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Le blog de Bernard SARLANDIE

Ma vie en Angleterre, 1er épisode

16 Janvier 2010, 09:03am

Publié par Bernardoc

         Frais émoulu de mai 68, mon DUEL (Diplôme Universitaire d’Etudes Littéraires) en poche, je débarque à Newport, Shropshire (ou Salop) début septembre pour une année d’assistanat. En effet, à cette époque, les assistants venaient pour l’ensemble de l’année scolaire et non pas pour six mois comme c’est le cas actuellement.

         titlePhoto 01Ce gros bourg d’un comté rural des Midlands comportait deux écoles secondaires, une de garçons et une de filles. Bien entendu j’étais affecté sur l’écoles des garçons : Adams’ Grammar School. Il s’agissait d’une école semi-privée, en anglais : « volontary aided » qui, comme une demi-douzaine d’autres, appartenait à la guilde des merciers (haberdashers). L’enseignement y était gratuit, mais les parents, par exemple, avaient payé la piscine et le bloc scientifique. La majorité des élèves étaient internes et certains ne rentraient chez eux qu’aux petites vacances. Beaucoup d’enseignants venaient d’Oxbridge, c'est-à-dire les deux grandes universités anglaises.

         Moi qui débarquait avec mes idées révolutionnaires, je fus remarquablement bien accueilli par des collègues qui faisaient montre d’une ouverture d’esprit tout à fait inconnue dans la France de Marcellin (le ministre de l’intérieur). A leur tête, un pasteur anglican, le Reverend J.D. ROBERTS, qui, comme c’est le cas un peu partout ailleurs qu’en France, continuait d’assurer quelques cours.

         L’école disposant de locaux, j’étais logé, nourri et blanchi contre une fort modique somme. Et le soir je me trouvais à dîner avec cinq autres collègues, dont deux Gallois qui n’avaient pas trop voulu s’éloigner du pays puisque le Shropshire était limitrophe du Pays de Galles. C’est en discutant avec eux, qui étaient au départ ceux dont l’accent me paraissait le plus facile à comprendre, que j’ai pris conscience de mon occitanité.

         Mais souvent, au début, le soir je me retrouvais tout seul à la salle à manger et les collègues arrivaient tous ensemble au bout d’un moment. J’ai fini par leur demander ce qu’ils faisaient ; et bien, ils prenaient l’apéro « en face » dans un des pubs de l’hôtel Victoria…et ils s’étonnaient de ne pas m’y retrouver. Bien que n’appréciant pas vraiment la bière à l’époque, je m’y rendis « pour voir ». Où n’avais-je pas mis le doigt ?

Et ce n’est pas fini…

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Londres bis

15 Janvier 2010, 14:13pm

Publié par Bernardoc

         Deux ans plus tard, rebelote. Cette année-là, j’y allais au mois d’août puisqu’il fallait attendre les résultats du bac. Ce fut une expérience complètement différente, puisque je me retrouvai à Catford, une banlieue du sud est, un peu plus chic à l’époque (nous étions en 1964), et au lieu d’une famille nombreuse, je me retrouvais chez une veuve passionnée de jardinage et qui fumait comme un pompier. C’est d’ailleurs quelque chose qui m’avait frappé : le nombre de femmes anglaises qui fumaient ouvertement dans la rue.

Nous étions au mois d’août, et contrairement au mois de juillet de ma première visite, ce ne fut pas trois semaines de beau temps et une semaine de pluie, mais le contraire.

         Comme j’avais pas mal visité Londres la première fois, j’étais moins avide d’aller en ville tous les jours et la semaine ensoleillée fut consacrée à la piscine en plein air, bondée bien entendu. J’ai découvert les cinémas, enfumés, les courses de lévriers où une fois par semaine j’allais miser mon argent de poche disponible (mais il faut dire que les enjeux étaient très modestes). C’était bien avant que les anglais deviennent « métriques », quand la livre comportait vingt shillings qui eux-mêmes étaient divisés en douze pence.

         Je profitai aussi d’une journée de voile sur un estuaire avec le fils de ma logeuse, ce qui se traduisit aussi par une acquisition de vocabulaire spécialisé, qui n’était pas à négliger deux mois avant mon entrée en fac d’anglais à Nice. En ce temps-là la rentrée universitaire se déroulait aux alentours de la Toussaint.

         Je décidai aussi de rendre visite aux WRIGHTS à Walthamstow ; je m’étais fait « beau », comme on disait à l’époque, et je tombai dans une ambiance libertaro-beatnik où mon costume me mettait mal à l’aise. Ce fut la dernière fois que j’entendis parler de cette famille pourtant artiste et sympa, mais nous n’en étions pas au même point d’évolution.

         Cet été là fut celui de Jackie la coiffeuse, ma première English girl-friend avec qui nous sommes restés en contact pendant plusieurs années, comme avec Mrs MORLEY d’ailleurs avec qui nos échanges épistolaires se sont terminés avec sa mort.

         Ces deux fois quatre semaines passées seul dans deux familles différentes me firent découvrir des aspects différents de la vie outre-manche et surtout me permirent d’énormes progrès dans l’expression anglaise, ce qui me mettait dans une situation favorable pour entamer ces études britanniques.

Et ce n’est pas fini…

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A la découverte de la perfide Albion

14 Janvier 2010, 13:50pm

Publié par Bernardoc

         Lorsque j’arrivai à Jean Aicard en 5ème M (moi qui arrivais de 5èmeM7, c’est dire la différence d’échelle) au début du deuxième trimestre, j’avais comme professeur d’anglais M. ROLLAND, qui arrivait d’un séjour de cinq ans aux USA (d’où il avait rapporté les stylos-feutre) et que tout le monde appelait « Sorcier » à cause de son tic de langage : « C’est pas sorcier ». Il était très controversé, mais pour moi, qui depuis un an déjà avais envie de devenir prof. d’anglais, ce fut un de mes inspirateurs. Il m’avait à la bonne car, selon ses critères de notation, j’étais deux ou trois points au dessus du suivant. Comme pour tous les élèves, il raccourcissait mon nom : j’étais habituellement « Sarlan », « Sar » lorsqu’il était en forme.

         Je retrouvai cet enseignant en seconde. Comme j’étais toujours décidé à me diriger vers l’enseignement de l’anglais, il insista pour que je me rende dans un pays anglophone. Après discussion avec ma mère, contact fut pris avec une officine et en juillet 1964 j’allais partir comme hôte payant à Walthamstow, une banlieue de l’est londonien. Mes parents m’accompagnèrent en train à Paris où ils n’étaient pas revenus depuis notre déménagement. Je devais prendre le train de St Lazare à Dieppe, puis le ferry de Dieppe à Newhaven pour enfin arriver à Victoria station. Je me souviens du départ, moi hilare dans le train et ma mère en pleurs sur le quai ! Tout se passa bien, je me découvris le pied marin et je me retrouvai quasiment seul sur le quai de Victoria station, en train de demander aux quelques hommes encore présents : « Excuse me, are you Mr WRIGHT ? ». Une partie de la famille (il y avait cinq enfants) finit par arriver. Je fus fort bien intégré, je découvris la baignoire, les tapis et les fauteuils qui ne faisaient pas partie de mon environnement familial.

         Le père était électricien et collectionnait les vieux disques, voire rouleaux de cire, sur lesquels étaient gravés des standards du jazz. La plus petite fille, Jenny, avait trois ans ; c’est la seule qui n’allait pas à l’école, et tous les matins elle regardait la seule émission de télévision qui existait à l’époque, et qui était à destination des enfants de son âge : Play School. Et je dois dire qu’en regardant cette émission avec elle, j’ai fait d’énormes progrès en anglais. Tout de suite après le déjeuner, je prenais le train pour me rendre à Londres que je découvrais grâce à un guide que m’avait fait acheter Mr WRIGHT. Grâce à lui, je visitais aussi les usines Ford de Dagenham, aujourd’hui disparues, une véritable ville dont les documents m’ont servi bien des années plus tard lors de certains cours à Blanquefort.

Et ce n’est pas fini…

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Mes voyages

13 Janvier 2010, 00:31am

Publié par Bernardoc

Tout a commencé très tôt ; je devais être au CP à l’école de la rue St Luc à Paris (pas très loin de l’église St Bernard qui est devenue célèbre quarante ans plus tard quand les CRS pasquaïens ont attaqué la porte à coups de hache pour en déloger des sans-papiers) et lors de la distribution des prix je reçus un livre illustré intitulé Légendes de la savane. A sa lecture, je décidai que j’irai en Afrique quand je serai grand pour découvrir la réalité de ce beau pays qui venait de m’être révélé.

Mais avant, plus prosaïquement, les voyages se déroulaient chaque année entre Paris-gare d’Austerlitz et St Yrieix la Perche en Haute-Vienne avec changement à Limoges. Nous voyagions régulièrement avec trois de mes cousines et leurs parents. Une année fut particulièrement épique : les voitures étaient encore les vieux wagons en bois d’avant-guerre dans lesquels les compartiments étaient indépendants, chacun disposant de deux portes : une de chaque côté. Et bien entendu, qu’est-ce que j’ai imaginé de faire pendant que nos mères préparaient le casse-croûte ? Tripoter une des portes que je réussis à ouvrir ! Panique dans le compartiment : les tentatives des adultes pour refermer la porte n’aboutirent pas car, même si on était loin du TGV, le vent empêchait cette manœuvre. Nous avons été contraints de nous serrer à l’autre extrémité du compartiment jusqu’à la prochaine gare pour nous protéger du courant d’air. Il n’y a pas eu besoin de me donner une rouste (ce ne faisait d’ailleurs pas partie des méthodes éducatives de mes parents), mais la leçon fut sévère et je n’eus aucun mal à me rendre compte que j’aurais très bien pu finir sur la voie.

Le premier grand voyage fut notre déménagement de la rue Polonceau (entre Barbès et Château-rouge) à San Salvadour, à Hyères dans le Var, au sein d’un magnifique parc fleuri et arboré dans lequel se dressait un hôpital de l’Assistance Publique de Paris. Nous avions pris des couchettes, car le voyage durait toute la nuit, et en débarquant à Toulon mon père tint à nous montrer le marché du cours Lafayette, ce qui nous plongeait directement dans la Provence maritime et les « Goûtez le poisson, le monde ! » n’était pas sans rappeler (ou annoncer ?) Les marchés de Provence de Gilbert Bécaud, lui-même Toulonnais.

Et ce n’est pas fini…

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Ma délégation

12 Janvier 2010, 07:48am

Publié par Bernardoc

         Avant le début de la campagne j’étais allé voir le Maire en lui disant que tant qu’à être candidat, autant être élu ; en conséquence, je ne souhaitais pas faire partie du dernier quart de la liste. Sa réponse fut que j’aurais une délégation qui devrait me convenir.

         Contrairement à ce que disait l’article de Sud Ouest, conseiller municipal n’était pas « une corde qui manquait à mon arc » mais la possibilité d’une expérience de service à ses concitoyens, sans relation avec mon activité professionnelle : pour moi, il s’agissait de faire de la Politique au sens noble du terme.

         Ayant compris que j’étais branché sur l’ouverture internationale le Maire me proposa donc d’être « délégué aux jumelages et aux relations internationales ». Cela me convenait tout à fait d’ailleurs, encore Principal j’avais accueilli (en anglais) au collège nos visiteurs britanniques car le jumelage était parti de Zola il y a bien longtemps. Mais depuis les départs en retraite des deux enseignants qui avaient été à l’initiative de ces échanges, ces derniers avaient périclité. J’avais même récidivé quelques mois plus tard avec la venue de nos jumeaux de Colindres, ce qui avait choqué certains représentants de la droite locale, qui pensaient qu’il y avait confusion des genres ! Il est vrai que penser que des jeunes puissent être associés à des actions de jumelage est quasiment révolutionnaire.18446 286267282415 695102415 3323211 6116538 n

         Quant à Kalambaka, c’est loin, et donc c’est cher. En plus, la municipalité grecque actuelle n’est pas très aidante pour les relations.

         Mais il y a d’autres associations haillannaises engagées sur des actions internationales, principalement avec des buts humanitaires de solidarité : quatre en direction de l’Afrique (deux vers le Burkina Faso, une vers la terre touarègue et une vers le Sénégal) et France Cuba dont bernardles actions solidaires contribuent à alléger un peu les souffrances liées au blocus de plus d’un demi-siècle de cette île des Caraïbes.

         Dans le cadre de ma délégation j’ai participé à la première rencontre nationale des comités de jumelage et j’ai tenté de faire profiter de ce que j’avais appris les personnes susceptibles d’être intéressées, sans grand succès à ce jour. Mais aujourd’hui j’ai croisé au rectorat la Déléguée Académique aux Relations Européennes, Internationales et à la Coopération, qui m’a parlé de nouveaux programmes Comenius avec des dossiers allégés et de bonnes chances de financement. Une nouvelle piste à creuser pour tenter de motiver les Haillannais, car une politique de relations internationales réussie ne doit pas se contenter des actions des associations ad-hoc, mais y associer un maximum de concitoyens.

Et ce n’est pas fini…

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Conseiller

11 Janvier 2010, 07:40am

Publié par Bernardoc

         Lorsque nous avons quitté Mérignac, je disais à tout le monde que dans trois ans, lorsque je reviendrai à la retraite, je m’investirai non plus en tant que Principal mais en tant que citoyen.

         Trois mois après notre arrivée au Haillan, nous étions décidés à prendre notre retraite dans cette ville où l’accueil et la qualité de vie nous avaient rapidement séduits ; au grand dam de notre urbain de fils qui trouvait déjà que Mérignac c’était la campagne !

         J’ai très vite été intégré à divers groupes de réflexion extra-municipaux sur différents sujets ayant rapport avec l’éducation, le sport ou la culture. Cela fait partie, selon moi, des missions d’un chef d’établissement qui se doit d’ancrer la vie de son collège au sein de la cité. D’autant plus que j’ai découvert une municipalité dont la participation financière ou matérielle à la vie du collège allait bien au-delà des compétences d’une commune.

         Lorsque j’étais arrivé à Mérignac, j’avais été sollicité pour tenir un bureau de vote ; c’était la première fois. J’ai donc proposé mes services au moment des élections présidentielles et législatives de 2007, ce qui fut accepté. C’est un bon moyen d’aller au-devant de la population, de leur montrer que le Principal est aussi un citoyen comme un autre et qui prend toute sa place dans la vie de la cité.

         Quelques semaines plus tard, le Maire me demanda de venir le rencontrer dans son bureau. Sans détour il me proposa de faire équipe avec lui l’année prochaine. Quelques jours plus tard, lors de la fête de l’Europe, je lui donnais ma réponse positive…qu’il espérait.

         P7010055.jpgLors de le première réunion de l’équipe après les vacances nous fîmes des présentations mutuelles car le Maire était le seul à connaître l’ensemble des personnes contactées.

         Et nous partîmes en campagne. J’étais persuadé que notre liste serait élue dès le premier tour : déception, il y avait ballotage. C’était probablement dû au nombre de listes (quatre) et peut-être certaines rancunes anciennes et durables, d’où sans doute la volonté du Maire de renouveler la liste. Plusieurs solutions s’offraient à nous : soit fusionner avec une des listes non-UMP, soit faire cavalier seul. Majoritairement, nous étions en faveur de maintenir une liste à gauche et de fusionner avec la liste de la LCR. Et en bon démocrate et authentique homme de gauche, Bernard LABISTE, a pris la bonne décision. Arithmétiquement, le total des deux listes dépassait les 50%, mais le résultat du deuxième tour fut décevant : nous arrivions quatre points en dessous du score qui pouvait être espéré ; en gros, les centristes qui avaient voté pour nous au premier tour avaient eu peur des affreux « gauchistes », et une partie de ceux qui avaient voté « 100% à gauche » ont refusé de reporter leurs voix sur une liste qui comportait des « sociaux-traîtres ».

Et ce n’est pas fini…

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Politique

10 Janvier 2010, 10:46am

Publié par Bernardoc

         Toujours intéressé par la politique, je n’avais jamais adhéré à un parti, car je ne pensais pas être capable de défendre la totalité du programme de l’un quelconque des partis du spectre de gauche.

         Et soudain, en novembre 2008, j’ai eu la révélation : en une semaine, grâce à la TNT, je suis tombé sur trois interventions de Jean-Luc MELENCHON qui disait ce que j’avais toujours eu envie d’entendre. Défenseur intransigeant de notre République laïque et sociale, il expliquait sa volonté de vouloir faire la révolution par les urnes, en citant en exemple notamment ce qui se passait en Amérique latine où, après des siècles où le pouvoir avait été monopolisé par les descendants des colons, les « indigènes » relevaient la tête et arrivaient pacifiquement au pouvoir pour transformer la société.

         Je parlai de mon envie au maire, Bernard LABISTE, car j’avais été élu en tant que représentant de la société civile. Je l’assurai que cela ne changerait en rien ma solidarité municipale et je souhaitais avoir son avis, car je ne voulais pas que mon éventuel futur engagement puisse être ressenti comme une trahison. Il n’a pas manifesté un grand enthousiasme (il aurait sûrement préféré que j’adhère au PS ! ) mais il a compris ma volonté d’aller plus loin.   
          Nous arrivons aux européennes ; le parti est toujours en construction, le nombre d’adhérents augmente, mais certains le quittent déjà, prétextant un déficit démocratique. En tant que militant de base je ne le ressens pas trop, mais j’ai quand même eu des doutes quand notre élu européen faisait des offres de service pour mener le combat des régionales en Ile de France. Cela permettrait à une communiste supplémentaire de devenir députée européenne, ce n’est pas gênant, mais, selon moi, lorsqu’on s’engage pour un mandat, on devrait s’y tenir, sous peine de tomber dans les travers des autres partis, que nous avions espoir de combattre en adhérant au Parti de Gauche.

         Les discussions vont bon train dans notre comité et nous sommes très attentifs à ce qu’il n’y ait pas de dérives.

 

Et ce n’est pas fini…

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Deuxième bilan

9 Janvier 2010, 10:06am

Publié par Bernardoc

   Hier, le cap des 1000 pages vues a été franchi ainsi que le tournant des 200 visiteurs uniques, ce qui veut dire que chaque visiteur a lu cinq pages en moyenne. Comme j'en suis à 15 pages écrites, pour arriver à 1000 pages lues, chaque page a dû être lue en moyenne 68 fois. J'en conclus  que j'ai quelques lecteur(e)s (féminin pour parodier Sud ou Les Verts) assidus, alors que d'autres ont lu simplement la page que je leur avais signalée parce qu'ils étaient concernés.
 Merci à tous mes visiteurs anonymes.
 J'arrive bientôt à la fin de l'"exégèse" de l'article de Sud Ouest, point de départ de ce blog ; il y aura probablement une réorientation le mois prochain, avec des articles sans doute plus en prise avec l'actualité, la mienne, la nôtre, et le futur.
 A demain pour un article sur le PG.
Et ce n'est pas fini...  

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On ne naît pas militant

8 Janvier 2010, 08:10am

Publié par Bernardoc

         Lorsque j’ai adhéré à la CGT, je retournais en fait dans le giron familial, puisque mon père y avait milité (il était même collecteur, c'est-à-dire que chaque mois il faisait le tour des adhérents pour recueillir les cotisations) jusqu’en 1968, époque où il l’avait quitté car, gréviste en mai il assurait malgré tout son travail de cuisinier au sein de l’hôpital de l’APHP dans lequel il était chef. Et ce qui l’avait dégoûté c’était le fait que les adhérents de sa section, qui habituellement ne mangeaient pas au restaurant du personnel, y sont venus pendant le mois de mai en décrétant que c’était gratuit. Si bien que, gréviste, il n’avait jamais autant travaillé !

         L’article de Sud ouest mentionne que mon père était un défenseur de l’école publique. Effectivement, je me souviens de l’année 1959, lorsque je montais avec lui les cages d’escalier du populaire quartier de la Goutte d’or à Paris, pour faire signer la pétition contre les lois Debré qui allaient accorder tant de crédits à l’école privée, qui était loin de défendre les principes de notre république laïque. Pépé N&B

         Lorsque j’étais à l’école primaire, rue St Luc en attendant la rue Richomme (qui avait remplacé l’école Erckmann-Chatrian), nous allions tous les samedi soirs à la piscine Hébert, encadrés par des responsables de l’amicale laïque (qui animaient aussi le patronage du jeudi et le ciné-club du mercredi soir), et mon père nous accompagnait régulièrement. Nous étions au tout début de la guerre d’Algérie, et je me souviens d’un soir où les adultes nous dirent : « Si on vous demande de vous mettre à plat ventre, ne posez pas de questions et couchez-vous tout de suite : il se peut que ce soit une question de vie ou de mort. » Néanmoins, nous sommes quand même allés à la piscine. En y réfléchissant plus tard, je pense que nos accompagnateurs étaient d’anciens résistants communistes qui ainsi voulaient montrer qu’ils n’allaient pas se laisser influencer par les fascistes de l’OAS.

         C’est eux aussi qui nous encourageaient à aller vendre le muguet le 1er mai sur le boulevard Barbès pour financer les sorties au Tréport du mois de juin. Lorsqu’il y a une quinzaine d’années je croisais rue Ste Catherine à Bordeaux des élèves de Goya en train de vendre du muguet, bien entendu je leur en achetai plusieurs brins et je leur demandais si c’était pour financer leur voyage au Portugal ; « Non M’sieur, c’est pour nous ! » Quelle déception !

         Je garde aussi de mes années primaires le souvenir du porte à porte que j’effectuais chaque année pour vendre des timbres de la JPA (Jeunesse au Plein Air), contre la tuberculose ou des billets de la tombola de l’école ; contrairement à ce qui se passe maintenant, ce n’était pas directement payé par la coopérative ou par le Foyer Socio-Educatif.

         Et ces actions ont largement contribué à forger le militant que je suis devenu.P7010051.jpg

         Je dois aussi une immense gratitude à mon père qui, malgré la pression familiale, a refusé de m’imposer le catéchisme : il avait beaucoup plus d’espoir en l’Ecole républicaine pour former l’homme et le citoyen que je suis devenu, plutôt qu’en les apôtres d’une quelconque secte. Merci Papa !

Et ce n’est pas fini…

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La CGT

7 Janvier 2010, 09:52am

Publié par Bernardoc

         siteon0-c707d J’y suis arrivé presque par dépit : après avoir milité pendant 23 ans à la FEN, je me suis senti trahi et orphelin lorsque celle-ci a éclaté pour de sombres histoires de pouvoir. Créée en 1947 pour préserver l’unité syndicale du monde enseignant, ses fondateurs s’engageaient à œuvrer pour la réunification syndicale au sein de la CGT.

         C’est la raison pour laquelle j’ai refusé de prendre partie pour l’un ou l’autre camp et, comme c’était l’époque de l’éclosion de nombreux syndicats, j’ai milité pendant une dizaine d’années au Syndicat Occitan de l’Education. J’y ai cru pendant un moment, mais j’ai jeté l’éponge au bout d’un moment, devant le manque de militantisme syndical et l’absence de volonté de se donner les moyens de nos ambitions, notamment par des cotisations « normales » et non pas symboliques. Le déclic fut quand a été privilégiée la parole d’une organisation occitaniste au lieu de la parole syndicale que j’avais exprimée.

         J’aboutis donc à la grande maison centenaire d’où nous étions tous issus, à la grande surprise des camarades de Blanquefort qui m’avaient connu comme intransigeant défenseur de la FEN. Autant dire que j’abandonnais tout espoir de carrière fulgurante en tournant le dos au syndicat monopoliste et co-gestionnaire, qui nous a fourni quelques exemples de belles carrières. Ce n’est pas un hasard si certains, militant à la Cfdt lorsqu’ils étaient profs, ont changé de syndicat lorsqu’ils sont devenus chefs : pas de problème pour terminer hors-classe en 4ème catégorie.

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         Je me suis senti tout de suite bien à la CGT, tant au niveau de la commission exécutive départementale à laquelle j’étais régulièrement invité puis à laquelle j’ai été élu, qu’au niveau du GNPID (Groupement National des Personnels d’Inspection et de Direction) dont les réunions montreuilloises étaient fort conviviales. De plus, j’ai été fort agréablement surpris de voir l’importance de la pédagogie au sein de nos débats.

         A l’occasion des élections prud’homales, je proposai à l’Union Départementale de faire une liste dans le collège patronal, puisque j’avais embauché au moins une dizaine de précaires de droit privé puisque le nombre de fonctionnaires était insuffisant pour assurer un bon fonctionnement du collège. Ce n’était pas dans les choix de l’UD, mais puisque j’avais envie de militer, je me trouvais propulsé en tant que représentant de la confédération au comité régional de l’ANPE, siège que je conservais jusqu’au démantèlement de l’agence. J’avais été briefé par Luc PABOEUF, le secrétaire de l’UD, qui depuis est devenu Président du CESR-Aquitaine.

        P7010047.jpg Luc Ferry organisait à cette époque des débats sur l’avenir de l’école, et c’est tout naturellement que je me tournai vers Ghyslaine RICHARD, qui était à l’époque secrétaire départementale de l’Ugict-CGT (et qui est maintenant animatrice nationale du pôle école de la CGT) pour animer les débats. Une conseillère déléguée de Mérignac et le Président de la section de Mérignac de la LDH ont fait office de secrétaires. On ne peut que regretter que ce grand débat termine dans les oubliettes creusées par le ministre suivant, car la parole était très libre.

         Dans la foulée, je me trouvais aussi membre de la commission départementale de l’Ugict, que j’ai représentée dernièrement lors d’une rencontre internationale de cadres syndicalistes européens.

         Maintenant, tout en restant militant dans les instances ci-dessus, j’ai envie de m’investir chez les retraités, car le combat est loin d’être terminé, notamment pour la sauvegarde de notre pouvoir d’achat et la résistance à la casse de l’hôpital public dont en vieillissant nous aurons sûrement de plus en plus besoin.

Et ce n’est pas fini…

 

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