salué le courage de cette action le jour de la visite du recteur d'Académie en Dordogne.

  L’évènement était si particulier que le journal en a rendu compte. Pourtant, quoiqu’aient pu en dire les commentaires postés à la suite de l’article par quelques imbéciles, ce n’est pas le rôle d’un inspecteur de se substituer à un enseignant, pas plus que ce n’est le rôle d’un chef d’établissement de prendre une classe lorsqu’un enseignant est défaillant. Mais ce qui a motivé le collègue était d’abord l’intérêt des élèves et la volonté de donner à ces enfants ce que notre République laïque est censée, non, DOIT, leur apporter.
 Qu’un inspecteur soit amené à abandonner les tâches d’animation et de conseil qui sont son cœur de métier pour tenter de suppléer, provisoirement, à l’absence non remplacée –faute de moyens- d’un professeur des écoles, montre bien l’état de délabrement dans lequel cinq ans de RGPP ont conduit notre système éducatif. Un élu girondin me disait il y a quelques mois que la casse avait atteint un tel niveau qu’une seule législature ne suffirait pas à retrouver le niveau antérieur.
 Refusant d’entendre les voix de la raison, qui vont encore se manifester dans la rue le 31 janvier, le gouvernement sortant poursuit dans la ligne qu’il s’est tracée, à savoir la suppression massive de postes, mettant ainsi gravement en danger l’avenir de notre pays, comme d’autres inspecteurs, généraux ceux-là, l’avaient pointé lors de la rentrée 2010.
Il est vraiment temps qu’on en finisse, mais attendez-vous à voir les retournements de veste de ceux qui depuis cinq ans font du zèle pour mettre en place cette politique désastreuse : les résistants de la 25ème heure vont fleurir.


Et ce n’est pas fini…

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"Le principal, il nous aime pas".

10 Décembre 2011, 08:02am

Publié par Bernardoc

...Ou L’École à l'épreuve de la mixité sociale. Livre de Régis FELIX, co-édité par les éditions Quart Monde et Chronique sociale, mars 2011, 14,5 €.

   Je viens de terminer ce livre, que j'avais déjà conseillé : un vrai bonheur. Le Principal, Victor MESNIL, y décrit au jour le jour sa dernière année d'activité, qui est aussi sa septième année à la tête du collège Wresinski, du nom du curé fondateur du mouvement ATD-Quart Monde.

   Pas de langue de bois, pas de faux-semblant, mais une chronique au cours de laquelle il nous fait partager ses enthousiasmes, mais aussi ses moments de doute, jamais bien longs, car sinon ce ne serait pas la peine d'avoir choisi ce métier. On le voit travailler avec les personnels non-enseignants, surtout l'assistante sociale, même si on voit de temps à autre l'ouvrier professionnel et à la fin seulement l'apparition de l'infirmière. On assiste également aux encouragements qu'il prodigue aux jeunes enseignantes « qui en veulent » parce qu'elles n'ont pas encore été broyées par le « mammouth », et dont l'indispensable travail hors la classe est superbement ignoré par les inspecteurs pédagogiques (et oui, il en reste encore des comme ça, quoique de moins en moins me semble-t-il). On râle avec lui quand il assiste, témoin impuissant aux délires de certains profs qui croient bien faire mais qui ne se sont jamais remis en question. Nous compatissons avec Victor lors de l'incendie de la demi-pension du collège et l'assourdissant silence de la hiérarchie.

   Je me suis revu quelques années en arrière lorsqu'on m'avait imposé l'inscription d'un élève, inscription vouée à l'échec vu les circonstances et qui a abouti, comme pour Raphaël, à une exclusion définitive après un conseil de discipline.

   Si Victor avait fait partie de ma Zone d'Animation Pédagogique, je pense que nous aurions pu avoir de fructueuses relations de travail. J'ai essayé, en tant que chef, de m'inspirer des idées d' Education & Devenir, et je reconnais une grande similitude de méthodes entre celles que j'ai essayé de mettre en pratique et les siennes, (trop?) souvent malgré, voire contre, une partie des enseignants.

   Un livre dont je conseille la lecture aux pédagogues et à ceux qui voudraient connaître le fonctionnement d'un collège de l'intérieur. A déconseiller cependant à ceux qui n'ont pas évolué depuis leur réussite au CAPES ou à l'agreg il y a trente ans : ceux-là risqueraient de se reconnaître et de le prendre mal.

Et ce n'est pas fini...

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Ouf !

23 Novembre 2011, 00:26am

Publié par Bernardoc

         C’est le cri que j’ai envie de pousser chaque fois qu’un incident grave se produit dans un établissement scolaire. J’ai angoissé pendant des années sur ces évènements imprévisibles et qui peuvent se produire quelles que soient les mesures de prévention mises en place par l’équipe éducative.

         J’ai eu l’occasion de discuter dans des manifestations avec des collègues profs qui avaient pris leur retraire avant moi et beaucoup m’ont dit que plus le terme de leur carrière approchait, plus ils redoutaient un incident, eux pour qui toute leur vie professionnelle s’était déroulée sans heurt avec les élèves.

         Ma hantise à moi c’était de découvrir un élève qui se serait suicidé dans un coin du bahut. Pourtant, chaque fois que j’allais à la rencontre des parents de CM2 ou que je recevais collectivement des parents d’élèves du collège, j’insistais toujours sur l’importance du dialogue avec les adultes…n’importe lequel. Un élève dans la peine pouvait se trouver en confiance et se confier à un agent, comme avec un surveillant, l’infirmière,…Le travail en équipe impliquait le partage – discret - de ce genre d’informations et la possibilité de mise en place d’un suivi personnalisé pour aider cet élève en détresse.

         Dans le collège ZEP où j’ai passé sept ans, ce sont même les élèves qui servaient parfois de caisse de résonnance et nous alertaient sur les difficultés, heureusement bien souvent passagères, de certains de leurs camarades. Avec une telle confiance dans les personnels d’encadrement, inutile de vous dire que, plus de dix ans plus tard, lorsqu’il m’arrive d’en croiser, ils ne détournent pas le regard et sont même fiers de venir me saluer et me raconter leur parcours. C’était décidément une de mes plus belles expériences dans l’hexagone.

         Mais vive la retraite à 60 ans !

Et ce n’est pas fini… 

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Enfumage.

20 Novembre 2011, 18:37pm

Publié par Bernardoc

         Dernière trouvaille de l’UMP : proposer de généraliser le port de l’uniforme à l’école, «un  des éléments forts de l’intégration républicaine », selon François FILLON, le premier ministre sortant. 

         Mais de qui se moque-t-on ? Pendant ce temps-là on continue de démembrer l’école laïque en supprimant des dizaines de milliers d’emplois. On augmente insidieusement le nombre d’élèves par classe dans l’espoir que cette dégradation des conditions d’étude des élèves se fasse en douceur, voire passe inaperçue. Une tentative de changement dans la notation des enseignants, motivée essentiellement par un souci d’économies mal placé, essaie de se frayer un chemin d’ici la fin de la législature. Alors que, souvenons-nous, le recteur MONTEILH avait en son temps rédigé des propositions pour une autre manière d’évaluation, restée au placard car elle aurait nécessité, elle, au moins le doublement, sinon le triplement des corps d’inspection.

         Et donc, pour tenter de faire oublier les 60 000 postes disparus en cinq ans on parle de « gommer les inégalités sociales » en imposant un « vêtement commun ». Comme si cela suffisait à lutter contre le désastre de la suppression de la carte scolaire et la ghettoïsation des établissements « mal situés » géographiquement : c’est vraiment nous prendre pour des imbéciles, pour utiliser un mot de plusieurs syllabes.

         J’ai eu l’occasion au cours de ma carrière de travailler plusieurs années dans des écoles anglaises ou fortement inspirées de la tradition britannique : je n’ai jamais remarqué que le fait de porter un uniforme ait aboli les classes sociales. Il suffisait de voir à la rentrée qui arrivait avec un blazer neuf ou qui arrivait avec la veste élimée de son aîné pour se rendre compte que les difficultés ou l’aisance familiale rejaillissaient sur les vêtements, fussent-ils standardisés.

         En revanche, de même que je ne suis pas choqué de voir imposer une tenue spécifique pour l’EPS, le port d’une blouse pour certaines disciplines peut être une nécessité : ce n’est plus un uniforme, mais un vêtement de protection pour éviter projections et taches.

         Laissons l’apanage de l’uniforme au privé, le jour où les fonds publics seront réservés à l’école publique !

Et ce n’est pas fini…

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Etre collégien aujourd'hui.

26 Octobre 2011, 00:17am

Publié par Bernardoc

         L’observatoire de la violence à l’école vient de donner une nouvelle photographie de la vie au collège. Il en ressort que 93% des collégiens sont heureux d’aller en classe et que 86% d’entre eux s’y sentent en sécurité.

         Or que met en avant France 2 et France Inter ? Le fait qu’un élève sur dix souffre des violences de ses camarades, allant même jusqu’à interroger la famille de l’un d’entre eux.

         Ceci m’a furieusement rappelé ma première année au défunt collège Paul Langevin de Mérignac, alors que j’essayais de mobiliser l’ensemble de l’équipe éducative et que les parents d’élèves de la FCPE (ou du moins certains d’entre eux) s’appliquaient à me savonner la planche sous les pas afin que le collège puisse continuer à « bénéficier » de l’image désastreuse qui lui avait été affublée.

         Quelques années plus tard, j’ai eu droit à une enquête de l’observatoire de la violence où tous les élèves et les enseignants qui le souhaitaient pouvaient répondre à un questionnaire en toute liberté et anonymat. Quelques mois plus tard, le résultat de cette enquête fut proposé à la communauté éducative. J’ai eu droit à la primeur, et j’étais bien déçu, car le bureau du Principal était le deuxième endroit que les élèves souhaitaient éviter après les toilettes. Je fus heureusement détrompé par les enquêteurs qui me dirent qu’au contraire, c’est parce que je représentais l’autorité, le cadre et la discipline qu’une convocation dans mon bureau était mal ressentie par les collégiens.

         Pour être honnêtes, les médias devraient compléter leurs reportages par des entretiens avec des chefs d’établissement qui pourraient leur expliquer les moyens mis en place pour lutter contre la violence et notamment l’absolue nécessité de faire confiance aux adultes en refusant la loi du silence qui ne peut que conduire à des extrémités non désirées.

Et ce n’est pas fini…  

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A S S E Z !

15 Octobre 2011, 22:00pm

Publié par Bernardoc

         Deux jours, deux drames dans l’éducation nationale : une prof s’immole devant ses élèves dans la cour de récréation, un autre va tuer une policière dans une préfecture.

         Faits divers ? Je n’en suis pas sûr, bien au contraire. Si deux enseignants en arrivent à ces extrémités fatales, c’est bien que quelque chose ne tourne pas rond dans ce mammouth auquel il ne va bientôt plus rester que la peau et les os. La droite a bien réussi à faire ce qu’avait promis un ministre qui se disait de gauche à l’époque et qui s’était mis à dos tous ses administrés.

         Se suicider sur son lieu de travail, d’une façon aussi horrible, n’est pas une action neutre. Rappelons-nous, nous autres Girondins, qu’un cadre de France-Télécom avait commis le même geste il y a quelques mois à Mérignac. Dans les deux cas la hiérarchie se retranche derrière des problèmes personnels, alors que c’est la qualité du boulot qui ne fait que se dégrader, et qu’il y a un refus de vouloir prendre en compte cette dégradation des conditions de travail, car cela coûterait trop cher. Et comme le gouvernement n’arrête pas de clamer l’état déplorable des finances vers lequel il a conduit notre pays, il préfère voir disparaître du personnel plutôt que d’embaucher, notamment des médecins du travail, par exemple.

         Souvenons-nous, il y a quelques années c’était le syndrome Guyancourt, avec des cadres de Renault se suicidant à intervalles réguliers devant une charge de travail devenant de plus en plus insupportable. Puis ce fut « la mode » des suicides chez France-télécom, comme avait osé dire un ignoble PDG de cette entreprise privatisée.

Comment donc s’étonner que des enseignants craquent devant des conditions de travail qui ne correspondent plus à celles qui étaient en vigueur lors de leur réussite au concours. Le « toujours plus » qui est exigé n’est pas une philosophie qui vise la réussite des élèves et le bonheur d’aller en classe. Non, décidément, l’éducation n’est pas une marchandise et on ne doit pas la gérer comme on gérerait…l’Oréal par exemple. C’est quand même l’investissement majeur pour l’avenir de la Nation, et il est temps de lui donner tous les besoins humains qu’elle mérite, seul moyen d’éviter la catastrophe annoncée, non seulement par les syndicats, mais aussi par l’Inspection Générale.

Et ce n’est pas fini…

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