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Le blog de Bernard SARLANDIE

En guise de bilan

14 Septembre 2009, 14:22pm

Publié par Bernardoc

          Lorsque j’étais arrivé au collège Emile Zola, ce qui m’avait frappé c’était que, alors que plus de neuf élèves sur dix avaient eu le Diplôme National du Brevet, moins de deux élèves sur trois étaient orientés en 2nde générale et technologique. J’étais tombé dans un collège vraiment élitiste !

         Trois ans plus tard, pratiquement 80% des élèves intègrent une 2nde GT et un peu plus de 80% obtiennent le DNB. Les chiffres se sont rapprochés, mais le hiatus vient du fait que, par rapport à la population favorisée qui fréquente ce collège, le taux de réussite attendu était de presque 89%. Il y a donc un écart de 5 points entre les deux taux. En revanche, concernant les mentions, le collège se situe 15 points au dessus des moyennes départementale et académique.

         Tentative d’explication : l’élitisme n’a pas disparu, et le collège Emile Zola travaille toujours comme un « petit lycée » pour bons élèves, qui réussiraient probablement quel que soit le collège public qu’ils auraient pu fréquenter. En revanche, toute une fraction d’élèves (les quelques 20% issus des milieux défavorisés), est restée « au bord du chemin ».

C’est un de mes plus gros échecs : n’avoir pas réussi à inverser cette tendance. Pourtant, je suis arrivé l’année de mise en place des Projet Personnalisés de Réussite Educative (PPRE). Deux enseignantes de 6ème ont participé à un stage, mais n’ont pas mieux réussi que moi à faire passer la philosophie de ces PPRE qui devaient être mis en place à moyens constants. Comme la première année certaines collègues étaient en sous-service, le PPRE devenait la prise en charge des élèves en difficulté par ces enseignantes. J’ai même dû freiner cette prise en charge, car trop collective, la « personnalisation » devenant alors insuffisante.

Après un recadrage la deuxième année, un fois qu’il était admis qu’un PPRE devait recouvrir des objectifs, à mettre en place avec les familles, puis un bilan régulièrement fait, le nombre a brusquement chuté : c’était une charge supplémentaire sans augmentation de l’ISOE (Indemnité de Suivi et d’Orientation des Elèves).

Il me plaît d’imaginer que la prochaine fois que nous aurons un gouvernement qui cherchera à reconstruire le service public, dans le service des nouveaux enseignants qui seront massivement recrutés, figureront, en plus des 15 heures devant classe entière, deux heures de concertation et deux heures de prise en charge des élèves en difficulté. Il n’est pas interdit de rêver, non ?

C'est un peu ce que m'a écrit une collègue qui s'est arrêtée un an après moi et qui fêtait cela au même moment que Rose : "J'aurais aimé saluer [votre] militantisme laïc et la force de convictions auxquelles beaucoup de gens de notre génération ont cru ou croient encore".

Et ce n’est pas fini… 

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