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Le blog de Bernard SARLANDIE

Une autre façon de voir l'éducation

29 Janvier 2010, 00:50am

Publié par Bernardoc

         Vraiment, l’ambiance était fort différente. Les élèves étaient-ils plus difficiles ? Toujours est-il que l’équipe pédagogique tentait d’apparaître distante et autoritaire vis-à-vis des élèves. Il y avait des micros dans la plupart des classes, reliés à l’administration, qui pouvait ainsi écouter ou intervenir en plein milieu des cours. Et nous étions encore 12 ans avant 1984 !

         Contrairement à Newport, où je faisais mes douze heures de cours puis disposais de mon temps, dans cette école de Preston ma présence était requise pendant les heures d’ouverture, alors que je ne travaillais pas. Au moins j’en ai profité pour lire, notamment les livres de pédagogie qui se trouvaient dans la bibliothèque de la salle des profs.

         Une autre fois, vers la fin de l’année scolaire, quand il faisait chaud et qu’il ne faisait pas nuit avant 22h30, je me suis pointé un jour sans cravate. Réflexion d’un prof de maths, qui avait également des responsabilités d’encadrement : « Où tu te crois pour venir ainsi débraillé ? Tu as l’intention de refaire mai 68 ? », ce qui révélait une grande empathie.

         Tous ces bons bigots étaient en fait un rassemblement d’hypocrites que j’ai découvert lors d’une des soirées de Noël ; en effet, il y en avait deux : la première avec les conjoints, soirée anglaise typique et guindée, puis une soirée entre profs ; et là, dès que le Principal s’était éclipsé, ils se sont lâchés et ce fut le début de l’orgie avec des gens qui baisaient dans tous les coins : ma morale laïque en fut choquée surtout par rapport à l’attitude qu’ils montraient habituellement.

         Lorsque j’étais arrivé à Preston, tout le monde me disait : « Tu as de la chance d’être venu au nord de l’Angleterre, car c’est ici que les gens sont le plus sympa. » Et heureusement qu’ils me l’ont répété tout au long de l’année car sinon j’aurais eu du mal à m’en rendre compte !

         Deux exemples : dans ce pays de football, l’équipe de Preston North End devait rencontrer Liverpool. Un collègue me demande si j’aimerais assister au match. Devant ma réponse positive, il me dit qu’il me prendrait un billet. Le match se passe et le lendemain il me demande si j’étais au match, alors que nous étions censés y aller ensemble !

         Au moment de rentrer en France, et heureusement que l’école se terminait mi-juillet et que j’étais payé le mois entier car sinon je n’aurais pas eu les moyens de payer mon voyage, une collègue me dit, après m’avoir roulé un patin : « Bernard, n’oublie pas de venir nous voir la prochaine fois que tu reviens en Angleterre. » Elle a simplement oublié de me donner son adresse…

         Inutile de vous dire que je n’ai plus jamais eu de contact avec cette école, sauf lorsque j’ai écrit pour demander un certificat nécessaire à la validation de mon année. Et je fus surpris de recevoir une lettre somme toute assez chaleureuse de la part du Principal ; six ans plus tard j’ai pu me rendre compte au ton de sa lettre que j’avais été bien apprécié.

Et ce n’est pas fini…

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