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Le blog de Bernard SARLANDIE

La parenthèse polynésienne

17 Septembre 2009, 22:18pm

Publié par Bernardoc

         En rentrant du Ghana à l’été 1977, nous nous étions promis de repartir dans le monde après ma titularisation. Entre temps, Estelle est arrivée et Rose a accompli ses études d’infirmière. Il a fallu attendre son succès pour que je puisse faire une demande, ce qui lui a permis d’exercer autour du cours de l’Yser à Bordeaux pendant une année (qui ne sera pas prise en compte pour sa retraite). J’ai donc fait plusieurs dossiers, demandant des postes du Canada jusqu’aux Seychelles en passant par la Polynésie. Dans ce territoire, il y avait trois postes (dont un double) en Lettres-anglais. Je me disais donc que si ça marchait, j’irai à Faaa, ville de l’aéroport, dirigée par Oscar TEMARU, qui depuis a fait son chemin.

         Et bien, contre toute attente, je fus nommé à BoraBora, au CETAD (Centre d’Education aux Technologies Appropriées au Développement), une sorte de mini-LP adossé à un collège. Naïvement, je pensai que, si j’avais été affecté dans cet établissement, c’était grâce à mes expériences antérieures, et que mon profil correspondait au type d’enseignant recherché. Et bien non ! Cela aurait impliqué que l’Education nationale gère ses ressources humaines avec une certaine clairvoyance et en tenant compte des compétences. Foutaise ! Si j’ai abouti à BoraBora, c’est parce que mon prédécesseur était là depuis deux ans et qu’il ne supportait plus de vivre au bord du lagon, avec sa pirogue amarrée à deux brasses. Il était donc prioritaire pour obtenir une mutation et me libérer la place !

         Je suis parti seul pour voir où je mettais les pieds, Rose et Estelle devant me rejoindre un mois plus tard, quand j’aurais trouvé un logement.

         Arrivé vers quatre heures du matin à Tahiti, je découvris l’accueil fleuri…pour ceux qui étaient attendus, ce qui ne fut pas mon cas : le responsable territorial du Snetaa-Fen devait être le seul représentant syndical à ne pas être présent.  Au bout d’un moment je fus pris en charge par le responsable du BETPED (Bureau d’Etudes Techniques Pour l’Education au Développement), qui m’emmena déjeûner avec des responsables du Vice-Rectorat. Je fus étonné du tutoiement colonialiste utilisé envers les serveuses tahitiennes. Je découvris par la suite que c’était en fait le mode de communication en cours, et entre tout le monde, sur l’archipel.

         En attendant de prendre mon avion d’«Air Po(lynésie) » pour terminer mon voyage, Jean-Pierre (un autre ! ), qui était arrivé à Tahiti juste avant un cyclone, me fit faire une grande virée pour me montrer les dégâts causés par celui-ci. Après une bonne douche et un copieux repas, Jean-Pierre fit le nécessaire pour que je sois, moi aussi, accueilli à BoraBora. Le téléphone étant une denrée rare sur l’île à l’époque, il prévint le pharmacien qui avertit les collègues du collège de Vaitape.

         Après un vol relativement court en Fokker (quelle différence avec le 747 transpacifique ! ) et trois quarts d’heure de navette maritime, j’eus droit à mes colliers de fleurs en débarquant sur le quai de Nunue. Une « aventure » de six ans commençait !

Et ce n’est pas fini…

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