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Le blog de Bernard SARLANDIE

Les 10 mesures phares de la CGT pour les salaires et le pouvoir d’achat

2 Septembre 2022, 14:50pm

Publié par Bernardoc

Le projet de loi du gouvernement portant sur les mesures urgentes censées protéger le pouvoir d’achat ne dit rien sur les questions centrales du moment : salaires, Smic, minima de branches, et ce paquet de mesures est du saupoudrage au regard du niveau d’inflation actuel (5,2% sur un an) et futur (entre 8 et 10% d’ici la fin de l’année 2022). On n’attendait rien du gouvernement et nous sommes servis !

Quel que soit le secteur ou le territoire, dans le privé comme dans le public, les luttes se multiplient, et les principales revendications des travailleurs portent sur l’augmentation générale des salaires. La CGT met tout en œuvre pour les développer et les faire converger. De plus en plus de ménages peinent à boucler les fins de mois, les étudiants et les retraités sont de plus en plus nombreux à solliciter les associations caritatives pour remplir leur frigo, les emplois précaires en lieu et place des emplois en CDI ou à statuts ne permettent pas de vivre dignement et de se projeter dans l’avenir.

Pour la CGT, il est urgent de prendre des décisions fortes en faveur de l’augmentation générale des salaires, des minima sociaux, du Smic et du pouvoir d’achat. Pour cela nous proposons 10 mesures phares, comme alternatives au projet de loi :

  1. Un Smic à 2000 € bruts (15 € de l’heure)  pour répondre aux besoins élémentaires incompressibles. Une augmentation automatique de toutes les grilles de salaires dans les branches, les entreprises et les administrations dès lors que le Smic est réévalué (revendication CGT d’une échelle mobile des salaires). L’augmentation du point d’indice dans la fonction publique pour rattraper toutes les années de gel. L’ouverture ou la réouverture immédiate des négociations salariales dans les branches, les entreprises et administrations pour l’augmentation générales des salaires ;

  2. L’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes pour éradiquer durablement cette discrimination. Nous demandons des sanctions vis-à-vis des entreprises ne respectant pas cette obligation. Selon l’Insee, l’écart de salaire demeure à 28,7% ;

  3. La reconnaissance des diplômes dès l’embauche, le paiement de la qualification à la même hauteur, quel que soit le secteur dans lequel on travaille ;

  4. Un revenu de remplacement pour tous les privés d’emploi au minimum au niveau du Smic. Actuellement, un chômeur sur deux n’est pas indemnisé ;

  5. L’augmentation des pensions des retraités avec un niveau minimum égal de 2 000€ brut ;

  6. Une allocation d’autonomie pour les étudiants et les jeunes en recherche d’un premier emploi et une augmentation des salaires pour les apprentis ;

  7. L'encadrement à la baisse des loyers et le plafonnement de la quittance (loyer + charges) à 20% du revenu des ménages ;

  8. La baisse de la TVA à 5,5% sur les produits de première nécessité, notamment l’alimentaire et l’énergie ;

  9. La baisse des prix des carburants, en ponctionnant sur les revenus du capital des entreprises multinationales du secteur pétrolier ;

  10. L’arrêt des exonérations de cotisations sociales et fiscales ainsi que le conditionnement des aides publiques aux entreprises.

    Et ce n'est pas fini...


 

 

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Ils ne sont pas rentrés.

1 Septembre 2022, 10:56am

Publié par Bernardoc

Article de Camille BAUER dans L'Humanité du 1er septembre 2022

Les oubliés de l’école de la République

Jassem ISSOUF est un élève modèle : bac scientifique avec près de 19 de moyenne, premier prix de concours d’éloquence, puis prépa mathématiques.« Un parcours exemplaire, mais une exception à Mayotte »,souligne le grand gaillard de 24 ans qui se souvient encore comment, à son entrée au lycée, on lui avait expliqué :« Tu n’auras pas de place. Elles sont réservées aux Français. »

Ce « mur du refus », il n’est pas le seul à s’y heurter. Selon le décompte du collectif #EcolePourTous, au moins 100 000 enfants sont encore privés de scolarité en France. Et encore, ces estimations datent d’avant la crise du Covid, qui a été particulièrement ravageuse pour ces enfants éloignés de l’école et qui ont payé cher l’absence de continuité pédagogique. Leurs profils sont tous liés à une instabilité due à leur statut ou leur origine, qu’ils soient issus de la communauté des gens du voyage, habitants de bidonvilles et de squats, notamment dans les territoires d’outre-mer, hébergés dans des hôtels sociaux ou mineurs étrangers isolés.

Sur le plan légal, la situation s’est pourtant améliorée. L’article 16 de la loi sur l’école de la confiance adoptée en juillet 2019 et la circulaire le mettant en place ont rappelé aux maires leur obligation d’inscrire à l’école tout enfant présent sur leur territoire, quel que soit son statut.« Malgré cela, il y a encore aujourd’hui des maires qui refusent cette inscription pour des raisons discriminatoires, au prétexte par exemple que les familles sont dans l’incapacité de fournir une attestation de domicile »,dénonce Anina CIUCIU, la marraine du collectif qui, en tant que Rom de Roumanie, a elle aussi dû se battre pour avoir accès à l’école et devenir l’avocate qu’elle est aujourd’hui. Pour obtenir le droit à l’école, de nombreuses familles sont encore contraintes de saisir la justice en urgence.

Au-delà du refus d’inscription, les obstacles sont nombreux. Ritchy THIBAULT, qui a brillamment décroché son bac, évoque par exemple le racisme qu’il a rencontré à l’école en tant que membre de la communauté des gens du voyage et les risques de décrochage scolaire liés à cet ostracisme. Avec le collectif, il appelle l’éducation nationale à mettre en place des formations à la non-discrimination et à embaucher plus de médiateurs sociaux pour accompagner ces élèves et leur famille.« Aujourd’hui, pour 80 000 enfants comme moi, la seule solution proposée est le Cned, qui se contente d’envoyer des cartons sans aucun support pédagogique, alors qu’on est dans des familles éloignées, depuis des décennies, de l’institution scolaire »,souligne-t-il.

L’instabilité ou l’absence de logement est pour beaucoup le premier obstacle à une scolarité continue. Chaque expulsion, chaque changement de lieu entraîne un risque de rupture, ce qui conduit le collectif à demander la mise en place d’une « trêve scolaire », sur le modèle de la trêve hivernale, pour offrir aux enfants le minimum de stabilité nécessaire à la poursuite de leurs études. Solennel, Ritchy THIBAULT en appelle au ministre de l’Éducation nationale, Pap NDIAYE, pour« ne plus laisser aucun enfant aux portes de l’école de la République ».

Et ce n'est pas fini...

 

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