Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Bernard SARLANDIE

Miroir de nos peines.

20 Mai 2021, 21:38pm

Publié par Bernardoc

C'est le troisième volume de la trilogie Les enfants du désastre, commencée avec Au revoir là-haut, qui avait valu à son auteur, Pierre LEMAITRE, le prix Goncourt en 2013.

On ne retrouve pas les personnages du deuxième tome, Couleurs de l'incendie, dont la suite des aventures avait été brièvement résumée dans l'épilogue.

Nous sommes maintenant le 6 avril 1940, ce qu'on appelait « la drôle de guerre ». Trois histoires semblent se dérouler en parallèle : celle d'une institutrice qui fait des extras week-end au restaurant du coin ; celle de soldats sur une ligne de défense le long de la frontière allemande ; celle d'un avocat au barreau de Rouen.

Petit à petit, ces trois histoires vont se rejoindre jusqu'à s'imbriquer très profondément. Au bout de quelques chapitres on apprend que Louise était la petite fille qui allait voir le soldat à la gueule cassée que sa mère hébergeait dans le premier volume. Une paire de soldats, dissemblables au possible, Raoul, un trafiquant de haute volée, et Gabriel, un prof de maths – son supérieur hiérarchique – vont se détacher de la masse et bon gré mal gré vont se trouver embringués dans une aventure picaresque au milieu de la débâcle et de l'exode. Quant à l'avocat, Désiré, il se révèlera être un génial faussaire/imposteur, passant avec autant de réussite de la robe à la soutane, sans oublier son passage au ministère de l'information, et réussissant chaque fois son « interprétation » à la perfection. Fernand et sa femme Alice apparaissent vers le milieu du roman, au moment où lui, gendarme mobile parisien, envoie son épouse à l'abri vers le sud.

L'auteur sait fort bien alterner des scènes poignantes et d'autres absolument hilarantes qui dépeignent fort bien cette première année de guerre.

Encore une fois l'épilogue va nous dire en quelques pages ce que sont devenus ces personnages de la fin de la deuxième guerre mondiale jusqu'à la guerre d'Algérie.

Je me suis réveillé en pleine nuit dernière pour lire les quelques dizaines de pages qui m'amenaient au bout des 571 !

Et ce n'est pas fini...

 

 

Voir les commentaires

Justice fiscale ?

19 Mai 2021, 12:26pm

Publié par Bernardoc

SCANDALE D’ÉTAT :

BERCY PASSE L’ÉPONGE SUR PLUSIEURS

MILLIARDS D’EUROS D’IMPÔTS FRAUDÉS AUX DOUANES

Communiqué de CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, Solidaires, Unsa

Dans le cadre d’un vaste projet de transfert des missions fiscales de la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects (DGDDI) vers la Direction Générale des Finances Publiques (DGFIP), plus de 28 % des contentieux douaniers vont faire l’objet d’une « admission en non valeur », formule pudique qui cache mal un cadeau de plusieurs milliards d’euros de droits et taxes qui avaient été fraudés au cours de ces dernières années.

Un classement « sans suites », purement et simplement afin de permettre à la DGFIP de récupérer les dossiers ayant fait l’objet de redressement par les douanes. Dans l’attente, sans doute, d’une démarche identique concernant les amendes douanières.

Ou comment réaliser du blanchiment de fraudes douanières à bon compte !

La Cour des Comptes serait bien inspirée de procéder à un examen attentif de l’étendue, des raisons et de la pertinence de ces manoeuvres...

Et dire que cette réforme, pensée par de hauts fonctionnaires, et validée par les deux Assemblées dans le cadre des lois de finances 2019 et 2020, avait été présentée comme une grande avancée devant améliorer le recouvrement des recettes par les services de l’État...

Afin de prévenir les remous prévisibles, la Cour des comptes a été dûment appelée à la rescousse pour valider et donner quitus à l’ensemble du process. Contrairement aux espérances des initiateurs de cette « réforme », celle-ci s’est retranchée prudemment derrière une indispensable « égalité des redevables devant l’impôt ».

Au-delà de cette mesure sans doute inspirée davantage par des considérations doctrinales que par un sens profond de la justice fiscale, le transfert de ces missions (dont l’un d’entre eux a été invalidé par le Conseil constitutionnel) devrait, selon nos estimations, se traduire dans les 3 prochains collectifs budgétaires à plus de 5 milliards d’euros de moindres rentrées fiscales.

Selon nos sources, la DGFIP, qui doit accueillir ces nouvelles missions de perception et contrôle n’est ni formée, ni en capacité d’accueillir les agents

spécialisés de la fiscalité douanière, puisqu’elle-même est sommée de rendre des emplois…

De plus, cette administration fiscale ne réalise que des contrôles documentaires et très rarement des contrôles sur place, pourtant essentiels afin de combattre certains types de fraudes.

C’est la raison pour laquelle les rapports Gardette (Rapport 2019 aux Ministres sur la Réforme du recouvrement fiscal) et ceux de la Cour des comptes (rapport public sur la DGDDI de septembre 2020) se sont prononcées CONTRE le transfert certaines taxes à la DGFIP...sans être suivis par le gouvernement.

Députés et sénateurs comprendront mieux pourquoi on supprime les services douaniers de leurs territoires.

Pas sûr que les contribuables comprennent comment on accepte de se passer dans les prochains mois de milliards d’euros de recettes, alors que la crise sanitaire exige de les mobiliser dans de nombreux dispositifs d’urgence.

Et ce n'est pas fini...

 

Voir les commentaires

Barbarie, vous avez dit barbarie ?

18 Mai 2021, 13:36pm

Publié par Bernardoc

Aux Etats-Unis, la Caroline du Sud instaure le peloton d’exécution

Le Monde avec AFP

Le peloton d’exécution a été instauré en Caroline du Sud pour appliquer la peine capitale aux condamnés à mort qui peuvent également choisir la chaise électrique, a annoncé, lundi 17 mai, le gouverneur de cet Etat du sud des Etats-Unis.

« Ce week-end, j’ai ratifié une loi qui va permettre à l’Etat d’appliquer la peine de mort. Les familles et les proches des victimes sont en droit de faire leur deuil et d’obtenir justice grâce à la loi. Maintenant, nous pouvons le faire », a expliqué Henry McMaster sur Twitter.

Ce républicain, favorable à la peine capitale, souhaite reprendre les exécutions après une pause de dix ans dans son Etat en raison d’une pénurie de substances utilisées dans les injections létales.

La loi, signée vendredi, fait de la chaise électrique le premier choix d’un condamné à mort à la place de l’injection létale et autorise la formation d’un peloton d’exécution, qui devient la seconde option. L’exécution par injection redeviendra l’option prioritaire quand les substances nécessaires seront à nouveau disponibles, selon le texte. Jusqu’ici, un condamné à mort devait choisir entre la chaise et l’injection, cette dernière option étant automatique s’il refusait de choisir.

L’organisation d’aide aux prisonniers Incarcerated Outreach Network, basée en Caroline du Sud, a dénoncé sur Twitter une décision « effroyable, choquante et abominable ».

Pour le représentant local de la grande organisation de défense des droits civiques ACLU, Frank Knaack, l’Etat a « trouvé un nouveau moyen de redémarrer les exécutions au sein d’un système raciste, arbitraire et sujet aux erreurs ». « La justice de Caroline du Sud fait des erreurs mais la peine capitale est irréversible », a-t-il ajouté dans un communiqué, soulignant que les personnes de couleur représentaient plus de la moitié des personnes condamnées à mort, mais seulement 27 % de la population de l’Etat.

La chaise électrique, baptisée « Old Sparky », n’a plus été utilisée depuis 2008 et la dernière exécution par injection date de mai 2011, selon le département des prisons de l’Etat et les médias locaux.

La Caroline du Sud est le quatrième Etat américain à autoriser l’application de la peine capitale par un peloton d’exécution, avec le Mississippi, l’Oklahoma et l’Utah, selon le Centre d’information sur la peine de mort (DPIC). Seulement trois condamnés sont morts devant un peloton d’exécution, tous dans l’Utah, depuis le rétablissement de la peine capitale par la Cour suprême en 1976.

Et ce n'est pas fini...


 

Voir les commentaires

Exemple chilien ?

17 Mai 2021, 13:01pm

Publié par Bernardoc

D'après Le Monde avec AFP

Les partis de gauche désireux de réécrire en profondeur la Constitution chilienne héritée de la dictature militaire d’Augusto Pinochet (1973-1990) devançaient, dimanche 16 mai, ceux de la droite conservatrice, mais les formations indépendantes arrivaient en tête du scrutin pour désigner les rédacteurs de la nouvelle Loi fondamentale.

Les deux listes qui rassemblent des candidats allant du centre gauche au Parti communiste, qui entendent proposer un nouveau modèle pour le pays avec différents droits sociaux garantis, comme l’éducation, la santé ou le logement, recueillent 33,22 % des suffrages, après le dépouillement de 90 % des bulletins de vote.

Avec 20,80 % des voix, la droite au pouvoir, défendant le système actuel qui aurait favorisé, selon elle, la croissance économique du pays, ne dispose pas du contrôle des décisions de l’Assemblée constituante qui sera composée de 155 membres élus sur une base paritaire, dont dix-sept sièges sont réservés aux dix peuples autochtones.

Les candidats indépendants – acteurs, écrivains, professeurs, travailleurs sociaux, avocats –, dont beaucoup avaient participé au plus grand soulèvement social des dernières décennies, amorcé en octobre 2019 pour réclamer une société plus égalitaire, supplantent ceux des partis traditionnels et raflent le reste des votes.

Selon Marcelo Mella, politologue à l’université de Santiago, « la plupart [des candidats indépendants] sont des outsiders, sans étiquette et critiques envers les partis traditionnels ». Malgré l’absence de sondages et des prévisions électorales difficiles, aucun analyste n’avait anticipé une telle razzia de ces candidats ou le piètre résultat de la droite au pouvoir, unie avec l’extrême droite sur une seule liste, alors que se profile, en novembre, l’élection présidentielle.

Les résultats montrent clairement que « la force électorale des indépendants est beaucoup plus importante qu’on ne le pensait et cela confirme que les citoyens en ont assez des partis traditionnels », a estimé Mireya Davila, de l’Institut des affaires publiques de l’université du Chili. Selon elle, « le système politique est en train d’être reconfiguré ; il y a un air de changement au Chili, mais c’est aussi complexe, car il faudra négocier avec chacun des indépendants et composer avec chacune de leurs positions au sein de l’Assemblée constituante ». Daniel Jadue, candidat du Parti communiste à la présidentielle, s’est réjoui que « les secteurs qui cherchent à transformer le pays ont triomphé ».

Réécrire la Constitution était une des revendications issues du violent soulèvement social d’octobre 2019. Elle remplacera celle rédigée en 1980 sous le régime militaire d’Augusto Pinochet.

Le changement de la Loi fondamentale actuelle, qui limite fortement l’action de l’Etat et promeut l’activité privée dans tous les secteurs, notamment l’éducation, la santé et les retraites, est vu comme la levée d’un obstacle essentiel à de profondes réformes sociales dans un pays parmi les plus inégalitaires d’Amérique latine.

Selon les sondages, plus de 60 % des Chiliens estiment que cette Constitution a créé un système qui profite à un petit nombre de privilégiés. La nouvelle Loi fondamentale doit être rédigée dans un délai de neuf mois, prolongeable une seule fois de trois mois supplémentaires. Elle doit être approuvée ou rejetée en 2022 par un référendum à vote obligatoire.

50 ans de perdus depuis Salavador ALLENDE !

En France, Mélenchon prévoit une Constituante : donc, si l'on prend l'exemple chilien, il sera président pour au plus un an (avant de se réprésenter ? ). Donc, ça veut peut-être le coup de tenter ?

Et ce n'est pas fini...

 

Voir les commentaires

Macron n'y sera pas.

16 Mai 2021, 11:21am

Publié par Bernardoc

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Langues régionales SOS enseignement !

15 Mai 2021, 10:25am

Publié par Bernardoc

Pour que vivent nos langues, le 29 mai 2021, mobilisons-nous !

Depuis sa création à l’automne 2019 face au danger représenté par les réformes, de l’actuel ministre de l’Éducation nationale, notre collectif d’associations de promotion des langues régionales Pour Que Vivent Nos Langues a mené plusieurs actions publiques (rassemblement le 30 novembre 2019 à Paris, renouvelé sur tous les territoires le 10 octobre 2020). Leur objet : alerter l’opinion sur les conséquences de ces réformes pour l’enseignement de nos langues, mais aussi mettre en lumière la force vitale de ces langues, leur créativité, leur apport à la diversité culturelle du pays et de l’Humanité, alors même que leur danger de disparition est pointé par l’UNESCO.

En parallèle à ces actions unitaires de nos associations, le travail de l’Assemblée nationale et du Sénat a débouché, pour la première fois depuis 1951 (loi Deixonne), sur l’adoption le 8 avril, à une très large majorité transpartisane, de la loi sur la protection patrimoniale des langues régionales et leur promotion déposée par le député Paul Molac. Ce vote, arraché contre l’opposition farouche du ministre Blanquer, a suscité un immense espoir et des débats publics d’une ampleur et d’une qualité sans précédent.

Or, juste avant la date où elle aurait dû être promulguée, 61 députés ont saisi le conseil constitutionnel contre cette loi. Au moment où nous lançons cet appel, nous ignorons ce que sera le résultat de cette peu glorieuse manœuvre, à l’origine de laquelle se trouve le même ministre.

C’est là le dernier acte en date de l’entreprise de destruction de l’enseignement de nos langues par ce ministère, après

  • les effets néfastes d’une réforme du lycée qui a entraîné une baisse moyenne de 50 % des effectifs d’élèves

  • l’élaboration d’un soi-disant « Plan Langues » qui ignore les langues régionales

  • le blocage de l’inscription du flamand occidental et du franco-provençal à la circulaire 2017-072, circulaire que nous souhaitons voir complétée également des autres langues régionales qui en font la demande tel le picard

  • le refus obstiné de recevoir une délégation du collectif Pour Que Vivent Nos Langues.

Tout cela au nom d’une politique générale d’économies budgétaires et de casse des services publics.

Contre un ministère en décalage avec les aspirations d’une opinion publique fière de sa diversité culturelle et linguistique, nous marquerons, le 29 mai, notre détermination à créer, à écrire, à lutter pour nos langues et à les enseigner au plus grand nombre.

Nous serons nombreux à nous réunir le 29 mai dans toutes nos régions

pour que vivent nos langues !

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Tais-toi !

14 Mai 2021, 18:56pm

Publié par Bernardoc

J'avais complètement zappé ce film de Francis VEBER sorti en 2003, et c'est avec grand plaisir que je l'ai vu à la télé hier soir ; sans le couvre-feu, j'aurais sûrement fait autre chose.

Deux vedettes dans cette comédie policière : Gérard DEPARDIEU (encore svelte) et Jean RENO, égal à lui-même. Ils se rencontrent en prison ; c'est la quatrième cellule pour Depardieu, alias « Quentin de Montargis », qui a été séparé de deux détenus précédents qu'il avait failli étrangler puis mis à l'isolement. Sa nouvelle « affectation » est ce qu'on appelle un rôle de mouton dont il ne rend pas compte, tant il est con (dixit le psychiatre).

« Quentin de Montargis » va s'attacher à Ruby le tueur, qu'il appelle son ami, telle une arapède à son rocher.

Après une évasion rocambolesque (qui n'était pas celle organisée par Ruby), le vol de deux voitures de police, le retour à Montargis et la fusillade finale, Ruby va finir par se rendre compte des qualités de cœur, après avoir bénéficié des qualités de force, de Quentin de Montargis.

Une grosse tranche de rigolade rythmée par les interventions de deux seconds rôles : André DUSSOLIER , le psychiatre, et Richard BERRY, le commissaire. C'était le but du film : nous amuser.

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Santé publique.

13 Mai 2021, 14:17pm

Publié par Bernardoc

Extrait de 20minutes.fr du 13 mai 2021

Des banderoles accrochées aux fenêtres, des rassemblements de protestation et de multiples recours en justice… C’est peu dire qu’en 2016, le projet d’expérimenter dans le quartier Lariboisière, dans le 10e arrondissement de Paris une salle de consommation à moindre risque, plus communément appelée «  salle de shoot », avait soulevé de vives inquiétudes. Pourtant, cinq ans après leur ouverture, le bilan est largement positif, tant sur le plan sanitaire que sur celui de la tranquillité publique, révèle une vaste étude de l’Inserm.

Ce sont à plus de 80 % des hommes qui vivent, pour beaucoup, dans une très grande précarité sociale. Seuls 17,5 % d’entre eux travaillent, même si la majorité affirme avoir un diplôme supérieur ou égal au baccalauréat. Ils consomment généralement du sulfate de morphine, un opiacé qu’ils achètent dans la rue et s’injectent, et fument souvent, également, du crack.

A Bordeaux où il n’y en a pas, 11 % des usagers ont déclaré avoir partagé leur matériel d’injection au cours du dernier mois, contre seulement 1 % de ceux qui fréquentent les salles d’injection. Le risque de transmission du VIH ou de l’hépatite C est donc nettement diminué. De même, dans le premier groupe, 41 % des personnes interrogées déclarent être allées aux urgences dans les six derniers mois contre 17 % pour celles fréquentant les salles de consommation.

En France, les overdoses sont très rares : on en dénombre moins de 500 par an pour environ 350.000 consommateurs dits « problématiques ». Cela s’explique par la politique volontariste d’accès aux traitements de substitution dans notre pays : 85 % des usagers de drogue sont sous traitement de substitution. Néanmoins, les salles d’injection réduisent encore un peu plus ce risque d’overdose : 1 % des personnes fréquentant la salle de Paris ont fait une overdose dans les six derniers mois contre 3 % pour celles que nous avons suivies à Bordeaux.

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Défendons l'école maternelle.

12 Mai 2021, 16:30pm

Publié par Bernardoc

Ce texte du 2 février dernier m'avait échappé. J'y souscris totalement, et je ne dirai jamais assez l'immense admiration que j'ai pour les maîtresses (ou les maîtres) de cette école.

Nous sommes enseignantes et enseignants de l’école maternelle, Atsem, parents d’élèves, chercheurs, militantes et militants de syndicats enseignants, d’associations complémentaires de l’École, de mouvements pédagogiques. Nous faisons vivre l’école maternelle… et pourtant notre expertise n’a pas été jugée digne d’intérêt par le Conseil supérieur des programmes (CSP) qui, sur instruction du ministre, propose une réorientation profonde du programme de la maternelle transformant ses missions jusqu’à les réduire à la seule préparation du CP et à ses tests d’entrée. Cette rupture avec l’équilibre trouvé en 2015 autour du triptyque « accueil, éducation, préparation à la scolarité future » dessine le portrait d’une maternelle où l’importation brutale de contenus inspirés d’une certaine vision de l’école élémentaire et recentrés sur les seuls « fondamentaux » ne peut que nuire au bienêtre et aux apprentissages des jeunes enfants, en particulier des plus éloignés de la culture scolaire.

Le programme de 2015 avait été plébiscité et approprié par les équipes pédagogiques. Toutes se retrouvent dans le projet d’une école maternelle accueillante, bienveillante, exigeante où la place centrale du langage et le rôle du jeu comme l’une des entrées dans les apprentissages ont été réinstaurés. Une école, soucieuse du développement de l’enfant dans toutes ses dimensions : langagières, cognitives, sociales, affectives, physiques, artistiques… Une école attentive aux progrès et réussites de chaque élève, aux objectifs communs ambitieux, mais avec le respect des différences de rythmes et de développement si prégnantes chez les plus jeunes, sans mise en compétition, ni culte de la performance.

Cette école est caricaturée et accusée de ne pas préparer suffisamment aux évaluations standardisées d’entrée au CP. Il est vrai que ces tests fondés sur une conception appauvrie de la lecture et des mathématiques, réalisés en format papier-crayon et instaurant des normes arbitraires sans rapport avec le programme en vigueur sont éloignés de ses objectifs actuels et de la richesse des apprentissages menés dans tous les domaines. Une richesse qui a valu à la maternelle la confiance sans faille des familles, bien avant que l’instruction à trois ans soit rendue obligatoire, cette dernière servant aujourd’hui de prétexte à la révision du programme, alors qu’elle a surtout permis une augmentation du financement public des écoles privées par les collectivités territoriales.

Absence de consultation, volonté de mainmise sur l’école, reprise sans condition du projet ministériel de resserrement de l’école sur les « fondamentaux » étriqués… témoignent que l’élève est perçu comme un perroquet docile. Le Service public d’éducation, réduit dans ses missions, ne formerait plus à une citoyenneté éclairée.

Cette ré-orientation aboutirait à des propositions qui confinent à l’absurde : instruire les élèves de trois ans à l’organisation grammaticale de la phrase ou à la phonologie (relation entre les lettres et les sons)… Comme si le langage pouvait se réduire à l’étude de la langue, avant même que d’être un moyen de communiquer et de penser le monde, comme si la priorité n’était pas de mettre en confiance tous les enfants pour qu’ils et elles osent s’exprimer et s’approprier les pratiques langagières de l’école.

De même, sous prétexte que la connaissance des nombres de 1 à 20 est difficile pour beaucoup d’élèves au CP, il faudrait obtenir des élèves de la grande section le comptage jusqu’à 100, de 10 en 10… Comme si rapprocher l’obstacle permettait de le franchir plus facilement ! Exercices systématiques de transformation de phrases, cahier de mots, carnet d’expériences scientifiques… Comme si reproduire les formes scolaires de l’élémentaire permettait la réussite de toutes et tous, quand la recherche démontre que « faire trop vite, trop tôt » génère l’échec, en particulier des élèves issus des classes populaires !

La mesure systématique de compétences en fin d’école maternelle cantonnerait les enseignements à des séances répétées d’entraînement à des techniques puis à un « bachotage » pour préparer les tests en CP. Comment cette note du Conseil supérieur des programmes qui évoque une évaluation standardisée des élèves, non seulement en fin de grande section mais également dès trois ans, peut-elle prétendre prendre en compte le bien-être du jeune enfant découvrant l’école ?

Les contenus proposés et la performance précoce induite font de la bienveillance une injonction paradoxale intenable pour les personnels enseignants.

De plus, l’idée d’apprendre ensemble disparaît et c’est au contraire un renforcement de l’individualisation qui se profile, renvoyant chaque enfant, chaque élève à lui-même, ses pré-requis et son adaptation anticipée à une forme scolaire empruntée à l’école élémentaire. Ainsi, par exemple, le jeu est vidé de sa composante sociale, et est sommé de se mettre au service exclusif d’apprentissages « sérieux ». Est-ce ainsi que peut se construire l’école du plaisir et du goût d’apprendre ensemble ?

Nous refusons fermement cette école qui soumet les plus jeunes enfants et leurs familles à la pression du résultat dès l’entrée en petite section. Quitte à faire assumer au seul apprenant et à sa famille la responsabilité d’une inadaptation à une norme scolaire renforcée et uniformément imposée à toutes et tous, le plus tôt possible.

Nous refusons cette école de la perte de sens des savoirs, de la performance précoce à tout crin, qui tourne le dos à la spécificité de l’école maternelle française. C’est en étant soucieuse de faire grandir les enfants qu’elle accueille, en explorant à l’égal tous les champs d’apprentissage, en multipliant les découvertes, les expériences de l’échange, de l’esprit et du corps, en construisant un langage réflexif et des savoirs ambitieux, que l’école maternelle cultivera l’envie d’apprendre et contribuera à une émancipation future.

Nous refusons cette école où les équipes enseignantes ne seraient que des exécutantes sommées de « se conformer à des protocoles précis ». Enseigner est un métier de conception.

L’école maternelle que nous voulons porte une toute autre ambition. Elle suppose un investissement à la hauteur des besoins : des effectifs réduits dans toutes les classes, des locaux et du matériel adaptés pour favoriser accueil et apprentissages, la présence d’une Atsem garantie à temps plein dans chaque classe, la reconstitution des réseaux d’aide spécialisés aux élèves en difficulté (Rased) et leur intervention dans toutes les écoles, à des fins de prévention… Cela implique également une formation initiale et continue d’ampleur et de qualité. Seul le maintien du programme de 2015 permet aux équipes pédagogiques de poursuivre en continuité les enseignements au cours des trois années du cycle d’une école maternelle, en préservant son identité.

Nous portons ainsi l’ambition d’une école maternelle œuvrant à former des enfants désireux d’apprendre et de comprendre le monde. Former des citoyennes et citoyens éclairés et critiques, oui, cela commence à l’école maternelle !

Les organisations signataires :

AFEF ; Ageem ; ANCP&AF ; CAPE ; Ceméa ; CGT-Éduc’action ; CNT-SO ; Collectif éducation 94 ; CRAP-Cahiers pédagogiques ; DDEN ; DEI-France ; FCPE ; GFEN ; ICEM-Pédagogie Freinet ; SE-UNSA ; SGEN-CFDT ; Interco-CFDT ; Snuipp-FSU ; Snuter-FSU ; Sud-Éducation. (j'ai été militant dans six de ces organisations)

Et ce n'est pas fini...

Voir les commentaires

Hydroliennes.

11 Mai 2021, 22:22pm

Publié par Bernardoc

Un projet expérimental d'immersion de deux hydroliennes dans le golfe du Morbihan d'ici fin 2022 devrait être soumis à enquête publique cet été, a annoncé lundi la société Morbihan Hydro Energies qui porte le projet depuis deux ans.

Actuellement en phase d'instruction, le projet fera l'objet d'une enquête publique "cet été", indique la société dans un communiqué. "Le lancement opérationnel de l'expérimentation est programmé pour le second semestre 2022", ajoute-t-elle.

La société Morbihan Hydro Energies est détenue à 51% par la PME quimpéroise Sabella, spécialisée dans le développement de l'hydrolien, et à 49% par la Société d'économie mixte (Sem) 56 Energies, dont l'objectif est d'aider les collectivités morbihannaises à faire face aux défis de la transition énergétique.

"Il s'agit d'immerger deux turbines de type Sabella dans le courant de la Jument pendant une durée de trois ans", a précisé à l'AFP Christophe Laly, directeur de 56 Energies.

Le courant de la Jument est un fort courant marin situé dans le golfe du Morbihan, entre l'île Berder et l'île de la Jument.

"L'intérêt de ce projet est de voir si la technologie est fiable, si on a un impact ou non à cet endroit vis-à-vis de la production, des enjeux environnementaux, naturels et d'activité et de vérifier la qualité de l'électricité produite", a détaillé Christophe Laly.

D'un coût de 8,5 millions d'euros, le projet est soutenu à hauteur de 65% par le Fonds européen de développement régional (FEDER) dans le cadre du projet Interreg Tiger qui promeut les Energies marines renouvelables (EMR).

Les deux hydroliennes de 14 mètres de haut, "un peu différentes" l'une de l'autre, seront immergées à plus de 20 mètres de profondeur. Les deux turbines, d'un diamètre de 3,5 mètres, auront une puissance de 250 kW chacune. Elles seront en mesure de fournir de l'électricité à quelque 400 foyers hors chauffage. AFP

Au moment où les éoliennes sont tellement décriées pour leurs résidus non recyclables, cette solution sous-marine est-elle meilleure parce qu'on ne la voit pas ? Quid de la faune sous-marine dans les pales ? Ceci est une question non polémique qui appelle une réponse du même style pour éclairer la lanterne du béotien que je suis.

Et ce n'est pas fini...

 

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 > >>