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Le blog de Bernard SARLANDIE

politique

A Mayotte, l’eau, «c’est vraiment de l’or bleu, c’est presque aussi cher que le pétrole»

9 Octobre 2023, 23:21pm

Publié par Bernardoc

In Libération du 9 octobre 2023 (extraits)

Bornes-fontaines payantes et lessive en plein air : dans un bidonville de Mayotte, «le problème de l’eau, ici, c’est toute l’année»

Au sein de l’énorme quartier précaire de la Vigie, la majorité des habitants n’a pas accès à l’eau courante à domicile. Les coupures d’eau ne font que rendre plus tendue une situation qui l’est déjà le reste de l’année.

Sur l’archipel, chacun s’adapte comme il peut face à une crise de l’eau qui empoisonne le quotidien. La majorité des Mahorais n’y a accès qu’un jour sur trois.

La cuisine d’Haladi a une drôle d’allure. Sur son plan de travail, les bouteilles en plastique s’accumulent. Un peu plus loin, par terre, des bidons de 5 litres avoisinent bassines, casseroles et autres récipients, tous de l’eau à ras bord. Quelques packs de bouteilles pas encore déballés sont aussi cachés comme un trésor sous une couverture, parce «qu’on ne sait jamais». Aux robinets du Mahorais de 55 ans, qui habite M’Tsapéré, un quartier excentré de la capitale, Mamoudzou, le débit a déjà commencé à baisser. Nous sommes samedi 7 octobre, il est bientôt 16 heures. Dans quelques minutes, plus une goutte n’en sortira. Il faudra attendre deux jours, au moins, pour la voir à nouveau couler. «Ne pas savoir avec certitude quand l’eau reviendra, si vous en aurez pour faire à manger ou vous laver, je vous jure, ça vous met le moral à zéro.»

Depuis des mois, comme tous les habitants de Mayotte, Haladi et sa famille jouent de débrouille et vivent au rythme des coupures. La faute à une sécheresse plus vue depuis 1997, combinée à des infrastructures sous-dimensionnées et défaillantes, l’archipel manque d’eau. Au 2 octobre, les deux retenues collinaires, dont dépendent en grande majorité les Mahorais, n’étaient remplies qu’à 15% et 7,2% (contre 90% et 65% l’année passée à la même date). Et comme la saison des pluies ne doit pas commencer avant au mieux mi-novembre, l’eau est précieuse et doit être rationnée.

Et ce n'est pas fini...

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Encore un coup bas du gouvernement Macron, Borne, Lemaire !

6 Octobre 2023, 14:46pm

Publié par Bernardoc

Encore une attaque de l’État-patron !


Les plus pauvres et les plus modestes des retraités ont appris, en pleine période de vacances d’été, par le bouche à oreille et quelques syndicats, qu’à compter du 1er octobre, les retraités fonctionnaires seraient écartés du dispositif des chèques vacances au prétexte d’économies budgétaires (alors que des milliards partent ailleurs).

Ces chèques vacances permettaient aux plus pauvres et aux plus démuni(e)s des fonctionnaires retraités (principalement les femmes, souvent veuves dont les retraites sont les plus faibles) de s’octroyer, soit quelques jours de vacances, soit quelques sorties culturelles, soit d’inviter leurs petits enfants….
Encore un coup bas et mesquin sur le pouvoir d’achat !

Il faut s’emparer de ce problème et en faire une des nos revendications pour la journée du 24 octobre.

Et ce n'est pas fini...
 

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Score : 42 - 45

29 Septembre 2023, 18:52pm

Publié par Bernardoc

Non, ce n'est pas un match de rugby, mais un vote à l'Assemblée nationale. Je ne sais pas très bien comment fonctionne le parlement, mais je rappelle quand même que nous avons élu 577 députés. Donc, ce soir là, ils étaient 87, soit 15% pour voter une loi, et de plus une loi scélérate qui va obliger les privés d'emploi au RSA à travailler quinze heures par semaine pour des cacahuètes sous peine de perdre ce modeste revenu.

 Mais s'ils sont embauchés par une entreprise, celle-ci n'a qu'à créer des postes, ce serait bon pour la sécu et pour les retraites.

 Vous vous doutez bien que les 45 appartiennent à la droite ou à la droite extrême gouvernementale. Et les 42 à la gauche et apparemment quelques uns d'extrême droite. Mais rappelez-moi combien d'élus de gauche siègent à l'assemblée ? Il me semble que c'est bien plus de 45. Alors où étaient-ils ? Ne savaient-ils pas que cette loi allait être discutée ? J'appelle ça de la désertion. Et c'est avec cette attitude que la gauche espère remotiver vers les urnes la frange la plus défavorisée de la population ? A mon avis s'ils continuent sur cette voie ce n'est pas gagné.

Et ce n'est pas fini...

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Vous avez dit écologie ?

27 Septembre 2023, 14:28pm

Publié par Bernardoc

In Mediapart du 26 septembre 2023


Trois organisations syndicales de cheminots – CGT cheminots, Solidaires Sud Rail et CFDT-FGTE cheminots – appellent mardi 26 septembre à un mouvement de grève contre le « démantèlement de Fret SNCF » , selon un communiqué commun . Ce mouvement de grève entend dénoncer le « sabotage social » à l'œuvre dans le fret ferroviaire français, imposé par la Commission européenne et repris par le gouvernement français. Un plan qui semble bel et bien signer le début de la fin pour le fret ferroviaire dans l'Hexagone.

Fret SNCF, une filiale de la SNCF partie intégrante du pole fret et logistique ferroviaire du groupe, Rail Logistics, est sous le coup d'une enquête de la Commission européenne ouverte en janvier dernier et portant sur le soutien financier apporté par l'État français. L'enquête vise la période 2007-2019. La Commission européenne s'intéresse en particulier à l'annulation de 5,3 milliards de dette du groupe.

En réponse à l'ouverture de cette enquête, le gouvernement français a proposé un « scénario de discontinuité » : d'ici à la fin de l'année, il entend faire disparaître définitivement l'existence et le nom de la filiale de transport de marchandises du groupe public. Deux nouvelles sociétés de droit privé seront créées, l'une pour assurer le transport, l'autre la maintenance des équipements, et reprendront les salarié·es de la filiale.

Mais cinq cents personnes n'ont aucune affectation.

Outre ces craintes sur l'emploi, le plan imaginé va aussi peser sur l'avenir de cette nouvelle filiale. Il est prévu que la nouvelle société abandonne d'ici la fin de l'année une partie des trafics dédiés, les trains les plus rentables car affrétés par un seul client, à ses concurrents, avec interdiction de s'y représenter pendant dix ans. Cela représente 20 % de son chiffre d'affaires et 30 % de son activité. Fret SNCF devra aussi revendre la plateforme logistique de Saint-Priest (Rhône), près de Lyon, et une partie de son matériel roulant.

Fret SNCF est ainsi priée de renoncer aux transports d'ArcelorMittal, le plus gros client de fret ferroviaire en France, comme à la liaison Perpignan-Rungis, relancée début mai, pour laquelle des associations s'étaient mobilisées afin d'assurer le transport des primeurs par train. L'opérateur ferroviaire, selon les plans du gouvernement, va être également obligé de renoncer à toutes les dessertes internationales. Un choix qui semble indiquer que le gouvernement accepte par avance que l'opérateur historique n'ait plus le droit d'exercer des transferts internationaux sur le territoire français.

Pourtant, tout le monde s'accorde sur le constat : dans la lutte pour la réduction des émissions de CO², le transport est un secteur-clé. À lui seul, il contribue à plus de 30 % des émissions, un niveau qui n'a pas baissé en France depuis 1983. Le développement du transport ferroviaire est considéré comme un des vecteurs de choix dans cette lutte.

Mais, à l'inverse des autres pays, la France a délibérément délaissé ce mode de transport, favorisant outrageusement la route. Pourquoi détruire l'opérateur historique au lieu de le soutenir, quand son développement est présenté comme un des axes majeurs de la transition écologique ? La question vaut autant pour le gouvernement que pour les autorités européennes.

Lors de la réforme de la SNCF de 2018, menée par Élisabeth BORNE, alors ministre des transports, des assurances multiples avaient été données sur le fait que cette transformation ne poserait aucun problème, que tout avait été négocié avec la Commission européenne. Comment se fait-il que, moins de cinq ans après, la Commission remette en cause le plan du gouvernement ?

À la SNCF, certains cheminots soupçonnent le gouvernement de duplicité. Pour eux, l'enquête de la direction européenne est cousue de fil blanc. Elle s'inscrit dans le vaste plan de restructuration de la SNCF engagé en 2018, le gouvernement et la direction du groupe ferroviaire ayant dès ce moment accepté de faire une croix sur le fret ferroviaire. Ce que l'un et l'autre nient.

Casser Fret SNCF pour laisser la place au privé ne résoudra pas les problèmes structurels du fret ferroviaire en France. La destruction et l'abandon de nombreuses lignes depuis plus de vingt ans (15 000 kilomètres de voies ont disparu depuis 2005), la dégradation continuelle du réseau, qui oblige parfois les trains à rouler à 30 km/h, le manque de sillons, le coût prohibitif des péages restent des constantes qui empêchent le développement du transport ferroviaire des marchandises face à la concurrence de la route.

Mais la réalité résiste à la théorie : l'ouverture à la concurrence est un échec. Le fret ferroviaire parvient au mieux à réaliser un cinquième des transports de marchandises, et souvent il baisse face à la concurrence de la route et de l'avion, qui bénéficient de subventions exorbitantes mais jamais prises en compte dans les enquêtes européennes.

En 2021, la direction des infrastructures a réalisé, sous l'égide du ministère de la transition écologique, alors dirigé par Élisabeth BORNE, un rapport sur le fret ferroviaire en France, qui dresse un panorama accablant de l'ouverture à la concurrence engagée à partie de 2006. Celle-ci, écrit le rapport, « s'est traduite par une déstabilisation de l'opérateur historique Fret SNCF, assortie de comportements non coopératifs des acteurs » . Il souligne la responsabilité de l'Europe dans ce dossier, dont la vision est « essentiellement liée à des considérations concurrentielles et manque d'une stratégie cohérente du développement du ferroviaire »

Dans leur communiqué commun, les syndicats rappellent qu' « une commission d'enquête parlementaire est actuellement en place sur la libéralisation du fret ferroviaire » . Ses travaux ont démarré le 12 septembre, ses conclusions attendues d'ici quelques semaines. « Rien n'est joué » , écrivent les syndicats.

Et ce n'est pas fini...

 

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Petit rappel

24 Septembre 2023, 18:22pm

Publié par Bernardoc

Et ce n'est pas fini...

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En prévision de la journée européenne du 13 octobre.

22 Septembre 2023, 16:50pm

Publié par Bernardoc

Le droit de grève dans la fonction publique de l’Etat.

 

Le droit de grève est une liberté fondamentale reconnue aux agents de la Fonction publique (sauf exception). De valeur constitutionnelle, ce droit est garanti par diverses chartes et convention au niveau de l’Europe et précisé dans le Code général de la Fonction publique.

L’UFSE-CGT met à disposition cette note qui rappelle les principales modalités d’exercice du droit de grève.

Qui peut faire grève ?

Cas général : Les agents publics d'État, fonctionnaires titulaires et stagiaires, agents contractuels, ont le droit de faire grève.

Cas où les personnels n’ont pas le droit de faire grève :

  • Les fonctionnaires actifs de la police nationale ;

  • Les fonctionnaires des services déconcentrés de l'administration pénitentiaire ;

  • Les personnels des transmissions du ministère de l'Intérieur ;

  • Les magistrats de l’ordre judiciaire.

     

    Dans quel cas un service minimum est-il maintenu ?

    Services soumis à un service minimum : Certains agents publics doivent assurer un service minimum, ce qui constitue une atteinte au droit de grève. Ce sont par exemple certains services de la navigation aérienne, Météo France, etc.

    « Service minimum d’accueil » avec obligation pour les Enseignants d'école maternelle ou élémentaire de déclarer son intention de faire grève au moins 48h avant. Un service gratuit d'accueil des enfants est mis en place par la commune si au moins 25 % des enseignants sont grévistes.
    • Réquisition : En cas de grève portant gravement atteinte à la continuité du service public ou aux besoins de la population, certains agents peuvent être réquisitionnés. La réquisition peut être décidée par les ministres, les préfets ou les directeurs des structures répondant à un besoin essentiel. L'autorité administrative doit préciser les motifs qui la conduisent à réquisitionner des personnels grévistes. La réquisition peut faire l'objet d'un recours devant le juge administratif.


    Quelles sont les formes de grève autorisées et interdites ?

    La grève est une cessation collective et concertée du travail qui permet d’appuyer des revendications professionnelles et de faire pression afin de faire respecter les droits et d’en obtenir de nouveaux. Elle doit avoir pour objet la défense des intérêts professionnels.

    Certaines formes de grève sont interdites :

    Grève tournante (cessation du travail par roulement concerté des différents secteurs ou catégories professionnelles d'une même administration ou d'un même service en vue de ralentir le travail et de désorganiser le service) ;

    Grève sur le tas avec occupation et blocage des locaux de travail ;

    La grève perlée et la grève du zèle qui consistent en des arrêts de travail courts et répétés et des ralentissements concertés dans l'exécution des tâches ne constituent pas légalement des grèves et sont interdites. Le fait d'y participer constitue une faute pouvant justifier une sanction disciplinaire.

     

    Quels sont les effets de la grève sur la rémunération ?

    Uniquement dans la FPE, l'absence de service fait donne lieu à une retenue égale à 1/30me de la rémunération par jour de grève, même si la durée de la grève est inférieure à la journée complète.

    L’assiette de la retenue :

    L'assiette de la retenue est constituée par l'ensemble de la rémunération : le traitement indiciaire, l'indemnité de résidence, la NBI, les primes et indemnités diverses versées aux agents en considération du service qu'ils ont accompli.

    Les primes et indemnités versées annuellement doivent être ramenées à un équivalent moyen mensuel, sur la base du montant versé au cours de l'année précédente, afin de calculer le montant du 1/30è.

    Sont exclus de l'assiette de calcul les sommes allouées à titre de remboursement de frais et d’avantages familiaux : le SFT, indemnité représentative de logement, les prestations familiales.

    Les retenues opérées sur la rémunération ne peuvent pas excéder une certaine quotité saisissable de la rémunération .

    S'agissant des agents à temps partiel, l'assiette de calcul de la retenue du 1/30ème correspond à la rémunération de l'agent gréviste proratisée selon les règles existantes.

    Le décompte des jours de grève :

    Le décompte des jours de grève donnant lieu à retenue sur rémunération repose sur le principe selon lequel les périodes de grèves sont considérées comme un tout.

    La jurisprudence administrative précise que si la grève dure plusieurs jours consécutifs, le décompte des retenues à opérer s’élève à autant 30ème qu’il y a de jours compris du 1er jour inclus au dernier jour inclus de grève. Ce décompte s'applique même si, durant certaines de ces journées, l'agent n'avait aucun service à accomplir (jours fériés, congés, week-ends, jour de RTT et temps partiel).

    Cela signifie qu’il faut être très vigilant et informé des conséquences sur la position des jours de grève.

  • Exemples de retenue :

    - l'agent a fait grève le vendredi et le lundi : 4/30ème retenus avec le samedi et le dimanche ;

    - l’agent a temps partiel le mercredi, a fait grève le mardi et le jeudi : 3/30ème retenus avec le mercredi.

    Il n’y a donc aucun risque de se voir prélevé des 30ème le week-end si la grève n’est que de 24h le vendredi ou le lundi.

    Par ailleurs, les jours de grève ne peuvent en aucun cas être considérés comme des jours de congé ou des jours relevant de l'aménagement et de la réduction du temps de travail. Il ne peut y avoir compensation des jours de grève par l'octroi de jours de congé.

    Et ce n'est pas fini...
     

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En Antarctique, la révolte des scientifiques français du grand froid

21 Septembre 2023, 11:48am

Publié par Bernardoc

In L'Humanité du 21 septembre 2023 (extraits)

Isolés dans les terres Australes et Antarctiques françaises, sous-payés et méprisés, les chercheurs de l’Institut polaire français, embauchés en service civique, se lancent dans un bras de fer avec leur direction. Ils demandent la reconnaissance de tout ce qu’ils accomplissent au quotidien et le respect du droit du travail.

Ils sont envoyés dans les terres Australes et Antarctiques françaises pour mener des missions cruciales pour le climat et la biodiversité. Et tout ça pour à peine 1 000 euros par mois. Telle est la situation de scientifiques surdiplômés, travaillant à l’autre bout du monde avec, pour seul statut, un service civique.

Isolés – le prochain bateau qui pourrait les rapatrier ne part pas de l’île de La Réunion avant début novembre –, ils ont néanmoins décidé d’entamer un bras de fer avec l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor (Ipev) depuis que leur « employeur » leur a annoncé que, en raison d’un contrôle Urssaf, ils devaient payer leurs cotisations CSG et CRDS, avec effet rétroactif. Leur indemnité de 1 050 euros est passée d’un coup à 850 euros.

Il faut se rendre compte qu’on est plus isolés que sur la Station spatiale internationale où, en cas d’accident grave, une capsule permet d’arriver à l’hôpital en quarante-huit heures. Ici, dans le meilleur des cas, le bateau met 5-6 jours juste pour arriver en ligne droite. »

Du côté de l’Ipev, le service civique ne pose pas de problème. « Il y a 83 000 volontaires qui font des missions diverses et variées, c’est un engagement pour une cause. Et la nôtre est la science », assure Nathalie METZLER, directrice adjointe de l’institut. Et si ce dispositif est destiné aux 18-25 ans, l’Ipev affirme disposer d’une « dérogation ». « Ils sont volontaires, adultes, et sont partis en mission en toute connaissance de cause, parce que c’est leur rêve. Il y en a qui paieraient pour partir », insiste la directrice adjointe.

Les volontaires revendiquent non seulement de la reconnaissance salariale, mais aussi le respect du droit social. Là encore, l’Ipev brandit le statut. « Ils veulent qu’on comptabilise les trajets comme temps de travail. Mais on est dans un cadre d’engagement volontaire, on n’est pas dans le Code du travail, estime Nathalie METZLER. De la même manière, jamais les précédents volontaires ne considéraient les tâches collectives et de survie comme du temps de travail. »

Leurs collègues de terre Adélie doivent ajouter à ces charges des quarts de veille pour s’assurer du bon fonctionnement permanent de l’électricité et du chauffage. Il en va de la survie de tous, la température est régulièrement tombée sous les – 30° ces derniers mois.

Un profond sentiment d’injustice s’est ainsi installé chez ces volontaires, nourri du fait que les salariés sur place n’ont pas toutes ces obligations, protégés, eux, par le droit du travail. « Certaines bases accueillent des scientifiques européens. Sur la franco-italienne de Concordia, en Antarctique, mes homologues français en volontariat international en administration touchent 1 900 euros ! Des scientifiques allemands peuvent gagner en 2000 et 3 000 euros par mois »

Au fil des jours et des appels en visioconférence avec la direction de l’institut, la situation s’est tendue. L’ensemble des volontaires s’est ainsi tourné vers l’avocat spécialisé en droit social Kevin Mention pour rédiger une mise en demeure, adressée à l’Ipev, début septembre. Tous l’ont signée, rejoints par six anciens services civiques.

En réponse à leur refus unanime de parapher l’avenant à leur contrat entérinant leur baisse de rémunération, un mail les a informés qu’ils n’étaient plus couverts par l’assurance de l’Ipev et les a menacés de devoir payer gîte et couvert, en attendant une solution de rapatriement.

La direction dit rechercher des bateaux de pêche à détourner, même si certaines bases sont encore inaccessibles sans brise-glace. « C’est complètement irresponsable. On n’est plus simplement dans le cadre d’un manquement à l’obligation santé et sécurité d’un employeur, dénonce maître Mention. On se rapproche plutôt du harcèlement moral : Il s’agit clairement d’une situation de travail dégradé, avec des conséquences psychologiques très réelles pour les volontaires. »

Le conflit s’est enraciné en plein cœur de l’hiver austral, marqué par des tempêtes à répétition, dans l’isolement le plus total. À la suite de ces pressions, certains volontaires ont accepté, lundi, de signer l’avenant à leur contrat, en précisant bien par écrit qu’il le faisait sous la contrainte.

Clémence Guetté, députée France insoumise et coprésidente du groupe d’études sur les pôles à l’Assemblée nationale, nous fait savoir qu’elle vient de déposer une proposition de loi transpartisane justement sur la question du financement de la recherche polaire, pour réclamer plus de fonds, avec l’idée d’obtenir à terme une loi de programmation. Elle appelle le gouvernement à mettre rapidement ce texte à l’ordre du jour.

Et ce n'est pas fini...

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En Dordogne, la crise des Papeteries de Condat a déjà des répercussions

20 Septembre 2023, 16:44pm

Publié par Bernardoc

In Le Monde du 20 septembre 2023

L’arrêt de la production de papier couché va conduire à la suppression de 187 emplois et pèse sur les sous-traitants et les fournisseurs de l’industriel périgourdin

Chez les sous-traitants des Papeteries de Condat, dans un bassin de vie où le taux de chômage dépasse les 8 %. « On a du mal à croire que cela repartira un jour », confie Damien FROIDEFOND, délégué du personnel chez SVT, une PME dont les Papeteries avaient encouragé la création dans le cadre de sa politique d’externalisation de la transformation du papier couché.

Depuis six mois, leur propre usine ne tourne plus ou presque. « Nous avons commencé par une semaine de chômage partiel en octobre, puis nous sommes passés à deux en début d’année, avant de tomber à zéro, un ou deux jours maximum de travail par mois à la fin du printemps », détaille ce salarié de 38 ans, qui n’entrevoit pas le bout du tunnel. « Nous sommes liés aux Papeteries par un contrat exclusif qui court jusqu’à octobre 2024. Tant que le PSE de l’entreprise est en cours, nous sommes condamnés à subir du chômage partiel, poursuit Damien FROIDEFOND, qui ne se résout pas à cette situation inconfortable. C’est vrai qu’on est indemnisés à 84 % de notre salaire, mais plus vite nous serons libres de retrouver un ou plusieurs clients et plus vite on retrouvera des certitudes. »

A Coly-Saint-Amand, Jean-Marc REYNAL, le patron d’Arbopal, une PME spécialisée dans la fabrication de palettes en bois, ne se fait guère d’illusion sur l’avenir de Condat. Victime collatérale de l’arrêt de la production de papier couché, son entreprise a dû se séparer d’une dizaine d’intérimaires à la mi-février et fermer l’un de ses trois sites de production, à Allassac, en Corrèze, pour rapatrier une partie de l’activité en Dordogne.

« On doit notre salut à la diversification de notre portefeuille de produits et de clients, souligne le dirigeant d’Arbopal, qui emploie 24 salariés en CDI. Là où les commandes des Papeteries de Condat représentaient 70 % de notre chiffre d’affaires il y a cinq ans, elles n’en pesaient plus que 25 % depuis trois ans. » Un pourcentage ramené à zéro depuis six mois. « On va devoir chercher de nouveaux clients et faire des économies dans la gestion si on veut se sauver », confirme Jean-Marc REYNAL.

Au Lardin-Saint-Lazare, comme à Terrasson-Lavilledieu, la ville où se concentrent les derniers commerces indépendants du bassin de vie, « on se prépare à souffrir », confirme Isabelle Romain, la patronne du magasin de chaussures Un pas en ville. Sa boutique a beau être « une institution » dans la région, elle a vu « son chiffre d’affaires commencer à baisser depuis janvier, au moment où le climat s’est tendu aux Papeteries ». « Ce n’est pas seulement une question d’argent, c’est aussi une question d’atmosphère. Ici, tout nous ramène aux Papeteries de Condat. Il y a les clients, les amis, la famille, qui travaille ou a travaillé à Condat », témoigne la commerçante.

« Ce sera d’autant plus dur que les Papeteries ont la réputation de payer mieux leurs salariés que les autres entreprises du bassin », observe l’ex-médecin généraliste du Lardin-Saint-Lazare Henri DELAGE, qui a connu « l’âge d’or » de l’usine.

Face à la menace d’une crise économique, la maire du Lardin-Saint-Lazare, Francine Bourra (divers droite), et le président de la communauté de communes Terrasson-Lavilledieunais du Haut Périgord noir, Dominique BOUSQUET (divers droite), en appellent aujourd’hui à l’Etat « pour forcer Lecta à vendre l’usine à un repreneur. Dans le cas contraire, on ne donne pas cher de la peau des Papeteries de Condat. Après la ligne du papier couché, c’est la ligne du papier glassine qui sera démantelée dans deux ou trois ans ».

« Un cataclysme » que le territoire aurait du mal à absorber, en dépit des efforts qui ont été faits pour attirer de nouvelles entreprises, comme Mondial Relay, avec quatre-vingts emplois à la clé.

Et ce n'est pas fini...

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Au G77 à La Havane, les pays du Sud veulent créer un nouvel ordre économique mondial

19 Septembre 2023, 12:17pm

Publié par Bernardoc

In L'Humanité du 19 septembre 2023 (extraits)

Le Sommet du G77 + Chine s’est achevé par un appel à renforcer la coopération entre les pays en voie de développement et par la volonté de créer un nouvel ordre économique mondial

« Après tout le temps où le Nord a organisé le monde selon ses intérêts, c’est maintenant au Sud de changer les règles du jeu ». Dès l’ouverture du sommet, le président cubain Miguel DIAZ-CANEL – dont le pays occupe depuis janvier la présidence tournante du groupe – donnait le ton : les pays du Sud sont plus que jamais décidés à faire entendre sa voix pour bousculer le statut quo dans un système où les règles ont été conçues par et pour les grandes puissances.

Bien que le sommet avait pour thème « Les objectifs actuels du développement : le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation », Cuba a régulièrement insisté sur la nécessité d‘inclure dans son agenda la promotion d’un ordre international plus juste, les 15 et 16 septembre derniers à La Havane.

Parmi les trente et un chefs d’État et de gouvernement présents à la Perle des Antilles, plusieurs dirigeants latino-américains ont fait le déplacement comme le brésilien LULA, qui a refusé qu’« une poignée d’économies riches, rééditant la relation de dépendance entre le centre et la périphérie » décident des orientations à suivre face aux transformations majeures touchant à la révolution digitale et à la transition écologique.

« La gouvernance mondiale reste asymétrique. Les Nations unies, le système de Bretton Woods et l’OMC perdent de leur crédibilité », a-t-il signalé non sans lancer un appel à l’unité du G77 pour parvenir à « la construction d’un nouvel ordre économique international ». De la même façon, le Colombien Gustavo PETRO a proposé « négociation universelle pour le changement d’un nouveau système financier mondial » pour réduire la dette des pays du Sud afin de mettre en place une transition vers une économie décarbonée qui cesse d’« intensifier des relations internationales basées sur la domination ».

« Le XXIe siècle appartient aux peuples du Sud » a déclaré Nicolás MADURO. Rappelant les efforts historiquement mis en place par le G77 pour atteindre un nouveau « modèle civilisationnel », le président vénézuélien a invité à refuser « les diktats » de la part de « puissances ayant des prétentions coloniales ou de domination ».

« Il faut renverser cette situation dans laquelle des siècles de dépendance coloniale et néocoloniale nous ont plongés ; elle est injuste et le Sud ne peut plus la supporter », a indiqué le président hôte du Sommet, au côté de son homologue Argentin, Alberto FERNADEZ, pointant le rôle néfaste joué un Fonds monétaire international assujetti aux dispositions du gouvernement des États-Unis.

Des revendications soutenues par un secrétaire général des Nations unies, Antonio GUTERRES, qui a rappelé la nécessité de « reformuler les organisations et organismes internationaux » dans « un système qui a failli à ses obligations envers les pays en développement ». Le Portugais à la tête de l’ONU a invité les pays du Sud à « élever la voix pour lutter en faveur d’un monde qui fonctionne pour tous » n’hésitant à appeler le G77 à « utiliser son poids pour défendre un système fondé sur l’égalité, un système disposé à mettre fin à des siècles d’injustice et de négligence, un système qui profite à toute l’humanité ».

Formellement adoptée samedi par les délégations des 116 pays participants, la déclaration finale du Sommet sur le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation n’a pas oublié de consacrer les revendications exprimées lors des sessions, soulignant par exemple l’« urgence de procéder à une réforme globale de l’architecture et de la gouvernance financière internationale » ou critiquant un « système économique injuste pour les pays en développement ». Deux alinéas insistent sur le rejet de l’imposition de mesures coercitives économiques, dont les sanctions unilatérales, « des actions qui constituent de sérieux obstacles au progrès de la science, de la technologie et de l’innovation, et empêchent la pleine réalisation du développement économique et social, notamment dans les pays en développement ».

En tant que président du G77, le président de Cuba doit présenter les résultats du Sommet de La Havane cette semaine à New York, dans le cadre des réunions de haut niveau de la 78e session de l’assemblée générale.

Impulsé en 1964 par 77 pays – dont une grande proportion faisait partie du Mouvement des non-alignés – à l’issue de la première Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, le G 77, dont l’objectif est de promouvoir les intérêts diplomatiques des pays du Sud au sein des organes multilatéraux, compte désormais 134 membres plus la Chine qui y participe en qualité d’« acteur externe ».

« C’est la voix du Sud global, le plus grand groupe de pays sur la scène internationale », déclarait à son propos le Secrétaire général de l’ONU, Antonio GUTERRES, en juillet dernier. Malgré une activité intense commencée il y a déjà six décennies, une représentativité atteignant près des deux tiers des membres de l’ONU et un poids économique dépassant les 45 % du PIB mondial (face à 30 % pour le G7), le bloc est encore trop souvent ignoré par la majorité de la presse occidentale, bien qu’il incarne aussi 80 % des habitants de notre planète.

  1.  Les pays représentés à l’évènement provenaient d’Amérique latine et des Caraïbes (33), d’Afrique (46) d’Europe et d’Asie (34)

    Et ce n'est pas fini...

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Les arrêts maladie ne sont pas du repos

18 Septembre 2023, 16:03pm

Publié par Bernardoc

Par plusieurs décisions rendues le 13 septembre 2023, la Cour de cassation confirme la victoire de la CGT sur l’application de la directive temps de travail et n’assimile plus l’arrêt maladie d’origine non professionnelle à du temps de repos.

Ces décisions n’interviennent pas par hasard car la Cour administrative d’appel de Versailles avait déjà condamné l’État le 18 juillet dernier pour mauvaise transposition de la directive temps de travail, publiée en 2003, à l’occasion d’un contentieux porté par la CGT, FO et l’Union Syndicale Solidaires (cf. communiqué de presse de la CGT du 25 juillet 2023).
La Cour de cassation vient garantir une meilleure effectivité des droits des salariés à leur congé payé en assurant désormais que :

les salariés en arrêt maladie, qu’il soit d’origine professionnelle ou non
professionnelle, pourront acquérir des congés payés pendant leur période d’arrêt maladie ;

en cas d’accident du travail, l’accumulation des jours de congé payé ne sera plus limitée à la première année de l’arrêt de travail ;

la prescription du droit à congé payé ne commence à courir que lorsque l’employeur a mis le ou la salarié·e en mesure d’exercer son droit en temps utile.
De plus, dans un arrêt du même jour, la Cour retient des garanties similaires s’agissant du congé parental et confirme la nécessité pour l’employeur de reporter les congés payés acquis par le ou la salarié·e après la date de reprise du travail. La CGT salue cette décision dont les principales bénéficiaires sont des femmes !

Ces décisions – obtenues notamment par le Syndicat CGT des Transports Urbains de Reims et la Fédération des Transports - viennent confirmer les conséquences que la CGT tirait déjà de la décision de la Cour administrative d’appel et, plus encore, elles munissent désormais les salariés d’un droit certain et opposable à leur employeur !

La CGT se félicite de ces décisions dont l’État doit désormais tirer toutes les conséquences : ce dernier ne s’en trouve pas dispensé par la Cour de cassation et doit mettre le droit français en règle avec le droit de l’Union européenne ! Les multiples textes législatifs à venir ou en cours d’examen par le Parlement en sont autant d’occasions.


 

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