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Le blog de Bernard SARLANDIE

voyages

New Zealand

23 Février 2010, 13:54pm

Publié par Bernardoc

         newzealandmap large enPremier « été » à BoraBora : Rose faisait un remplacement à l’infirmerie de l’île, et je décidai donc de continuer ce que j’avais fait pendant deux ans avec le CLTC (de la Ligue de l’Enseignement) en direction de l’Angleterre, c'est-à-dire accompagner des jeunes à l’étranger. La Ligue polynésienne ne faisait pas partie du dispositif, mais elle me mit en relation avec une association de parents d’élèves (surtout du privé ! ) qui organisait des voyages vers la Nouvelle Zélande.

         J’obtins un poste sans problème, d’autant que nous étions payés avec un lance-pierres et que nous y étions pas mal de notre poche. Mon boulot, à part le convoyage, consistait à visiter l’ensemble des écoles dans lesquelles étaient scolarisés les jeunes Tahitiens venus se frotter à la langue anglaise. J’étais basé à Christchurch, dans l’île sud, la plus anglaise des villes neo-zélandaises. images-copie-37

         Mon contact sur place était Lloyd UPTON, consul honoraire de France, qui tenait absolument à parler en français alors que moi j’insistais pour parler anglais. L’explication me fut donnée plus tard : Lloyd était marié avec une Sarladaise et le français était la langue commune à la maison (sauf quand les trois enfants étaient seuls, auquel cas l’anglais reprenait bien vite le dessus).

        images-copie-39 Il m’avait trouvé un hébergement chez June, une veuve dont le portrait du défunt mari en tenue de franc-maçon ornait les murs de la maison. Elle m’a appris certains détails sur la Nouvelle Zélande. Par exemple, il y avait fort peu de temps qu’elle fermait sa porte à clé ; c’était une action qui était inconnue dans sa jeunesse. De même elle me dit qu’il avait fallu qu’elle devienne adulte avant de rencontrer un Maori, alors que, lorsque nous avons débarqué à Auckland, nous avions été accueillis traditionnellement par un groupe maori et que les mots qui étaient au fronton de l’aéroport n’étaient pas « Welcome » mais « Haere Mai ». Elle me permettait aussi d’utiliser librement son téléphone, et lorsque je voulus payer, elle me dit qu’il s’agissait d’un véritable service public, gratuit à l’intérieur de l’agglomération.

         Mais la découverte de ce pays allait m’apporter d’autres satisfactions que j’avais envie de faire partager à ma famille lors d’un voyage ultérieur.images-copie-36

Et ce n’est pas fini…  

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Irlande, dernier épisode

21 Février 2010, 16:39pm

Publié par Bernardoc

         images-copie-32images-copie-32images-copie-32         images-copie-31Les vacances de Pâques ayant déjà commencé en France, Rose et Estelle vinrent me chercher. Elles débarquèrent donc à l’aéroport de Shannon, et ce furent les dernières surprises irlandaises.

         La mère supérieure de l’école nous invita à manger au couvent, et Estelle fut bénie pour le restant de ses jours ! Une collègue de français nous invita également chez elle, un soir, car son mari était à une réunion syndicale à Dublin. Il était professeur dans l’enseignement professionnel (« vocational »), une branche dans laquelle la langue de travail administrative était le gaëlique (signe que c’était une création irlandaise et non un reste de la colonisation anglaise), et militait dans l’équivalent irlandais du Snetaa. Je crois que c’était une famille foncièrement laïque, mais avant de passer à table, il s’est rendu à la dernière messe de la journée afin d’éviter les commentaires désobligeants, preuve s’il en était encore besoin de la formidable pression socialo-religieuse qui s’exerçait sur la population.

         Rose m’apportait une très chouette nouvelle : j’avais obtenu à la rentrée un poste au Cetad de BoraBora. Je pensai donc que ce dernier trimestre à Blanquefort se déroulerait bien vite, et que je quitterais le bahut sans regret, d’autant plus qu’en arrivant, ma partenaire avait déclaré à mes élèves que j’avais quittés pourtant enthousiastes qu’il n’était pas question de les recevoir en Irlande, que les Irlandais n’avaient pas de sous,…Une véritable douche irlandaise !

images-copie-28

         images-copie-25Avec Rose et Estelle, nous allâmes jusqu’à Galway, images-copie-30aux portes du Connemara, après avoir traversé le Burren, un désert calcaire très accueillant pour…les lichens.images-copie-27

         Puis, après avoir refait le plein de la cuve de fioul, qui a engloutit pratiquement la totalité de ma prime « d’expatriation », nous traversâmes l’Irlande vers l’ouest pour prendre le ferry qui nous mènerait au Pays de Galles où Geraint et Rhiannon nous attendaient.

         Je pensais revenir en Irlande en été, et pourquoi pas en roulotte, mais ce projet ne s’est pas encore concrétisé. Peut-être que l’an prochain lorsque Rose sera elle aussi en retraite…

Et ce n’est pas fini…

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L'Irlande touristique

20 Février 2010, 10:35am

Publié par Bernardoc

         Pendant tout ce trimestre irlandais, j’utilisais mes week-ends pour découvrir un peu le pays. Tantôt je partais vers le nord, tantôt vers le sud. Je ne suis allé à Dublin qu’une seule fois, trois semaines avant mon retour en France, convoqué par le service culturel de l’ambassade qui devait nous donner des tuyaux pour bien remplir notre mission : il y avait comme une petite erreur de timing.

         L’Irlande est un pays froid, « à l’abri » du Gulf stream, et le jour de mon voyage à Dublin, il a neigé, ce qui était malgré tout assez rare. Et là, panique générale sur la route. A un moment une voiture était en difficulté ; je m’arrête pratiquement en même temps qu’un Irlandais qui se met à donner des conseils à la conductrice. J’ai écouté ce qu’il lui disait, et je suis bien vite reparti car si elle l’écoutait, on courrait droit au sur-accident.

        images-copie-21 Mais sinon, le temps fut relativement clément pendant images-copie-19mes visites. La côte ouest de l’Irlande, face à l’Amérique, est très découpée. Dans le county Clare se dressent face à l’océan les fameuse falaises de Moher, peu éloignées des iles d’Aran (dont j’ignore si elles ont une relation avec l’opéra de Gilbert Bécaud).

         1805781Lorsque l’on se promène en dehors des sentiersF0007910 battus, avec nos cartes anglaises, il n’est pas évident de se repérer au milieu de ces petits murets de pierres sèches, car lorsque l’on arrive à un croisement, lorsqu’il y a des panneaux indicateurs, ils sont rédigés en…gaëlique, et les noms locaux n’ont absolument rien à voir avec leur traduction anglaise.

         Je dormais dans des « Bed and Breakfast », mais comme nous étions en hiver, il n’était pas toujours évident de trouver un lieu ouvert. Et là j’ai découvert quelque chose qui m’a étonné dans un pays d’Europe de l’ouest : on pouvait marchander le coût de la chambre ! J’ai pu être hébergé parfois dans de véritables châteaux qui n’étaient pas sans me rappeler les AJ de Grande Bretagne, avec l’intimité en plus.

         images-copie-24Vers le sud, après avoir traversé l’estuaire du fleuveimages-copie-23Shannon, on arrive à Dingle, un doigt qui s’avance dans l’océan atlantique. Là encore des paysages superbes et un col qui s’appelle le ‘Khyber pass’ mais quand même beaucoup plus sûr que le col du même nom au Pakistan.images-copie-22

Et ce n’est pas fini…

 

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Une école vivante

18 Février 2010, 17:02pm

Publié par Bernardoc

         J’ai coutume de dire que tous les collèges se valent et que ce qui fait la différence ce sont les cours d’arts plastiques, de musique et d’éducation physique. En effet, ces cours, sans doute moins « classiques » que les cours académiques traditionnels permettent à certains élèves de se mettre en situation de réussite, qui les amènera finalement à des progrès dans les autres disciplines.

         schoolcrestLe collège de Tulla en était bien conscient, comme vous pouvez le voir sur son logo. D’un côté (pardonnez-moi de ne pas utiliser de vocabulaire héraldique) un violon, qui symbolise toute la richesse et toute l’ouverture que peut développer l’éducation musicale. N’oublions pas que le violon est un des instruments de base de la musique traditionnelle irlandaise. Et, comme dans les écoles anglaises dans lesquelles j’avais travaillé précédemment, les cours d’instrument étaient dispensés au sein de l’établissement. A l’opposé, un livre ouvert : ceci pour l’éducation artistique, notamment le théâtre. Et lors de mon séjour, j’ai eu la chance d’assister à une représentation qui mêlait les deux arts puisqu’il s’agissait d’une célèbre comédie musicale : The sound of music. Je n’ai pas fait qu’y assister d’ailleurs, puisque j’avais été promu « photographe de plateau » et donc j’ai pu m’intégrer de cette façon à l’équipe qui menait ce projet. Ce fut un beau succès, mais j’ai rarement vu des élèves être « mauvais » au théâtre. Il me semble que c’est Cocteau qui disait : « Tous les enfants ont du talent…sauf Minou Drouet ».

         La diagonale qui sépare le blason est une crosse de hurling, le véritable sport national irlandais. Cela ressemble un peu à une crosse de hockey sur gazon, mais plus aplatie à l’extrémité, si bien qu’il est possible d’y faire tenir la balle dessus et de progresser ainsi, non pas en la poussant, mais en la portant. Je n’ai assisté qu’à un match de « notre » équipe, mais le stade était déchaîné, et n’avait rien à envier au Stade de France lors d’une finale de coupe. Ne m’en demandez pas plus, car il y avait un certain nombre de règles spécifiques que je suis loin d’avoir totalement assimilées. Contrairement à ce que j’avais fait lors de mes séjours anglais, je n’ai pas tenté de le pratiquer. A noter que ce sport existe aussi pour les filles, mais il s’appelle alors « camogie » ; c’était une des passions de Kathleen, mais il avait fallu qu’elle m’explique de quoi il s’agissait car mes modestes dictionnaires ignoraient ce mot.

Et ce n’est pas fini…

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Prof en Irlande

17 Février 2010, 07:42am

Publié par Bernardoc

         Je devais donc enseigner le français, mais j’avais aussi une période de remédiation en anglais. Je m’inquiétais de savoir si j’étais en capacité de le faire, et mes collègues m’ont dit que vu le niveau des élèves que j’allais avoir il n’y aurait aucun problème.

         Comme le gaëlique est un enseignement obligatoire en Eire, je demandais quel était le niveau de gaëlique des élèves par rapport à mon niveau en anglais. Le prof de gaëlique me répondit : « Tu plaisantes ? Ce qu’il faudrait se demander, c’est quel est le niveau en anglais des élèves par rapport au tien ! »

         L’école était dirigée par une bonne sœur, mais les enseignants étaient laïcs, quoique revendiquant le droit d’inculquer la doctrine catholique, « pour ne pas abandonner la religion aux curés ».

         Le jour des cendres (ne me demandez pas de quoi il s’agit exactement) on me proposa de me faire une croix de cendres sur le front, ce que je déclinai poliment, et comme ce jour-là avait été décrété sans tabac, moi qui ne fumait pas autant que certains, j’ai beaucoup usé de la cigarette. On m’a trouvé original. Et ce soir-là, alors que j’étais invité à dîner chez John, sa femme me demanda quelle était ma religion. Quand je répondis « Aucune », ils encaissèrent le coup, et pour montrer qu’ils ne m’en voulaient pas, ils m’invitèrent deux fois plus souvent jusqu’à la fin de mon séjour.

         A cette époque, je ne faisais pas encore de l’aïkido mais du judo, et j’étais en train de préparer mon premier dan. Je me renseignais sur l’existence de clubs à Ennis. J’en visitai un qui accueillait surtout des petits, et la prof, qui n’était pas plus gradée que moi, m’indiqua le club où elle s’entraînait. Je me retrouvais donc dans une salle paroissiale, avec une cheminée au milieu d’un mur, et dans laquelle nous devions installer les tatamis après avoir acquitté notre paiement hebdomadaire d’une livre irlandaise. Il n’y avait pas de douche, et certains pieds ressemblaient à des mains de mécanicien ! Quand le prof (qui était seulement 1er dan mais champion d’Irlande toutes catégories) me vit débarquer, il me proposa tout de suite de faire le cours, pour voir comment on faisait en France. Je refusai en disant que je n’étais pas préparé, mais que j’en ferai un la semaine suivante. J’avais donc préparé une progression, mais on ne fit pas appel à moi. Je fus à nouveau sollicité au bout de cinq semaines et mon cours fut apprécié. Après, bien entendu, nous nous retrouvions dans un pub, et j’étais surpris car un collègue instituteur ne buvait que du jus d’orange. Il m’expliqua qu’il avait fait vœu de tempérance, ou plutôt d’abstinence, et les différentes étapesde son engagement. J’en eus un exemple au collège : un jour, plusieurs élèves de 5ème arrivèrent avec une épinglette à la boutonnière. Devant mon interrogation, ils me répondirent : « M’sieur, ça veut dire qu’on est des pionniers, qu’on ne boit pas. » « J’espère bien ! » fut ma réponse. En fait, c’était leur premier vœu à douze ans, vœu qu’ils devaient renouveler à seize, et s’ils tenaient bon, prendre leur engagement définitif à vingt et un ans, je crois. Il s’agissait cependant d’une simple minorité.

Et ce n’est pas fini… 

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Ireland by night

15 Février 2010, 07:43am

Publié par Bernardoc

         Je devais m’embarquer au Havre pour débarquer à Cork. J’avais réservé une cabine vu la longueur de la traversée. La tempête faisait rage sur la Manche si bien que le départ fut décalé d’une douzaine d’heures. Ma cabine se trouvait à la proue, au niveau de la ligne de flottaison, sans hublot. Et j’avais des visions de Titanic lorsque j’entendais les vagues déchaînées venir se briser contre la coque. J’ai passé mon temps à manger, boire et dormir : c’était la confirmation que j’avais le pied marin. Et lorsque nous rejoignions nos voitures au moment de débarquer, je me rendis compte que pour certains le voyage n’avait pas été de tout repos.

         Il faisait bien froid, j’avais ma casquette écossaise, mon blouson et mon écharpe qui ne cachait pas la longueur de ma barbe. Au moment de débarquer, la police aux frontières arrêta une seule voiture, ma « Samba » afin de vérifier peut-être le nombre de Kalachnikov qu’il y avait dans le coffre. J’ouvris donc mon coffre, ils pointèrent la trousse à outils, me demandèrent de l’ouvrir, puis me laissèrent repartir après m’avoir posé quelques questions. Il devait être trois heures du matin.

         clare mapJe pris donc la route en direction du nord, mon voyage maritime m’ayant permis de récupérer de la fatigue de la conduite depuis Lormont. Lorsque j’arrivais à Ennis, il était convenu que j’appelle le Principal-adjoint, Philip McMahon si je me souviens bien. Mais il était 6h30, ce qui, compte-tenu des habitudes britanniques était bien trop tôt pour déranger les gens. J’allongeais mon siège et tentais de sommeiller à nouveau, mais au bout d’une heure, le froid était si saisissant que je me décidai quand même à l’avertir de mon arrivée. Il arriva rapidement et me conduisit chez lui pour le breakfast traditionnel, avant de me montrer la maison que Kathleen avait réservée pour moi, au milieu de nulle part, en face d’un pub qui avait malencontreusement brûlé la semaine précédente. J’allais donc être contraint à une sobriété forcée pendant tout mon séjour !ennis small

         Il s’agissait d’une maison avec trois chambres, fort mal isolée. Je condamnais tout de suite deux des trois chambres, ce qui m’évitait de les chauffer, et je me régalais de passer du temps en face de la cheminée que j’allumais tous les soirs en revenant de l’école qui se trouvait à une quinzaine de kilomètres.

Et ce n’est pas fini…

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L'expérience irlandaise

14 Février 2010, 19:24pm

Publié par Bernardoc

         Comment m’étais-je retrouvé à Dublin, un jour de France-Irlande ? Cela faisait cinq ans que j’étais à Blanquefort, et j’avais envie d’aller un peu respirer ailleurs. En pistant le BO, je formulais la demande pour un échange poste pour poste. Je n’avais pas envie de partir pour un an, et tant qu’à faire, je souhaitais découvrir un pays anglophone que je ne connaissais pas. L’Irlande offrait la possibilité de partir pour un trimestre. Je devais obtenir une appréciation de l’inspecteur. Comme je n’avais pas été inspecté depuis mon Caecet, je pensais qu’il viendrait me voir et qu’il en profiterait pour écrire son appréciation. Que nenni ! Il me convoqua dans un bureau du rectorat, me félicita de ma démarche et découvrit que j’avais besoin d’une inspection. Il en profiterait pour inspecter également ma collègue.

         irlIrlandeCarteG           L’échange eut donc lieu au cours du deuxième trimestre entre le LEP de Blanquefort et l’école secondaire de Tulla, dans le County Clare, un comté de l’ouest irlandais. Grand adepte de la correspondance scolaire, je proposai d’établir des relations avec une classe de BEP, et ma partenaire souhaita même la diversifier avec des classes de CAP. Comme tous les anglicistes de CAP étaient des volontaires, j’acceptai cette idée, et nous fîmes un premier envoi. Nous attendîmes en vain la réponse.

         Estelle allait passer six semaines chez chacun de ses grands-parents, nous disposions donc d’une chambre dans notre HLM que nous mîmes à la disposition de Kathleen. Le trimestre commençant plus tard en Irlande, j’accueillis ma partenaire à son arrivée, et en lui faisant visiter Lormont, je tombais sur le curé, qui était un ami, même s’il connaissait mes positions religieuses, et je lui présentai une de ses nouvelles ouailles, puisque lorsque je lui avais demandé si elle était catholique, sa réponse avait été : « Of course ». Apparemment, elle ne mit pas les pieds plus d’une fois à la messe, car lorsqu’elle se fut rendu compte que personne ne lui ferait de remarque si elle s’en dispensait, elle trouva mieux à faire, surtout que, contrairement à ce qu’il se passait en Irlande où les messes se succédaient toutes les heures, c'est-à-dire que le service ne dépassait pas quarante à quarante-cinq minutes, ce n’était pas le cas à Lormont où Jean-Marie aimait bien insister sur le sermon, sans contrainte de temps.

         Deux jours plus tard j’allais présenter Kathleen à mon établissement, où nous débarquâmes comme des cheveux sur la soupe au moment où le patron et les secrétaires fêtaient au champagne l’année nouvelle. Ils ne nous invitèrent d’ailleurs pas à partager leurs libations.

Et ce n’est pas fini…   

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France-Irlande

13 Février 2010, 19:48pm

Publié par Bernardoc

         33-10 au stade de France : la Gironde pavoise !

         En hiver 1983, je me trouvais à Dublin le jour du même match qui avait lieu au stade de Landsdown Road. J’avais demandé à un conseiller de l’ambassade de France s’il pouvait me trouver un billet pour le match. « C’est bien trop tard et c’est complet » me répondit-il. Je trouvais donc un pub aux alentours de Dublin, je demandai au patron qu’il allume la télévision car il y avait un match de rugby, ce qu’il semblait ignorer (le rugby n’est pas vraiment le premier sport national en Irlande). Il accéda volontiers à ma demande et je m’installai avec une pinte (pas de Guinness, que même en Irlande je n’appréciais pas) devant l’écran.

         Quelle déception lorsque je découvris que les tribunes, loin d'afficher "complet", étaient très clairsemées. J'aurais dû tenter et aller au stade, j'aurais eu un billet. Nevermind.

         Au bout de quelques minutes vint s’installer à côté de moi un couple de Français, vraisemblablement des assistants de langue, qui avaient reconnu les couleurs de l’équipe de France à la télé. Lorsqu’une équipe marqua, la jeune femme se tourna vers moi pour me demander : « Le rugby, ça se joue en combien de points ? ». Pour des anglicistes, je trouvais qu’il y avait des manques certains dans leur culture britannique.

         Décidément, l’Irlande allait me réserver des surprises jusqu’à la fin de mon séjour.

Et ce n’est pas fini…

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Au revoir l'Afrique

12 Février 2010, 00:01am

Publié par Bernardoc

         Pâques 1977 : nous commençons à penser à notre retour. Nous étions venus avec une malle, nous repartons avec une grosse caisse pleine d’«africaneries ». Nous nous mettons d’accord avec Peter, qui rentrait en Angleterre, pour partager les frais de déménagement de Mampong jusqu’à Accra. Les déménageurs nous avaient établi un devis comparatif qui indiquait que le prix « par avion » était moins élevé que le prix par bateau. Je n’ai jamais très bien compris comment se débrouillent les déménageurs pour fournir des devis comparatifs où c’est toujours le leur qui est le moins cher. J’avais posé la question en son temps à la CSCV qui ne m’avait pas encouragé à mettre mon nez là-dedans.

         Lorsque les déménageurs vinrent faire leur œuvre, nous fûmes stupéfaits de voir leur dextérité et la confiance qu’ils avaient dans leur travail. J’en ai vu un balancer par-dessus son épaule une coupe en terre qui n’a absolument pas souffert vu la façon dont elle était emballée.

         Après le déménagement, il fallait songer à vendre la voiture, et pour obtenir des devises nous étions obligés de la vendre à l’Etat. Nous l’avions fait repeindre (intérieur ou extérieur) pour environ 150 francs, mais j’avais peur qu’il pleuve le jour où j’allais la présenter, car elle n’était pas complètement étanche. L’inspection fut très rapide, le « testeur » essaya l’avertisseur (un vieux klaxon de camion que j’avais récupéré), le démarreur, les essuie-glaces et les phares, et ce fut à peu près tout. Et je fus agréablement surpris par le prix proposé : je n’avais pratiquement rien perdu en deux ans et plusieurs accidents.

         Muni des papiers réglementaires, je me rendis à la banque du Ghana pour obtenir mes devises et me mis à attendre. Curieusement des gens qui arrivaient après moi me passaient devant et repartaient sans que mon dossier ait semblé progresser. Même au bout de deux ans, j’avais omis de garnir mon passeport officiel de quelques billets, qui auraient sans nul doute accéléré mon passage !

         Enfin, muni de mes chèques de voyage, et après avoir récupéré nos billets d’avion, je retourne à mon hôtel (le même que celui qui nous avait hébergés lors de notre arrivée). Le soir, direction Le Phenix, comme deux ans auparavant, avec toutes mes valeurs sur moi car il n’y avait pas de coffre à l’hôtel. Et en chemin, tentative de vol à l’arraché : je me suis débattu, ai hurlé comme un beau diable et ai réussi à entraîner mon agresseur au milieu de la route, où je me suis couché sur mon précieux sac. Un taxi est arrivé, avec un homme en uniforme qui en est sorti. Attroupement et commentaires autour de moi, avec mon voleur probablement au premier rang, qui se transformait en accusateur. Mais je me sentais sauvé ; je fis le sixième passager du taxi jusqu’à mon hôtel, en angoissant cependant car j’étais on ne peut plus vulnérable si une solidarité africaine décidait de s’en prendre à l’européen qui représentait toujours l’ancien colon. Rien ne se passa. Ouf ! j’avais eu chaud, d’autant que j’appris que la semaine précédente, c’est à coup de couteau qu’une telle aventure s’était terminée au même endroit.

         Le lendemain, Peter vint me chercher pour me ramener à Mampong ; j’étais aphone et j’avais dû abandonner le pantalon que je portais la veille qui était dans un triste état.

Et ce n’est pas fini…

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Du Bénin à la Côte d'Ivoire

11 Février 2010, 14:00pm

Publié par Bernardoc

Lorsque nous sommes arrivés au Ghana, un des pays voisins s’appelait le Dahomey, jadis surnommé « le quartier latin de l’Afrique ». Et pendant notre séjour, il fut rebaptisé, peu après le coup d’état de celui qui n’était encore « que » le colonel Mathieu KEREKOU, République Populaire du Bénin, avec pour dogme le marxisme léninisme, s’appuyant sur le socialisme scientifique. Comme au Togo voisin, on avait intérêt à se planquer lorsque le Président se déplaçait au milieu d’une caravane outrageusement armée.

images-copie-11Je me souviens avoir été mis en joue par un fusil mitrailleur à Ouidah pour m’être approché d’un soldat pour lui demander un images-copie-13renseignement !...Ouidah, cité esclavagiste avec ses pythons sacrés, berceau du vaudou,images-copie-12 fut notre première étape ; c’est une des raisons pour lesquelles j’ai beaucoup apprécié Les passagers du vent, car j’y retrouvais des paysages visités.

images-copie-9  images-copie-8En route pour Abomey, l’ancienne et riche capitale du Dan-Homey, nous avons croisé de grands élèves d’une école primaire qui étaient occupés aux travaux des champs avec leur maître. A notre passage ils se sont relevés et dressant leurs outils, ils ont proclamés les slogans révolutionnaires tels : « Vive la révolution ! A bas l’impérialisme !...). Plus tard, étant redevenu partisan d’une économie de marché, le « général » M. Kerekou s’est fait élire Président de la République.

images-copie-6images-copie-7Abomey demeure sans conteste la capitale artistique du Bénin : les palais royaux, le musée national et les fameux tableaux en patchwork l’ont qualifiée pour entrer au patrimoine de l’Unesco.images-copie-10

images-copie-14images-copie-15Enfin, notre dernière sortie à l‘« étranger » fut pour la Côte d’Ivoire, qui ne fut en fait qu’un court séjour à Abidjan, où nous sommes allés nous étonner de la patinoire au sein de l’hôtel « Ivoire » et nous frotter à la population du marché de Treichville, visite qui images-copie-17a d’ailleurs failli nous coûter la disparition de quelques objets : un moment d’inattention et je sens et entends la fermeture éclair de mon sac glisser ; je resserre alors mon bras et un grand noir me dit : « Attention patron, on peut te piquer tes affaires si tu ne fais pas attention ! ». Et c’était lui qui avait la main dans mon sac ! Il avait tenté quelque chose, il avait perdu et un grand sourire barrait son visage.

J’allais vivre quelque chose de bien plus violent quelques semaines plus tard à Accra.

Et ce n’est pas fini…

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